Exorcisme à Earling -2- (USA)

Mots-Clés :Earling,Anna Ecklund,Père Theophilus Riesinger,Père Steiger,exorcisme,possession

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Earling

Comme l’exorcisme avançait, il devenait évident que la bénédiction du Saint-Sacrement était celle qui infligeait le plus de souffrance au démon. Il semblait qu’elle lui était insupportable. Il crachait, vomissait, se tordait et délirait à chaque fois que le Père Theophilus récitait la bénédiction, tenant entre ses mains la relique de la Croix.

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Quand le prêtre se rapprochait de lui avec la croix en lui disant « Regarde le bois de la croix! Arrière, puissance de l’enfer! Le lion de la tribu de Judas doit vaincre! », le démon s’agitait terriblement mais quand l’exorciste tentait de s’approcher de lui avec la relique de la Croix cachée sous sa soutane, alors le démon devenait fou furieux. « Va-t’en, va-t’en! hurlait-il. Je ne peux pas le supporter. Oh, c’est de la torture! C’est insupportable! »

Certaines allocutions lui causaient d’affreuses agonies. Le diable se fanait, languissait, puis le corps de la femme se gonflait et se détendait brusquement.

L’eau bénite était aussi quelque chose d’odieux pour Satan. Quand quelqu’un s’approchait de lui avec de l’eau bénite, il criait: « Éloigne-moi ça, éloigne-moi cette saleté abominable! Oh, ça brûle, ça brûle! »

A une occasion, un morceau de papier portant l’inscription d’une fausse prière en latin fut placée sur la tête d’Anna et la jeune femme n’eut aucune réaction. Les religieuses, qui croyaient la prière authentique, furent surprises de voir Satan rester si calme en présence de mots sacrés mais quelques secondes plus tard, quand l’exorcisme déposa un deuxième document sur le front de la possédée, en un instant il fut déchiré en mille morceaux. Ce dernier avait été béni au préalable et le signe de la croix avait été tracé dessus sans que personne ne le sache.

Le pasteur avait gardé une petite relique de sainte Thérèse de Lisieux dans sa sacristie, cachée dans un ciboire, à l’insu du Père Theophilus. Un jour, pour se protéger, il mit l’objet dans une petite poche de sa soutane et pénétra dans le couvent où l’exorcisme se déroulait. Mais, alors que le pasteur rentrait dans la pièce, le diable se mit à crier:

–Va-t’en, Va-t’en avec cette relique de sainte Thérèse!

–Nous n’avons aucune relique de sainte Thérèse! s’exclama l’exorciste.

– Bien sûr que si, celui qui vient de rentrer en a une, déclara le diable en montrant le pasteur. Puis, alors que le prêtre s’approchait de lui, il se mit à lui cracher dessus. Sainte Thérèse allait jouer un rôle important dans l’exorcisme d’Anna, tout comme saint Michel, bien connu pour son terrible combat contre Satan.

Sainte therese lisieuxSainte Thérèse

A la seule mention de saint Michel, Satan commença à reculer, puis, en entendant la prière adressée au saint, le démon sembla brusquement en proie à quelque torture. Il redoutait particulièrement l’invocation à saint Michel, qui était communément récitée en fin de messe: « Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat; soyez notre secours contre la perfidie et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous le demandons en suppliant; et vous, prince de la milice céleste, refoulez en enfer, par la Vertu divine, Satan et les autres esprits malins qui errent dans le monde pour la perte des âmes. Amen.»St michel 1

Saint Michel Archange, grand Prince des milices Célestes, terrassant Lucifer.

 Veronese, 1530,Venise, Italie

Comme indiqué précédemment, Satan redoutait le signe de la croix, les crucifix et la relique de la vraie Croix. A une occasion, un crucifix fut remis au Père Theophilus mais quand il le vit, Satan se mit à ricaner: « Ah, ainsi tu viens avec une croix de carton. Depuis quand est-Il mort sur une croix de papier? Si mes connaissances ne me trompent pas, Il a été crucifié à une croix de bois.»

Examinant le crucifix de plus près, l’exorciste s’aperçut qu’en effet, il était constitué de papier mâché, et non de bois.

A une autre occasion, le démon se moqua de la manière dont le Christ était cloué sur la croix: « Les pieds de Jésus n’étaient-ils pas cloués l’un au-dessus de l’autre, et non pas l’un à côté de l’autre? »

Le Père Theophilus ne pouvait donner à Satan du crédit pour son témoignage, mais de nombreux démons avaient probablement assisté à la crucifixion du Christ, et peut-être était-ce là une vraie indication.

Puis, comme les jours passaient, un changement plutôt étrange eut lieu chez le pasteur, qui commença à éprouver une répugnance assez nette à l’idée de chasser le diable du corps d’Anna.

Antipathie...

Le Père Steiger ne pouvait plus supporter la présence du Père Theophilus, qui était pourtant un ami très cher et qu’il connaissait depuis des années. Il aurait souhaité ne plus le voir et il regrettait maintenant d’avoir permis cet exorcisme dans sa paroisse, ce qui l’obligeait à le recevoir chez lui. Cette hostilité le perturbait tellement que le prêtre finit par informer l’exorciste de ses sentiments à son égard et envers toute l’affaire. En apprenant cette nouvelle, le Père Theophilus ne montra pas la moindre surprise. L’exorcisme n’était pas terminé et il était normal de supposer que le diable aurait recours à toutes sortes de subterfuges pour déjouer leurs tentatives de le déloger de la possédée.

En outre, le démon semblait détester le pasteur et dès qu’il le pouvait, il affichait sa haine envers lui:

Tu es la cause de toute l’affaire, tu es celui qui nous torture si douloureusement.

A une occasion, alors qu’il s’en prenait une nouvelle fois au prêtre, le Père Theophilus l’interpella ainsi:

Tiens-toi tranquille, toi le serpent infernal! Laisse le pasteur en paix une fois pour toutes. Il ne te nuira point. C’est moi qui vais m’en charger grâce aux pouvoirs de l’exorcisme!

Cette tirade agaça le diable, qui se mit à crier:

C’est le pasteur! C’est de sa faute. S’il n’avait pas donné la permission d’utiliser son église et le couvent, alors tu ne serais pas capable de faire une telle chose. Et même aujourd’hui, tu ne pourrais rien contre nous s’il voulait bien rétracter son consentement.

Le diable ne s’en prenait pas à n’importe qui. Il agressait de préférence toutes les personnes qui avaient un quelconque pouvoir, alors qu’il se comportait « plutôt » civilement envers les subordonnés. Jamais il n’attaquait les religieuses ou le cuisinier du pasteur mais il suffisait que le prêtre ou la mère supérieure apparaissent dans la pièce pour qu’il se manifeste de la plus violente des manières. Une fois, la mère supérieure reçut un tel coup sur le visage qu’elle fut repoussée dans un coin de la pièce et Satan menaça à plusieurs reprises le Père Steiger:

Tu auras à souffrir pour cela.

Tu ne peux pas me faire de mal de toute façon. Je suis debout sous la protection de Dieu Tout-Puissant, et contre sa grandeur tu es impuissant, détestable chien de l’enfer.

Attends! Je te ferai regretter tes mots. Je vais monter toute la paroisse contre toi et te calomnier de telle manière que tu ne seras plus en mesure de te défendre. Ensuite, il ne te restera plus qu’à plier bagage et à partir, plein de honte et de regrets.

Si telle est la volonté de Dieu, alors Dieu soit loué! Mais tu es impuissant contre lui, toi le vil serpent, toi le tueur d’homme!

Attends! Je vais vous arranger tous les deux, toi et ton Seigneur et Maître.

Ha, comment oses-tu parler comme ça du Tout-Puissant, toi ver de terre méprisable qui rampe dans la poussière même de la terre!

Je ne peux pas nuire directement à Dieu, mais je peux te toucher toi, et son Église. N’est-ce pas? Tu ne connais pas l’histoire du Mexique? Nous avons préparé un beau gâchis pour Lui là-bas.

Qui? Vous les démons?

Qui d’autre l’aurait fait? Tout le crédit nous revient pour avoir amené cette situation. Il va apprendre à mieux nous connaître. Lucifer est sur Ses traces et il fera ardemment chauffer la bouilloire pour Lui. Ha, ha, ha!

Une semaine plus tard, le diable parla un peu plus de ses plans de vengeance envers le pasteur:

« Attendez jusqu’à la fin de la semaine! menaça-t-il. Lorsque viendra le vendredi, alors…»

Le Père Steiger était malade d’entendre les hurlements et les glapissements du diable jour à longueur de journée, mais il ne prit pas cette menace au sérieux. Pourtant, le vendredi…

Le vendredi matin, après la messe, le téléphone sonna dans la maison paroissiale. L’appel provenait d’un agriculteur dont la mère était gravement malade, et qui espérait, par conséquent, que le Père Steiger pourrait venir lui administrer les derniers sacrements. Il aurait voulu passer chercher le prêtre avec sa voiture mais elle était en panne et il n’arrivait pas à localiser le problème. Il avait essayé de la démarrer pendant plus d’une heure, en vain, et il demandait donc au pasteur d’utiliser sa propre automobile, ou d’appeler un taxi, qu’il lui rembourserait, bien entendu.

Un quart d’heure plus tard, le prêtre était en route pour soulager la mourante, portant le Saint-Sacrement avec lui. Une fois son devoir accompli, le Père Steiger reprit la route pour Earling. Cette route lui était familière, il l’avait empruntée des centaines de fois, de jour comme de nuit, et il en connaissait chaque bosse et chaque pierre. Il roulait très prudemment, non seulement car sa voiture était neuve mais également car il se souvenait des menaces du diable. Avant de partir, il avait d’ailleurs prié son ange gardien et saint Joseph, son saint patron, de le protéger durant le trajet. Mais brusquement, alors qu’il s’apprêtait à passer un pont surplombant un profond ravin, apparut devant lui un nuage noir foncé et tout devint si obscur que le prêtre eut l’impression d’avoir les yeux bandés. L’instant suivant, la voiture s’écrasait contre la balustrade du pont avec une telle force qu’elle la traversa et resta là, accrochée aux treillis de fer, menaçant à tout instant de tomber dans l’abîme qui s’ouvrait devant elle.

L’accident fut si violent que le bruit alarma un agriculteur qui labourait un champ à une certaine distance. Affolé, l’homme courut jusqu’au pont et voyant la scène, il s’écria: « Mon Dieu, c’est la voiture du pasteur! Père, père, que s’est-il passé? Êtes-vous blessé?»

Le pasteur, terrifié, rampa lentement hors des débris sans répondre. Il ne restait pas grand-chose de la voiture, dont le volant était en morceaux, mais fort heureusement, la tige de la roue de direction ne lui avait pas transpercé la poitrine comme cela arrivait si souvent dans ce genre d’accident. Le prêtre tenta de se redresser, mais ses jambes le soutenaient à peine.

En voyant l’état du prêtre, l’agriculteur se précipita vers sa maison et quelques instants plus tard, il réapparut dans sa propre voiture. Il aida le blessé, encore tremblant et d’une pâleur extrême, à monter dans le véhicule et se précipita directement chez le médecin le plus proche. Le prêtre était grandement secoué, il avait des blessures superficielles, mais aucun signe de blessures internes.

DiableLes deux hommes quittèrent le cabinet du médecin, puis ils se rendirent directement à la maison paroissiale d’Earling, qui était déserte. Tout le monde était déjà au couvent pour assister à l’exorcisme, aussi le pasteur décida-t-il de les rejoindre. Mais à peine venait-il de rentrer dans la pièce qu’un rire rugissant, rempli de haine et d’amertume, l’accueillit. « Hahaha! Hahaha!» Le diable semblait exulter d’une joie maligne. « Aujourd’hui, sa fierté a été ravalée. Je lui ai très certainement montré quelque chose. Alors, qu’en est-il de ta nouvelle auto, cette voiture élégante qui a été brisée en mille morceaux? Elle t’a bien servi ! »

En entendant ces mots, tout le monde se retourna et fixa le pasteur avec étonnement. Il était encore pâle, mais aucune de ses blessures n’était visible.

Le diable dit-il la vérité? lui demandèrent-ils.

Oui, ce qu’il dit est vrai. Mon auto est complétement détruite. Mais il n’était pas en mesure de me nuire personnellement.

Notre objectif était de te prendre, mais quelque part, nos plans ont été contrecarrés. Ton puissant Saint Patron nous a empêchés de te faire du mal, répondit rapidement le diable.

La nouvelle de cet accident se répandit bientôt dans le village et les habitants, qui éprouvaient une sincère affection pour leur bien-aimé pasteur, recueillirent assez d’argent pour lui acheter une nouvelle voiture. Le diable rappela joyeusement cet incident au pasteur à de multiples reprises, l’assurant « être prêt à lui offrir plus de plaisir encore.»

Il convient de souligner que Satan n’utilisait pas la langue de la pauvre femme possédée pour se faire entendre. Anna était inconsciente la plupart du temps, sa bouche était fermée, et même quand elle était ouverte, ses lèvres ne faisaient pas le moindre mouvement et il n’y avait aucun changement dans la forme de sa bouche. Les mauvais esprits parlaient d’une manière audible de quelque part en elle.

Les connaissances du diable sur les péchés et les états d’âme des personnes présentes étaient plutôt embarrassantes pour elles, mais comme il n’y avait que des nonnes et des prêtres dans la pièce, ces révélations n’étaient pas extraordinaires. Il essayait néanmoins de troubler les esprits et, faisant référence à des actes peu connus, il tentait de leur donner de l’importance. A un moment donné, alors qu’il venait de demander: « N’est-il pas vrai que vous avez fait telle ou telle chose dans votre vie passée, durant votre enfance? » quelqu’un lui répondit: « Si devant Dieu je ne suis pas coupable de plus grandes fautes dans mes années futures que des péchés de mon enfance, alors je n’ai pas peur.»

S’en suivit alors la confession la plus étonnante du diable: « Ce que vous avez déjà avoué, je ne le sais pas.» D’une surprenante manière, il ignorait les péchés avoués ou repentis.

La présence du diable et les nombreux événements étranges qui se produisaient à Earling étaient venus à se savoir dans les communautés voisines. Le Père Steiger avait demandé à sa paroisse de s’unir dans la prière et d’effectuer des visites au Saint-Sacrement afin que le mauvais esprit soit bientôt maitrisé. Étrangement, pas une seule personne ne demanda, par curiosité, à être autorisé à assister à l’exorcisme. De toutes manières, si quelqu’un l’avait demandé, la permission n’aurait pas été accordée.

Différentes voix s’élevaient de la femme possédée, parmi lesquelles quatre pouvaient être clairement identifiées. Belzébuth, Judas Iscariote, Jacob, le père d’Anna, et Mina, la concubine de Jacob.

Anna se souvenait clairement du jour où son père l’avait livrée au diable. Elle n’avait pas mentionné d’autres détails à son sujet, mais le Père Theophilus avait appris d’autres sources que Jacob était l’un des pires persécuteurs de l’Église. Il se tenait à distance des lieux de culte, mais il ne perdait pas une occasion pour ridiculiser les choses spirituelles. Parfois, il assistait à la messe, les jours de fêtes solennelles, mais seulement pour y trouver de nouvelles idées de moqueries, en riant ensuite avec ses amis et ses compagnons. Mina, sa concubine, était pleinement son égale dans ce domaine et le plus surprenant, pour le Père Theophilus, était que ce méchant homme et ce père blasphématoire avait été béni d’une telle fille vertueuse, pieuse, pure et innocente.

Outre les démons mentionnés ci-dessus se trouvaient en Anna un grand nombre d’esprits impurs, parmi lesquels certains démons muets, de soi-disant esprits vengeurs qui se firent particulièrement remarquer...

La suite ICI

Source: Begone Satan! A Soul-Stirring Account of Diabolical Possession, du Rev. Carl Vogl.

Astral 2000 - Gérard - Juillet 2018

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