Géraldine Cummins

Psychographe

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Géraldine Cummins

Sur les 22 livres dont Géraldine Cummins est l'auteur, 15 lui furent dictés par l'au-delà. Voici la carrière de ce médium, principalement connue par ses Cummins - Willett Scripts.

L'un des écrivains spirites (psychographes) les plus célèbres du monde est né le 24 janvier 1890 dans le comté de Cork, en Irlande, cinquième d'une famille de onze enfants. A l'âge de vingt-deux ans, Géraldine Cummins fit une entrée remarquée dans le monde littéraire, lorsque certaines des pièces de théâtre qu'elle avait écrites en collaboration avec des amis furent représentées à l'Abbey Theatre de Dublin. Elle est aussi l'auteur de nouvelles publiées dans le Pail Mali Gazette et de deux romans historiques qui ont l'Irlande pour cadre.

Mais Géraldine Cummins n'est pas un écrivain comme les autres, car des 22 livres qu'elle publia sous son nom, 15 lui furent « dictés » par l'au-delà. Tout changea pour elle le jour où elle rencontra le médium Rester Dowden. La jeune femme n'oubliera jamais la première séance à laquelle elle assista : l'un des « interlocuteurs » de l'au-delà déclara que « des rivières de sang se déverseraient sur la France, qu'un grand nombre de maisons seraient détruites et que des milliers d'êtres humains périraient ». Ceci se passait à Paris, en juin 1914. Deux mois plus tard, la Première Guerre mondiale éclatait.

Marquée par cette expérience, Géraldine Cummins décida d'apprendre à communiquer avec les « esprits ». Avec l'aide d'Hester Dowden, avec laquelle elle cohabita pendant les dernières années de la guerre, elle travailla à développer ses aptitudes médiumniques, car, contrairement à la plupart des grands médiums, elle ne possédait pas de dons particuliers.

Dans les années vingt, Géraldine était devenue une experte de l'écriture automatique. Lors d'une séance qui dura une heure et cinq minutes, elle écrivit exactement 1750 mots. Mais le contenu de ces messages, encore plus que la vitesse à laquelle ils étaient transmis, intrigua les enquêteurs. Quelques-uns - transmis par un esprit qui se présenta comme le « messager » - ont été publiés sous le titre de Scripts of Cleophas. Ils fournissent d'intéressantes informations sur les premiers temps de la chrétienté, plus précisément sur la période qui s'écoula entre la mort de Jésus et le départ de Paul pour Athènes. Comme cette période est particulièrement mal connue, Géraldine Cummins permit à des historiens, des hommes d’Église mais aussi à des psychologues d'assister à ces manifestations d'écriture involontaire.

Ecriture automatique

On peut difficilement accuser le médium d'être l'auteur du million de mots qui composent ces scripts, car ne connaissant ni le grec, ni l'hébreu ni le latin, il lui était impossible d'utiliser les documents qui se rapportent à cette époque. Les experts conclurent d'ailleurs : « Les scripts contiennent de nombreuses informations qui ne cadrent pas avec la vie et la mentalité de Miss Cummins ». Ce que confirme G. Cummins elle-même lorsqu'elle déclare : « Je ne suis pas particulièrement fière d'avoir "écrit" les Scripts of Cleophas. Ils sont étrangers à mon passé culturel celtique. De plus, je n'apprécie pas les remarques misogynes de saint Paul. Pourtant, les scripts présentent de lui une image très flatteuse ».

Géraldine Cummins est l'auteur de nombreux autres scripts qui, pour beaucoup, constituent une preuve irréfutable de la vie après la mort. Certains, communiqués par un auteur australien, figurent dans The Light and the Gate, ouvrage publié en 1964 par le professeur Raynor Johnson.

On a beaucoup parlé des messages transmis par Ambrose Pratt, l'auteur australien décédé, mais de nombreuses communications reçues lors de séances privées se révèlent aussi troublantes. Voici, par exemple, ce qui arriva à Mackenzie King, premier ministre du Canada à plusieurs reprises entre 1921 et 1948. Lors d'une consultation privée, le président Franklin D. Roosevelt, décédé en 1945, se manifesta à travers Géraldine Cummins. Ceci se passait en 1948. Il prédit qu'une guerre allait éclater deux ans plus tard en Corée et que le général de Gaulle deviendrait président de la République Française en 1958.

Mais la plus grande contribution de Géraldine Cummins au spiritisme reste sans nul doute la production de ce que l'on a appelé les Cummins-Willett Scripts. Tout commença en août 1957. En vacances en Irande, le médium reçut un jour une lettre de W.H. Salter, secrétaire honoraire de la Society for Psychical Research (S.P.R.). « Un de mes amis, écrivait-il, membre de la S.P.R., a perdu sa mère il y a quelques mois. Il aimerait lui donner la possibilité d'envoyer un message. J'ai pensé que cela pourrait peut-être vous intéresser ».

S'il donnait le nom de l'ami en question (le Major Henry Tennant), W.H. Salter se gardait bien de préciser que Winifred Coombe Tennant, la mère du Major, avait de son vivant possédé des pouvoirs médiumniques. Douée pour l'écriture automatique, elle exerçait sous le nom de Mrs. Willett, et sa véritable identité n'était connue que de ses proches.

Cinq jours seulement après qu'on lui eut communiqué le nom du Major, Géraldine Cummins reçut le premier message de Mrs. Coombe Tennant. Le médium donne elle-même la raison de cette rapidité : « Je me suis consacrée tout de suite à cette affaire pour qu'on ne puisse pas prétendre que j'avais eu le temps de faire des recherches sur ce " sacré" Major. »

Exemple d'écriture spirite

Mrs. Coombe Tennant envoya de nombreux autres messages très précis qui reflétaient tous la personnalité de cette femme remarquable. Certains experts restèrent toutefois sur leurs gardes. Parmi ces derniers, citons E.R. Dodds, professeur de grec à l'université d'Oxford, président de la S.P.R. de 1961 à 1962 et ami intime de Géraldine Cummins. Il écrivit aux fils de Mrs. Coombe Tennant, Alexandre et Henry, que « l'hypothèse d'une imposture, consciente ou inconsciente, n'était pas exclue ». Le médium savait-elle que Mrs. Coombe Tennant et Mrs. Willett n'étaient qu'une seule et même personne ? Le secret était bien gardé, mais le monde des cercles spirites est relativement restreint, et il semble logique de supposer que Géraldine Cummins connaissait la véritable identité de sa « consœur » médium.

Quoi qu'il en soit, cela ne diminue en rien l'intérêt de ces scripts. Comment expliquer en effet qu'ils contiennent des informations si précises et si personnelles que l'éditeur, Signe Toksvig, déclara que « certaines informations étaient trop intimes pour être publiées ».

Parus dans « Swan on a Black Sea », publié en 1965, ces 40 scripts constituent pour beaucoup une des meilleures preuves de l'existence de la vie après la mort.

Le professeur C.D. Broad, ancien président de la S.P.R. et membre du Trinity College de l'université de Cambridge, rédigea la préface de ce livre, une longue étude analytique de 52 pages. « Ces écrits "automatiques", déclare-t-il, apportent une preuve supplémentaire, et d'importance, au dossier déjà bien fourni de l'éventualité de la vie après la mort. Il semble en effet que certains individus survivent à la mort de leur corps physique et qu'ils tentent de communiquer avec les vivants. »

Mais le dernier mot revient au Major Henry Tennant, le plus jeune fils de Mrs. Coombe Tennant, à qui les lettres sont adressées. Très sceptique au début de l'expérience, il écrivit quelques mois plus tard au médium : « Ces écrits m'impressionnent de plus en plus. Tous les noms (il n'en trouva qu'un seul incorrect) et toutes les références sont exacts. Les détails parlants ne manquent pas. A ma grande surprise, j'apprends beaucoup de choses que je ne connaissais pas. »

Les Cummins-Willett Scripts couronnent la carrière de médium de Géraldine Cummins. Interrogée à leur sujet peu avant sa mort (le 24 août 1969), qui survint quatre ans après leur publication, elle déclara seulement qu'elle était heureuse que ses dons de médium aient pu servir à prouver l'existence de la vie après la mort.

ASTRAL 2000 - Gérard - Novembre 2017