Créer un site internet

BELLINE, LE PRINCE DES VOYANTS

« Communication avec l'au-delà »

Marcel bellineBelline

Dans son ouvrage célèbre "La Troisième Oreille", traduit dans le monde entier, le voyant Belline raconte comment s'est « creusé le gouffre qui l'a séparé de son fils Michel intimement aimé » et comment il a pu établir avec lui une communication dans l'au-delà. Michel s'est tué dans un accident de voiture en 1969, vers 4 heures du matin. Mais deux heures plus tôt, Belline se réveille chez lui, saisi par une angoisse indescriptible. Sa femme se réveille à ses côtés et, par le truchement de son mari, pressent le drame. Ils se mettent alors à prier. Au même instant, on a pu l'établir, Michel fonce déjà sur l'autoroute. Tout n'est peut-être pas encore joué. Ce sont des heures d'angoisse et d'espoir fou. Mais vers 6 heures du matin, raconte Belline, le coup de sonnette qui retentit à la porte de sa maison « ne nous apprend rien, à ma femme et à moi, que nous ne sachions déjà ». Michel est alors à l'hôpital, mortellement blessé. Il luttera trois jours contre la mort. Plus de vingt mois après, Belline entend la voix de son fils. Une longue période fut nécessaire avant qu'il accepte l'idée d'un contact avec l'au-delà. Il craignait que ce ne fût un mirage, une tentation du désespoir ou une illusion. Il hésita longtemps avant de publier ses dialogues avec son fils.

Début de l'année 1980, l'encyclopédie « l'Inexpliqué » publia l'interview accordée par Belline. En outre, il confia au journaliste le cahier de notes dans lequel il avait recueilli quelques extraits de son extraordinaire et bouleversant dialogue avec le jeune homme.

 

Voici cette conversation :

6 avril 1971

Moi : Michel? C'est moi, ton père, il est 5 heures du matin. Mon cœur se serre. J'ai une immense douleur à ta pensée. Depuis ton accident et ton départ le 5 août 1969, je n'ai pas voulu te tourmenter, tenter une communication. Michel, c'est moi, papa. M'entends-tu?

Michel: Je t'entends.

Moi : Michel, ta disparition reste pour nous un mystère. Comment est-ce arrivé ?

Michel : Cela devait arriver de toute façon. Ma vie était tracée et tes angoisses à mon sujet étaient fondées ...

Moi: Michel, peux-tu nous aider à vivre?

Michel: Non, mais vous devez vivre. C'est la vie qui est la plus forte. Ma mort n'a de sens que par votre souffrance et votre survie.

Moi : Michel, notre souffrance a donc une valeur, une utilité?

Michel : Oui, toute souffrance porte en elle des germes de vie.

Moi : Michel, apporte-nous une consolation, parle-nous, je t'en prie.

Michel : Vivez sans poser trop de questions. Ne cherchez rien. Ne forcez pas l'avenir, car de cette manière, il n'y a rien à trouver.

Moi: Mais la vie dans l'au-delà existe?

Michel : Inimaginable pour vous, aérienne, indescriptible ...

Moi: Que veux-tu dire à ta mère?

Michel: Maman ...

Moi : C'est tout?

Michel: C'est beaucoup pour elle ...

Moi : Des événements graves, la destruction de la nature, des guerres, la pollution, des bouleversements profonds menacent notre planète, qu'en penses-tu? (Silence.) Tu ne peux rien dire à ce sujet ?

Michel: Si.

Moi: Quoi?

Michel : Les hommes étaient inconscients, ils deviennent fous.

Moi: Peut-on les guérir?

Michel : Pour ceux-là, il est bien tard ...

Moi : Qu'arrivera-t-il sur la Terre?

Michel : Bientôt ce sera une autre nuit.

Moi: Que veux-tu dire?

Michel : Je veux dire que les hommes sont déjà aveugles.

Moi: Puis-je faire quelque chose?

Michel: Le dire. Un nouveau monde doit commencer. De nouveaux mondes plus proches du nôtre.

Moi : Les contacts avec ton monde sont donc possibles pour nous, les vivants ?

Michel : Ils doivent venir d'un sentiment profond.

Moi : Je crois rêver. .. Puis-je essayer de communiquer avec toi à nouveau ?

Michel : Oui ...

8 avril. 8 heures du matin

(Le contact a été difficile. Mentalement j'ai appelé Michel plus de deux heures, sans réponse. Puis la communication s'est établie.)

Moi : Michel, c'est papa. M'entends-tu? (Silence.) Michel, c'est papa. M'entends-tu?

Michel: Je t'entends.

Moi : Michel, tu m'as dit avant-hier - mais notre notion du temps n'existe peut-être pas pour toi? - , tu m'as dit : « Vivez sans poser trop de questions. Il n'y a rien à trouver. « Mais, dans les Évangiles, n'est-il pas écrit : « Cherche et tu trouveras? Que voulais-tu dire?

Michel : Papa, tu es croyant, mais jamais je ne t'ai vu pratiquer une religion. Je voulais dire que ta vérité n'est pas celle des autres. Ne cherche pas de réponse à tout.

Moi: Qu'est-ce que la vérité pour toi, mon enfant?

Michel : La générosité. Ce serait d'être juste, ce serait d'aimer ce qui n'est pas soi un peu comme soi-même. Aimer, c'est ouvrir le possible. Qui aime choisit. La force de lumière sait choisir. Mais ne joue pas avec les mots.

Moi : Michel, ton esprit a-t-il une liberté particulière qui nous est refusée ?

Michel : Oui.

Moi : Est-il soumis aux limites de notre planète, espace et temps ?

Michel : A d'autres espaces et à d'autres temps.

Moi : Peux-tu voir ce qui se passe sur Terre?

Michel : Avec un autre regard, une autre oreille. Je sens ta présence. Nous sommes présents ...

Moi: Michel, cet « ailleurs », qu'est-il?

Michel : Un monde autre, un rêve, insaisissable avec des mots. Un langage. Mouvement, transparence, idées ...

Moi : Peux-tu faire quelque chose pour nous?

Michel : Je ne peux rien faire de tangible pour vous. Nos univers sont autres.

Moi : Michel, quelles sont maintenant tes notions du passé, du présent, du futur?

Michel : Le temps est le mystère.

Moi : Le restera-t-il toujours?

Michel : Oui.

Moi : Que faut-il faire?

Michel : Travailler dans le temps, penser le temps, papa.

Moi : Devancer le temps ? Je travaille déjà dans un temps indéfini.

Michel : Ici, le temps - tel que tu l'entends en ce moment - est une caricature. A cela, je ne peux rien ajouter. (Silence.)

(Le contact est rompu. Il est 8 h 45.)

10 avril. 5 heures.

(Le contact avec Michel, cette fois, est immédiat.)

Moi : Michel, c'est moi papa. M'entends-tu?

Michel: Je t'entends très bien.

Moi : Les autres fois, tu m'entendais moins bien?

Michel : Ta voix était très lointaine, faible.

Moi : Michel, nos communications nous ont fait du bien à ta mère et à moi; c'est une paix, une paix très douce qui est revenue en nous. Elle nous a envahis, délivrés de certaines de nos angoisses ... Mais je souhaiterais parler sérieusement avec toi. (Michel semble rire).

Moi : Tu n'as pas toujours été incroyant ; par moments, tu as cru en une force dans l'univers, à la fraternité des hommes.

Michel: Ce que j'ai pu voir sur la Terre, et apprendre, m'a découragé trop tôt. Cette force existe ; nous la ressentons.

Moi: Michel, que veux-tu dire?

Michel : Les mots que je cherche pour toi me paraissent vides. Tu appellerais paix, une harmonie, des couleurs et des sons que vous n'avez jamais perçus ni maman ni toi.

Moi : Crois-tu qu'il existe encore d'autres mondes que celui que tu perçois ?

Michel : Celui que j'ai connu, le tien notamment! Mais d'autres univers aussi.

15 avril. 6 h 50

(Le contact est immédiat.)

Moi : Notre dernière communication m'a beaucoup fatigué. Je me suis posé un tas de questions.

Michel: Quelles questions ?

Moi : Fais-je bien d'entrer en communication avec toi ? Tes réponses ne sont-elles pas l'écho de mon désir de te faire revivre? Comprends-nous : nous acceptions si mal ton départ ... Michel, je me suis demandé si notre dialogue n'était pas une projection de mon inconscient. (Silence.) Michel, tu ne réponds pas. M'entends-tu?

Michel : Je t'entends. Que répondre? Je suis ton fils. Tu es moi et je suis toi ! Nous formons une unité, nous émettons des ondes que nous percevons. N'est-ce pas naturel?

27 avril. 7 h 30

Moi: Maman voudrait te demander si, au moment de ton accident, tu as eu un regret, si tu as pensé à quelqu'un ?

Michel : Oui! Dans un éclair, j'ai dit « Merde ! C'est la catastrophe pour "eux!" »

Moi: Qui « eux » ?

Michel : Pour vous, toi et maman ! Et aussi pour tous ceux qui m'aimaient.

Moi: Qu'appelles-tu « aimer »?

Michel : C'est simple : un grand amour, venant du cœur, qui fait que l'on accepte tout sans rien dire, et qui n'a pas de fin. Peu de gens m'ont aimé de cette manière, il y a vous et quelques personnes, mais c'est grandement suffisant.

Moi : Maman te demande aussi : « Lorsque tu es arrivé ... où tu es, y avait-il des personnes pour t'accueillir? »

Michel: C'était un tourbillon, un cortège ... Toujours comme dans un rêve. Une assemblée de sons, d'idées, de couleurs différentes.

Moi : Es-tu heureux? C'est une question que j'ai déjà posée.

Michel : Oui.

Moi : « Oui « ? Un petit « oui « ?

Michel: OUI, OUI ! OUI !

Moi: Pourrais-tu nous répondre sur toutes choses ?

Michel : Non! Il est des choses qu'on ne peut pas dire, même à ses propres parents, des choses que je ne connais pas, des choses que je ne sais pas dire…

Moi: Crois-tu rester longtemps où tu es?

Michel : Je ne sais pas ... Je n'ai plus votre notion du temps.

(Le contact est rompu brutalement. Il est 8 h 40.)

1er mai. 7 heures

Moi : Michel, j'ai eu une vision des dangers qui menacent la Terre! Certes, ce n'est pas immédiat : la pollution, le manque d'oxygène et d'eau, les virus, l'abus des pesticides, la guerre atomique, l'explosion démographique surtout, la famine qu'elle peut entraîner et, par la suite, la possibilité de guerres civiles planétaires... Michel, que penses-tu à présent de tout cela?

Michel : Rien d'autre. Votre civilisation explose déjà ... L'homme dépasse imprudemment et trop vite certaines limites. Ni la vie ni la nature ne pourront supporter très longtemps le fardeau des inconsciences et des égoïsmes. Les idées fixes des apprentis sorciers. (Silence prolongé.)

Moi: Est-ce que nous nous retrouverons?

Michel : Nous nous retrouverons, papa ... maman ...

Moi : Et nous serons heureux ?

Michel: Oui. (Silence.)

4 mai. 6 heures

(Après quelques minutes, j'entends Michel.)

Moi : Tu parles d'un monde fait de lumière et de sons. Cette lumière comment est-elle ? Éblouissante?

Michel: Jamais elle n'aveugle.

Moi : Et cette musique, ces sons, à quoi ressemblent-ils ?

Michel : A de douces vibrations. Même toi, tu ne peux pressentir l'émerveillement qu'elles produisent parfois ...

10 mai. 6 h 30

(Après 15 minutes, j'entends Michel.)

Moi : Michel, ta mère me demande souvent par quels moyens se font nos communications.

Michel : Dis à maman que tu émets des ondes. Je les perçois.

Moi: Il y a donc une longueur d'onde?

Michel : Si tu veux.

Moi : N'est-ce pas seulement le désir que j'ai de communiquer avec toi qui crée ces réponses?

Michel : Le désir crée la « longueur d'onde ». Tu as trouvé la longueur d'onde. Je suis toi et tu es moi, toutes mes réponses dépendent de tes questions.

Moi: Dépendent?

Michel: Je ne puis te dire que ce que tu es capable de transcrire.

Moi: De comprendre? De noter?

Michel : Oui.

Moi : Beaucoup d'autres personnes sont-elles capables de communiquer ?

Michel : Oui.

Moi : Michel, lorsque ce fut la fin pour toi, au moment de l'accident, te souviens-tu de quelques particularités?

Michel: Non, papa.

Moi : Michel, nous avons parlé plusieurs fois des « Visiteurs de lumière » et de leur influence. Sais-tu autre chose?

Michel : Lorsque nous recevons ces visiteurs, un sentiment de joie s'empare de nous, intense; c'est une progression vers la Vie. Une voie autre, différente.

Moi : Michel, les Visiteurs de lumière dont nous parlons ont-ils une très grande culture, acquise sur la Terre ou sur d'autres planètes?

Michel: Ils sont ces cultures elles-mêmes.

Moi : Tu m'as dit déjà que ces forces étaient celles qui inspiraient les chercheurs, les écrivains, les artistes, qui provoquent parfois une étincelle ... une découverte.

Michel : La lumière produit la lumière; d'elle, jaillissent des sons.

Moi : Tu pourrais acquérir, là où tu te trouves, dans ce monde invisible pour nous, une certaine connaissance utile à notre monde visible ?

Michel : Qui peut parler de culture, de connaissance ? Moi ? Toi ?

Moi : Tu parles d'énergie lumineuse. Qu'est-elle, Michel!

Michel: La connaissance, papa ...

Moi: Le Visiteur de lumière trouve-t-il sur son chemin, à l'intérieur de la matière, les jalons nécessaires à la communication?

Michel : Essaie donc de distinguer le dehors et le dedans !

Moi : Lorsque je t'appelle, perçois-tu des sons?

Michel : Comme tu les perçois.

Moi : Cela veut-il dire que l'homme possède une troisième oreille ?

Michel : Oui, une oreille pour une autre dimension.

Moi : La clairaudience que nous percevons?

Michel : Oui, papa... Car nous sommes UN.

(La voix de Michel s'éloigne. Le contact est rompu.)

16 juin. 5 h 05

Moi : Michel, m'entends-tu? (Je répète vingt fois mon appel.) Michel, réponds-moi!

Michel : Oui, papa.

Moi : Un évêque m'a dit : « Votre expérience, c'est peut-être Dieu ou le Diable qui la permet! « Michel, qu'est-ce que le Diable? Le mal?

Michel: Une force des ténèbres qui frappe aveuglément. Un abîme qui ne reçoit plus la lumière. La violence dans l'inertie. Une force qui avilit tout...

16 juin. 6 h 20

(Le dialogue reprend après une heure.)

Moi : Tu continues à pressentir des guerres, des révolutions ?

Michel : Je souhaite que tout se passe pacifiquement sans trop de violence sur la Terre. Les forces de destruction sont toujours en marche. Les hommes paieront chaque retard du prix de leur liberté.

Moi: Que souhaiterais-tu encore?

Michel : Il faut inventer une nouvelle vie. La route des humains est pleine de périls. Une conversion de vos mœurs et de vos idées.

Moi : Un nouveau système économique? Une révolution de nos habitudes politiques à l'échelle de toute la Terre?

Michel : Que d'énergies vont disparaître, inutilisées ! Des attaches perdront toute signification demain.

Moi: Que puis-je faire?

Michel : Travailler les idées, l'idée des urgences.

Moi : Je crois rêver.

Michel : Tu ne rêves pas, papa !

22 juin. 8 heures

Moi : Michel, maman a eu une joie intérieure lorsque débutèrent nos dialogues. Aujourd'hui, elle commence à douter, sa tristesse est grande. Je ne sais vraiment que faire. J'ai réfléchi et j'ai prié.

Michel : Ceux qui se sont aimés se retrouveront.

Moi : Éternellement?

Michel: L'amour est éternel.

Moi : Je ne voudrais pas l'attrister, mon cher enfant mais je ne sais comment expliquer à ta mère ce que j'éprouve en t'entendant. Pour moi, tu n'es pas mort.

Michel : La mort vient toujours. Le printemps, l'été viennent toujours et tout recommence ...

23 juillet. 5 heures

Moi : Dans les temps anciens, les oracles, les sages, les voyants jouaient un rôle parfois très important dans la vie des hommes. On les consultait. Inspirés, ils recevaient des messages qu'ils transmettaient. Comment se fait-il que de nos jours il existe si peu de vrais messagers de lumière ?

Michel : Ils reviendront avec la science, une nouvelle science.

Moi : Michel, existe-t-il d'autres formes de vie? D'autres êtres évoluant dans d'autres sphères ou sur d'autres planètes?

Michel : Oui.

Moi : Peut-on imaginer, Michel, une chaîne de réincarnations ? Les réincarnations ou les évolutions sont-elles la conséquence des actions que l'on a commises?

Michel : Des trajectoires sont tracées à l'avance dont je n'ai pas connaissance.

Moi : Tu m'as dit que, là où tu te trouves, temps et distance n'existaient pas, du moins tels que nous les concevons sur notre planète.

Michel : Les contacts et les échanges se font sous une forme ... Je ne sais pas la décrire. Entre ceux qui se sont connus et se retrouvent, un langage existe, instantané.

Moi: Michel, lorsqu'un homme disparaît de notre monde, que deviennent sa culture, ses connaissances ?

Michel: Elles se transforment avec lui.

22 décembre. 5 h 45

(Après 45 minutes d'appel.)

Moi : Michel, mon fils, je suis resté de longs mois sans t'entendre.

Michel : Je suis là.

Moi : Mon enfant, il y a vingt-cinq ans, en ce moment même, ta mère te mettait au monde.

Michel : Je vis toujours avec toi et maman ; je suis loin et près à la fois.

Moi : Ton absence est pour nous difficile à supporter, la tristesse, le regret nous serrent le cœur. De nombreuses années te restaient à vivre sur notre .Terre. (Silence.)

Michel: Toute vie terrestre est passage.

Moi : Passage aussi les Noëls; te rappelles-tu des Noëls?

Michel : OUI... (Silence ... La voix de Michel se fait plus douce.) Tout chantait/tout vibrait... Il faut que les hommes réapprennent à chanter ensemble.

Moi : Pourquoi ensemble?

Michel: On ne fait rien tout seul à Noël.

Moi : Que veux-tu dire?

Michel : Par-delà toute frontière, sans Amour, rien n'est jamais accompli.

(La voix de Michel s'éloigne, le contact est rompu.)

6 janvier 1972. 5 heures

(Après deux heures d'appel.)

Moi : Michel, c'est papa, réponds-moi. (Silence.)

7, 12 et 21 janvier. Même heure

(Allongé, ou devant mon bureau, je reste à l'écoute de Michel de longues heures durant. Sans succès.)

Le 29 janvier

(Il me semble entendre son rire).

Le 2 février

J'entends le mot « papa » très faiblement. Et ainsi, patiemment, chaque jour de février et de mars, je tends cette troisième oreille, vainement, attentif à l'écoute de l'au-delà.

Les 17, 22 et 25 février

J’ai cru le contact rétabli, mais la voix de Michel ou son rire, à peine entendus, s'effaçaient dans une sorte de lointain intérieur, comme se perd à l'horizon le carillon d'un clocher ...

Je n'ai plus tenté de forcer le retour de Michel. J'ai attendu patiemment.

Dans la nuit du 11 au 12 avril...

...j'ai eu un autre dialogue, une autre vision de Michel en songe. Le décor était différent. J'ai oublié certains détails. Je me souviens des cheveux de mon fils, dorés par une lumière de soleil levant, et de son visage rayonnant. Il tenait, je ne sais pourquoi, une sorte d'épée à la main. Je n'arrive pas à concilier cette apparition avec la personnalité pacifique de Michel.

Moi : Michel, tu te souviens du songe de cette nuit de printemps à Florence?

Michel : Je me souviens de notre rencontre.

Moi : J'ai d'autres questions à te poser.

Michel: Je les devine.

Moi : Michel, qu'est-ce que la chance?

Michel : Une force positive aimantée par le hasard. Il y a les vainqueurs et les vaincus de la chance. Il y a aussi les voleurs de la chance.

Moi: Est-ce que le « mauvais œil « existe?

Michel : Oui, et la mauvaise oreille aussi. (Michel rit.)

Moi : Que veux-tu dire?

Michel : Garde-toi de la magie de la parole, des images.

Moi : Comment se dégager des mauvaises influences ?

Michel : Pour ceux qui envoient des ondes négatives, le choc en retour est fatal. Le mal est comme un boomerang. Fais les gestes de la vie comme un rituel. Lave tes mains et tes pensées. Finalement, tout est dans la pensée. Respirez l'esprit de lumière et, sans que vous le sachiez peut-être, les absents seront près de vous ...

 

Je me réveille. Tout est silence dans ma chambre. Je garde dans le cœur l'image de mon fils qui m'éblouit de lumière.

Il est 5 h 04, le 12 avril 1972

 

ASTRAL  2000  - Gérard - Octobre 2016

 

2 votes. Moyenne 5.00 sur 5.

Ajouter un commentaire