L’incorruptibilité des corps 2

Mots-clés: Astral 2000,incorruptibilité des corps,Bernadette Soubirous,Saint Charbel Makhlouf,Pied de sainte Thérèse d'Avila,Sainte Catherine de Bologne,Sainte Catherine de Gênes,Sainte Catherine de Sienne,Sainte Catherine Labouré,Sainte Osanna de Mantoue,momie de Bouriatie,Lama Itigilov,Saint André Bobola,Sainte Cécile,Saint Charbel Makhlouf

Saint Charbel Makhlouf

Saint Charbel Makhlouf

Un cas beaucoup plus récent est celui de saint Charbel Makhlouf, qui mourut en 1898 à l'ermitage Saint-Pierre et Saint-Paul du monastère maronite d'Annaya, au Liban. Selon la coutume de cet ordre, son corps fut déposé directement dans la terre, sans cercueil. Pendant plusieurs semaines, d'étranges lumières apparurent près de sa tombe (comme ce fut le cas pour saint Jean de la Croix, mort en 1591, et dont le corps, exposé pour la dernière fois en public en 1955 à Ségovie, était toujours souple et ferme, quoique légèrement décoloré).

Ces lumières insolites poussèrent les autorités monastiques à ordonner l'exhumation, et la fosse fut ouverte quarante-cinq jours plus tard. Le corps de saint Charbel était parfaitement intact, en dépit de la pluie et des inondations qui avaient transformé la tombe en bourbier. Le cadavre fut alors lavé et revêtu de vêtements neufs avant d'être placé dans un cercueil de bois dans la chapelle du monastère. Au bout d'un certain temps, un liquide huileux ayant l'odeur du sang frais - on aurait dit un mélange de sang et de sueur, dirent les témoins - commença à sourdre des pores du saint. Cet épanchement devint bientôt si abondant que les vêtements durent être changés deux fois par semaine, et les lambeaux de linge ainsi imbibés furent gardés comme autant de précieuses reliques auxquelles on attribua nombre de guérisons miraculeuses.

Les restes de saint Charbel demeurèrent en cet état jusqu'en 1927, date à laquelle un examen médical fut ordonné. Le corps fut placé dans un autre cercueil de bois doublé de zinc, et un document contenant les observations faites par les médecins fut scellé dans un tube de zinc et déposé aux pieds du saint. Puis le cercueil fut lui-même emmuré au milieu d'une paroi du monastère.

Vingt-trois ans plus tard, en 1950, des pèlerins venus visiter le sanctuaire remarquèrent qu'un curieux liquide suintait hors du mur renfermant le cercueil, qui fut à nouveau ouvert, toujours en présence d'autorités religieuses et médicales. Saint Charbel restait parfaitement conservé : son corps, souple, gardait toutes les apparences de la vie, alors que ses vêtements, imbibés par l'étrange fluide, tombaient en lambeaux (par suite de la dessiccation, une grande partie du liquide formait une masse solide dans le cercueil). Le tube de zinc, par contre, apparaissait fortement corrodé. Depuis cette date, la tombe a été ouverte chaque année et le corps très soigneusement examiné. Chaque fois, il est apparu dans un inexplicable état de fraîcheur, et le fluide huileux (qui forme dans le cercueil un dépôt de 8 cm) est précieusement recueilli en vue d'obtenir des guérisons miraculeuses.

Un des plus anciens témoignages écrits dont nous disposons sur l'incorruptibilité des corps concerne sainte Etheldreda, la fondatrice de la fameuse abbaye d'Ely, qui mourut en 679. Seize ans après la mort de la sainte, sa sœur, sainte Sexburga, qui lui avait succédé comme abbesse d'Ely, fit exhumer les restes d'Etheldreda afin de les ensevelir à l'intérieur de l'église. Cette exhumation eut lieu en présence d'un médecin nommé Cynefrid, qui avait opéré Etheldreda d'une tumeur à la mâchoire quelques jours avant sa mort. Bède le Vénérable, qui l'interrogea ensuite, consigna son récit dans son Histoire ecclésiastique de la nation anglaise : « Lorsqu'on voulut, après toutes ces années, retirer ses ossements de la tombe, on dressa une grande tente, et toutes les sœurs de la congrégation se tinrent d'un côté et tous les frères de l'autre. L'abbesse, suivie de quelques autres religieuses, s'avança alors pour prendre les ossements afin de les nettoyer, lorsque nous l'entendîmes soudain pousser un cri ... Je fus alors appelé. M'avançant sous la tente, j'aperçus le corps de la sainte femme que l'on venait de retirer de la tombe et qui était étendu sur un lit : on aurait juré que celle-ci était simplement endormie.»

A son grand étonnement, Cynefrid nota que la profonde blessure de la mâchoire avait disparu et que l'on ne distinguait « plus la plus légère cicatrice ». Les vêtements dans lesquels la défunte abbesse avait été mise en terre étaient également intacts. Le nouveau tombeau de sainte Etheldreda allait devenir l'un des sanctuaires les plus populaires et les plus fréquentés de toute l'Angleterre, jusqu'à ce que Henry VIII fasse raser l'église et disperser les reliques.

L'un des cas les plus anciens et les plus curieux est celui de sainte Cécile, qui fut martyrisée en 232. Le bourreau chargé de décapiter cette noble Romaine se montra si maladroit qu'il lui porta trois coups de hache sans parvenir à ses fins, et la sainte agonisa pendant trois jours, gisant sur le sol de sa demeure, les mains jointes dans un geste de prière et la tête incomplètement séparée du corps. Revêtue de ses plus riches parures, elle fut placée dans la catacombe de Saint Calixte, dans la position même où elle était morte.

Sainte cecile

Sainte Cécile

En 822, le pape Pascal 1er eut une vision qui lui révéla l'emplacement de la sépulture de la sainte, dont il fit transporter la dépouille sous l'autel de la basilique qui lui était consacrée. En 1599, au cours de travaux de restauration de la basilique, la tombe fut à nouveau ouverte, en présence de nombreux témoins. Le sarcophage de marbre renfermait un cercueil en bois de cyprès en bon état. Le couvercle en fut soulevé et la foule confondue put voir la sainte reposant toujours dans la même position. Le corps était dans un parfait état de conservation avec la profonde blessure du cou bien visible. La dépouille mortelle fut ainsi exposée durant un mois avant d'être replacée sous l'autel, à l'intérieur d'une caisse spécialement exécutée d'après les ordres du pape Clément VIII.

Le sort réservé à la dépouille mortelle du martyr polonais saint André Bobola est encore plus étonnant. Ce missionnaire jésuite fut massacré par les Cosaques en 1657. Après avoir été roué de coups, il fut trainé de ville en ville derrière un cheval avant d'être en partie écorché vif, et certains de ses membres furent arrachés ou tranchés puis dispersés. On l'enterra hâtivement au cimetière de Pinsk (aujourd'hui en Biélorussie) par un été torride, dans un terrain marécageux et parmi un monceau d'autres cadavres. Quarante ans plus tard, alors que les autres corps avaient subi depuis longtemps la putréfaction habituelle, sa dépouille fut retrouvée intacte (si l'on excepte évidemment les blessures qui lui avaient été infligées) et fit l'objet d'un examen médical.

St André Bobola

Saint André Bobola

En 1917, son corps, toujours bien conservé et présentant une remarquable souplesse, était encore exposé au public. En 1922, les troupes de !'Armée rouge, ayant entendu parler de cet état miraculeux, cernèrent l'église de Pinsk et violèrent la sépulture du saint. Après avoir satisfait leur curiosité, les soldats laissèrent le cadavre sur les dalles pendant un certain temps, avant de l'emmener à Moscou. Et il fallut une requête du pape Pie XI en personne, bien des années plus tard, pour que la sainte relique soit rendue aux Polonais. Elle est aujourd'hui conservée à Varsovie, dans l'église dédiée à ce saint.

La plupart des saints que nous mentionnons ici ont connu une mort violente. Et l'on pourrait penser que les blessures béantes ou les germes bactériologiques (dans le cas d'épidémies) auraient dû, au contraire, hâter la décomposition des cadavres. Aussi, les esprits sceptiques voient-ils dans cette miraculeuse préservation une légende forgée par la croyance populaire. Certes, c'est parmi les saints et les mystiques de l'Église chrétienne que l'on trouve la plus grande proportion de ceux qui, selon le mot du père Thurston, « ont échappé à l'horreur de la tombe ». Néanmoins, les catholiques romains n'ont pas le monopole de tels prodiges; on en trouve des exemples similaires au sein d’autres religions.

C'est ainsi que les annales chinoises connues sous le nom de « Vies des saints bouddhistes » font état de cas analogues à ceux rapportés par les autorités catholiques. A certains égards, l'histoire de Hui Neng rappelle celle de saint André Bobola. Ce célèbre patriarche mort en 712 avait été inhumé au monastère de Kuo-En, là où il avait dispensé son sage enseignement.

Au moment de la chute de la dynastie Song en 1276, les troupes mongoles ouvrirent sa sépulture afin de vérifier de visu les rumeurs qui couraient à propos de la préservation miraculeuse du corps du saint homme. Au bout de 564 années, la peau du maître apparut toujours ferme et lisse, sans aucun signe de racornissement. Les profanateurs, voulant vérifier également l'état des organes, ouvrirent le corps et trouvèrent le cœur et le foie en parfait état. Vivement impressionnés, ils repartirent alors sans se livrer à d'autres sacrilèges.

En 1927, dans un monastère bouddhiste de Bouriatie. Sentant sa mort proche, le chambo lama Itigilov fait part de ses dernières volontés aux autres moines. Il demande notamment que son corps soit exhumé au bout de trente ans. Peu après, au cours d’une séance de méditation, il meurt dans la position du lotus. Lorsque les moines bouddhistes ouvrent sa tombe, quelques décennies plus tard, ils découvrent avec surprise que le corps est resté presque intact…

La momie de bouriatie le lama itigilov

La momie de Bouriatie - Le Lama Itigilov

A suivre ... ICI

Astral 2000 - Gérard - Décembre 2017

1 vote. Moyenne 5.00 sur 5.

Ajouter un commentaire

 
×