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Les Dogon 1 *

Mots-Clés : Afrique,extraterrestre,Mali,Dogon,Sirius A,Sirius B,Sirius C,Po Tolo,astronomie

*Il n'existe pas en France de véritable consensus sur l'orthographe des noms de peuples africains. Ceux qui correspondent à leur forme dans la langue, ou qui en sont proches, sont le plus souvent laissés invariables : Bambara (plus récemment Bamana), Knurournba, Mossi, Fon ... Les termes purement français, absents des langues concernées (Mandingue, Peul, Touareg ...), s'accordent en genre et en nombre. En ce qui concerne le nom des Dogon, les premiers ethnologues l'ont d'abord accordé au pluriel, mais pas au féminin ; on trouve donc dans les publications anciennes "les Dogons", mais "les femmes dogons". Plus tard, on a réalisé que Dogon était la forme du pluriel et on a pris l'habitude de la laisser invariable. - Sources : « Contes dogon du Mali », CALAME-GRIAULE Geneviève, KARTHALA Editions, 01 oct. 2006

Les Dogon

Les Dogon

Les plus grands mystères se cachent parfois dans des événements tellement inattendus que leur découverte se fait à l'occasion d'autres recherches.

Dans le sud du Mali vit le peuple des Dogon. En 1990, la population dogon était estimée à 326 000 personnes environ. Actuellement, on l’évalue à 700.000 habitants.

Les Dogon sont des oubliés de l'histoire : on ne sait rien de leur passé, sinon qu'ils sont arrivés sur le plateau de Bandiagara entre le XIIIème et le XVIème siècle de notre ère. Avant cette période, c'est le grand silence des cultures qui n'impriment pas leur marque dans l'Histoire. Et une grande énigme se pose, qui a passionné des générations de chercheurs : d'où les Dogon ont-ils tiré leur étonnante connaissance de certaines étoiles? Comment ont-ils pu élaborer une mythologie aussi complexe ?

Dans leurs villages de pisé dressés face à la plaine du Niger, au pied de falaises escarpées, ils vivent paisiblement le cours des saisons, rythmées par des fêtes rituelles qui chantent une philosophie tranquille de l'existence en même temps qu'une cosmogonie particulièrement fascinante.

Carte afrique

Ils ne se distinguent guère, à première vue, des autres peuples de l'Afrique de l’ouest, et pourtant, ils conservent depuis des siècles un secret concernant un phénomène d'une extrême rareté. Au cœur de leurs croyances les plus profondes est la révélation précise de l'existence d'une étoile totalement invisible à l'œil nu, et si difficile à observer au télescope qu'on ne put en obtenir des photographies qu'en 1970. Les Dogon disent que cette connaissance (révélée à des ethnologues français dans les années 1930 et 1940) leur fut transmise par des êtres venus d'un autre système stellaire.

Pour eux, il y a un dieu créateur, Amma, qui a lancé des boulettes de terre dans l'espace, où elles se sont transformées en étoiles. Amma a ensuite modelé deux poteries blanches. La première, cerclée d'une spirale de cuivre rouge, sera le Soleil. La seconde, de cuivre blanc, sera la Lune.

Selon la mythologie couramment enseignée au peuple, Amma a tiré la Terre d'un boudin d'argile. Huit nommos, des petits génies aux yeux rouges, au corps vert et aux membres souples y ont vu le jour. Ils ont donné naissance à huit familles : les huit tribus du peuple dogon.

Chez les Dogon, les mythes sont partout, même dans la poterie usuelle : elle est toujours ronde, en souvenir du Soleil. Dans le sanctuaire du village, des peintures jouent un rôle rituel pour favoriser la germination des graines, qui jouent un grand rôle dans la cosmogonie dogon. Ces sanctuaires abritent également des dessins, qui constituent une sorte d'écriture sacrée de plusieurs centaines de caractères ; certains ressemblent curieusement à la forme traditionnelle de nos signes du Zodiaque ...

L'énigme commence quand les Dogon affirment tenir leur savoir et leurs mythes de créatures venues des étoiles : les nommos viendraient... de Sirius, à quelque huit années-lumière de la Terre. Pour une tribu aussi isolée, certaines connaissances astronomiques sont véritablement extraordinaires : les grands prêtres dogon expliquent que Sirius, l'étoile la plus brillante de notre ciel, est accompagnée d'une étoile toute proche, le « Compagnon de Sirius », ou Sirius B comme l’appellent les astronomes et les Dogon, Po Tolo.

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En Occident, on commença à en soupçonner l'existence en 1844, en remarquant certaines irrégularités dans le mouvement de Sirius, la brillante « Étoile Sirius » de la constellation dite du Grand Chien. On supposa que Sirius devait subir l'attraction de quelque étoile secondaire encore inconnue, et, en 1862, après maintes observations, on décela un « compagnon » de Sirius de faible intensité. Il semblait cependant beaucoup trop petit pour exercer une influence sur Sirius, deux fois plus grand que le Soleil et vingt fois plus lumineux. On sait aujourd'hui que Sirius B, étoile naine blanche (les naines blanches sont les plus petites des étoiles visibles), est d'une telle densité qu'elle est capable d'exercer sur Sirius une attraction.

Les astronomes occidentaux n'ont compris le pouvoir d'attraction de Sirius B qu'en 1920, avec la théorie d'Arthur Eddington sur les « naines blanches », ces étoiles en train de mourir qui concentrent la matière et acquièrent une incroyable densité. Ces travaux ne seront vulgarisés qu'en 1928, trois ans à peine avant l'arrivée de deux ethnologues chez les Dogon. Ce qui exclut toute hypothèse selon laquelle ces connaissances anormales seraient le fait d'un missionnaire ou d'un Européen ...

Dans le nom dogon de Sirius B, ‘‘tolo’’ signifie étoile, et ‘‘pô’’, la plus minuscule graine qu'ils connaissent, celle du Digitaria exilis (fonio blanc), variété de graminée. Ils expriment ainsi que cette étoile est la «plus petite chose qui soit », et ils affirment aussi qu'elle est « l'étoile la plus lourde » car l'élément terre y est remplacé par un métal d'un tel poids que « tous les êtres terrestres ensemble ne pourraient la soulever ». Ils savent également que cette étoile est blanche et attribuent donc à Sirius B (totalement invisible à l'œil nu) ses trois caractéristiques de naine blanche : petitesse, densité et blancheur. Ils savent en outre que son orbite est elliptique, que Sirius A à un foyer de l'ellipse (exact), que sa période orbitale est de 50 ans (elle est de 50,04 ± 0,09 ans), et enfin qu'elle tourne sur son axe. Dans le système de Sirius, les Dogon parlent d'une troisième étoile, « Emme Ya », ou « sorgho femelle », dans l'orbite de laquelle il n'y aurait qu'un seul satellite. Les occidentaux, jusqu'à présent, n'ont pas détecté cette étoile.

C'est pourtant Sirius B qui commande toute la cosmogonie dogon. Cette étoile est invoquée dans les rites secrets. Elle est représentée dans les dessins magiques. Elle régit l'architecture des bâtiments officiels. On la retrouve enfin jusque sur les sculptures et les motifs imprimés des tissus, figures qui n'ont guère changé depuis des millénaires.

Pour les Dogon, l'importance de Sirius B vient de ce qu'elle fut la première étoile créée par un dieu et qu'elle est l'axe de l'univers. D'elle procèdent toute matière et tout esprit, en un complexe mouvement de spirale, symbolisé dans les vanneries dogon. Toute âme, qu’elle que soit sa destination, commence par graviter de Po Tolo à Emme Ya. Les Dogon savent aussi que Saturne a des anneaux, et Jupiter, plusieurs satellites. Ils ont quatre calendriers : pour le Soleil, la Lune, Sirius et Vénus; enfin, ils savent depuis longtemps que les planètes tournent autour du Soleil.

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On pourrait accumuler les détails troublants. Les Dogon n'affirment-ils pas que la Lune est « morte et desséchée » ? Ne dessinent-ils pas Saturne avec ses anneaux ? Ils savent aussi que les planètes tournent autour du Soleil, et l'architecture de leurs sanctuaires se réfère aux mouvements de Vénus. Ils connaissent quatre des lunes de Jupiter, celles décrites par Galilée. Ils expliquent correctement la rotation de la Terre. Ils affirment également qu'il existe une infinité d'étoiles dans l'univers, et ils croient que la voie lactée est animée d'un mouvement en spirale, auquel participe notre système solaire ...

Alors, d'où peuvent-ils bien tirer ces ahurissantes connaissances? Les prêtres dogons sont formels. Ils prétendent tenir leur science astronomique de huit nommos, êtres souples et amphibies, au corps vert et aux yeux rouges, envoyés sur la Terre du système de Sirius pour le bien de l'humanité, et dont le nom vient d'un mot dogon signifiant « donner à boire ». Ces « créatures amphibies » auraient atterri sur la Terre, dans un très lointain passé, et auraient transmis de précieux éléments de savoir à quelques initiés, lesquels les auraient à leur tour transmis à d'autres. Ces créatures (les nommos) sont définies par les prêtres comme les « guides de l'Univers », les « pères du genre humain », les « gardiens des principes spirituels » et les « dispensateurs des pluies ».

Les nommos sont aussi appelés les Maîtres de l'Eau, les Moniteurs, les Instructeurs. Ils arrivèrent sur la Terre un peu au nord-est de l'actuel territoire dogon. Quand leur vaisseau atterrit (après une descente « tourbillonnante », accompagnée d'un grand bruit et d'un grand « vent »), il stoppa en dérapant, creusant le sol d'ornières et « crachant le sang » (peut-être l'échappement ardent d'une fusée). On vit apparaître une nouvelle étoile (peut-être un vaisseau principal), et, après l'atterrissage, quelque chose avec quatre pattes traîna le vaisseau dans un creux, qui fut rempli d'eau jusqu'à ce que le vaisseau se mît à flotter.

Poissons

D'après Robert Temple, les Dogon dessinent aussi des figures qui évoquent, par leur mouvement tourbillonnant, la descente sur Terre des nommos. Ce qui pourrait bien symboliser l'arrivée d'un vaisseau spatial : « Les descriptions de l'atterrissage de ‘’l’arche’’ sont très précises. On dit que l'arche s'est posée au nord-est du pays dogon, près de l'endroit d'où les Dogon sont partis pour venir s'installer sur les plateaux. »

Robert Temple ajoute : « Les Dogon disent aussi que, en descendant, l'arche a fait retentir un bruit terrible, qui a fait trembler les pierres ». Quand les prêtres dogon évoquent l'arrivée de ce « vaisseau », ils font également allusion aux immenses colonnes de poussière qui s'élevaient dans le ciel.

C'est en 1976 que Robert Temple a publié son ouvrage sur « Le Mystère de Sirius », soulevant, par l'ampleur de sa documentation autant que par l'audace de ses conclusions, une marée de prises de position fiévreuses. A vrai dire, ses arguments donnent un peu raison à tout le monde. Encore que plusieurs scientifiques aient pu estimer que Robert Temple avait surtout vu ce qu'il avait envie de voir ...

Pour certains auteurs, l'étonnant savoir cosmique des Dogon aurait une explication à la fois simple et banale : les connaissances des initiés de ce peuple viendraient... de notre propre civilisation ! Ces auteurs avancent ainsi plusieurs arguments.

Tout d'abord, les Dogon ont été soumis à l'école laïque dès 1907. Ils auraient donc pu y apprendre des éléments essentiels de géographie et de sciences naturelles. De plus, beaucoup de Dogon ont eu l'occasion de se rendre en France, pendant la Première Guerre mondiale. Ils ont donc pu y parfaire certaines connaissances. Enfin, la ville de Tombouctou n'est qu'à moins de 500 km du pays dogon : cette capitale culturelle musulmane possédait des lettrés et des savants illustres, qui auraient pu initier les grands prêtres dogon.

Toutefois, pour Robert Temple, ce type d'arguments ne résiste guère à l'analyse. On sait que, en 1931, quand les ethnologues français Marcel Griaule et Germaine Dieterlen ont commencé leurs recherches sur le savoir dogon, celui-ci était déjà ancien et précis. Sur l'existence de Sirius B, en particulier. On sait également que les travaux d'Arthur Eddington sur les « naines blanches », et donc sur les raisons du pouvoir d'attraction anormal de Sirius B, n'ont été vulgarisés qu'en 1928.

On imagine mal une équipe d'astronomes se précipitant chez les Dogon pour leur transmettre un savoir tout neuf...

Pour Germaine Dieterlen, qui a partagé la vie des Dogon pendant plus de trente ans, l'ancienneté des légendes sur les origines du peuple dogon ne fait aucun doute. Ces nommos auraient donné naissance aux huit tribus du peuple dogon.

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D'après l'art dogon, les nommos tenaient plus du poisson que de l'homme et vivaient dans l'eau. Ils étaient des sauveurs et des gardiens spirituels : « Le nommo a partagé son corps entre les hommes pour les nourrir; c'est pourquoi on dit que, l'univers s'étant désaltéré de son corps, il a aussi donné à boire aux hommes. Aux êtres humains, il a fait don de tous ses principes vitaux ».

En souvenir des huit nommas, la façade de la grande maison familiale des Dogon porte huit rangées de dix niches chacune. La disposition des maisons donne au village la forme d'un corps féminin allongé, tandis que la pierre à huile collective et l'autel du village symbolisent le sexe masculin et le sexe féminin.

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Astral 2000 – Gérard – Juillet 2018

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