La psychométrie 1

Mots-Clés : Psychométrie,mémoire des choses,Pascal Forthuny,métagnomie,Stephan Ossowiecki

Le terme psychométrie (mesure de l'âme) a été imaginé par le médecin américain Jos. Rhodes Bichanan (Journal of Man, 1849), qui fut le premier à étudier le phénomène avec une certaine précision.

La mémoire des choses

Un grand nombre d'auteurs ont parlé de la « mémoire des choses » pour expliquer le phénomène, d'autres de mémoire akashique¹ (sanskrit Akasha²), la substance plastique primordiale que les Soviétiques désignent par champ bio-plasmatique.

Selon le professeur de géologie Denton, les forces radiantes émises par les êtres laisseraient une trace d'elles-mêmes dans la matière, comme les champs électromagnétiques provoqués par la parole s'inscrivent sur le ruban du magnétophone. « Vous ne pouvez pas entrer dans une chambre la nuit ou le jour, écrit-il, sans laisser votre portrait derrière vous. Vous ne pouvez lever votre main ou cligner de l'œil, le vent ne peut agiter un cheveu de votre tête sans que chaque mouvement soit enregistré pour les âges à venir. Le carreau de verre de la fenêtre, la brique sur le mur, le pavé de la rue saisissent les images de tous les passants et les conservent soigneusement».

Les objets paraissent en effet enregistrer les événements avec lesquels ils ont été en contact et surtout les sentiments et les souffrances de la personne qui les a possédés. Déposés dans la main d'un médium ou palpés par un sensitif, ils provoquent. tout un processus de voyance dont on a pu vérifier les indications. Les conditions de l'expérience sont d'autant plus excellentes que la provenance de l'objet est généralement inconnue de l'expérimentateur comme du medium, de même que d'aucune personne présente. Il peut avoir appartenu à un mort ou un vivant.

1 - Akashique est un plan de la conscience cosmique qui fonctionne comme étant une sorte de mémoire ou archive, enregistrant tous les événements du monde.

2 - Akasha est un mot sanskrit qui signifie “ciel”, “espace” ou “éther”. C’est la substance énergétique à partir de laquelle toute vie (âme) est formée.

Pascal Fortuny

Pascal Forthuny

Pascal Fortuny était un homme remarquable. Critique d'art et peintre habile. Romancier et poète. Son don métagnomique s'est révélé tard dans sa vie. Et lorsqu'en juin 1919 son fils trouva la mort dans un accident d'avion, aucune prémonition ne vint l'avertir de cet événement tragique. Un ami, pour lui apporter quelque réconfort, lui prêta des ouvrages spirites. Le 18 juin, alors qu'il écrit un roman, il trace impulsivement des signes, puis des mots sans enchaînement logique. Les jours suivants, sa main se trouve apparemment guidée par deux entités spirituelles: un esprit qui veut rester anonyme, signant « ton guide», et puis son fils Frédéric. Un an après ces manifestations, Pascal Fortuny perd son don d'automatisme. Mais une certaine ouverture entre le supra-conscient et le conscient avait favorisé en lui la mise en œuvre des pouvoirs cryptiques de l'esprit. C'est ce qui ne devait pas tarder à se manifester et que témoigne la séance de voyance à l'I.M.I. (IMI : https://www.metapsychique.org/ ) que nous relatons ci-dessous.

La faculté métagnomique de Pascal Fortuny se manifesta pour la première fois alors qu'il s'amusait à parodier la manière de faire des clairvoyants, au cours d'une séance de l'Institut Métapsychique International, alors dirigé par le Dr Geley.

Voici, entre autres faits rapportés par le Dr Eugène Osty dans la monographie qu'il a consacrée à Pascal Fortuny, le récit de ses premières expériences :

Mme Geley lui présente un éventail et lui dit: « Qu'est-ce que vous donne le contact de cet objet? »

Toujours plaisantant, et n'ayant d'autre but que de simuler la manière des voyants et aussi de voir jusqu'à quel point le hasard peut être favorable, Pascal Fortuny palpa l'éventail et s'écria: « Qu'est-ce que c'est? J'ai l'impression d'étouffer! Et j'entends à côté de moi: «Elisa ! ».

Stupéfaction de Mme Geley. Cet éventail lui venait d'une vieille dame morte sept ans auparavant de congestion pulmonaire et qui, durant cette dernière maladie, s'en servait pour se donner de l'air. L'amie qui la soignait s'appelait Elisa.

A ce récit, Pascal Fortuny fut peu éloigné de penser qu'alors qu'il croyait se moquer c'était lui qu'on moquait.

Mme Geley quitta le salon, y revint quelques minutes après avec une canne: « Voici, dit-elle à Fortuny, un objet qui a une histoire bien spéciale; vous ne pouvez pas la connaître. Si vous la trouvez, c'est que vous êtes sans aucun doute un clairvoyant ».

Palpant la canne, gravement, il se met à décrire des paysages, des mouvements d'armées, au loin, au-delà de la mer, du côté de l'Orient. Il parle d'un jeune officier qui possédait la canne, de son retour en France, par mer, du torpillage de son bateau etc.

« Mais tout cela est exact! confirma Mme Geley. Cette canne a appartenu à un jeune Français qui a fait comme officier la campagne de Grèce. Son bateau a été torpillé lors de son retour en France et coulé. Sauvé du naufrage, il est tombé malade et il est mort deux ans après».

Poussant plus loin l'épreuve, Mme Galey va chercher une lettre dans une autre chambre. Elle la met dans la main de Fortuny de telle manière qu'il lui soit impossible de lire un seul mot. Fortuny la presse dans sa main et bientôt s'écrie : « Oh ! Madame! Cette lettre a été écrite dans une bien jolie ville. C'est l'Orient ... Il y a un port. C'est admirable! Quelle vue magnifique! Quel beau ciel bleu!... etc.».  

La lettre avait été écrite 20 ans auparavant, à Constantinople, par le père de Mme Geley.

Dans une conférence faite à l'I.M.I. et intitulée ‘‘Ce que je puis dire du travail de ma faculté métagnomique’’, Pascal Fortuny signale avec raison que, dans son fonctionnement paranormal, le clairvoyant doit éliminer l'intrusion du conscient. « Trop de fois, écrit-il, je m'en suis donné la preuve en rejetant consciemment telles perceptions qui eussent assuré la qualité de la voyance si je n'avais pas été déplorablement effrayé par leur audace, leur témérité, leur apparente déraison».

Stephan Ossowiecki

Stephan Ossowiecki

L'ingénieur polonais Ossowiecki se montra extrêmement doué pour la psychométrie. Osty et Geley firent avec lui diverses expériences. Il a donné ses propres impressions sur ce qui se passe chez un médium au moment des visions et comment il est possible d'y parvenir.

« Je commence par écarter toute pensée pour concentrer mon énergie intérieure sur la perception de sensations psychiques. Cela n'est possible que parce que je crois fermement que toute l'humanité ne représente qu'un seul psychisme. Je me trouve alors dans un état nouveau, extraordinaire, qui me permet de voir et d'entendre en étant libéré du temps et de l’espace…, Que je lise une lettre sous enveloppe scellée, que je trouve un objet perdu ou que je procède par psychométrie, mes sensations sont pratiquement les mêmes. Je perds une certaine énergie. Je deviens fiévreux et mon pouls est irrégulier. Dès que je cesse de penser, je sens une sorte d'électricité traverser mon corps pendant quelques secondes. Mais cela ne dure qu'un instant et aussitôt la voyance s'empare de moi; les images venant du passé apparaissent. Je vois l'homme qui a écrit la lettre et je sais aussi ce qu'il a écrit. Je vois l'objet au moment où on l'a perdu et en même temps les circonstances de sa perte. J’apprends et je sens l'histoire de l'objet que je tiens dans la main. La vision que j'ai est trouble et j'ai besoin d'une grande tension. Il faut faire des efforts particuliers pour reconnaître les détails. J'arrive parfois à voir au bout de quelques minutes. Mais il se peut aussi qu'il me faille attendre des heures. Tout dépend de l'entourage. Le scepticisme, le doute qu'ont les autres ou le fait que leur attention soit trop concentrée sur moi me paralyse très rapidement  ».

L'exploration du temps

L'antique civilisation égyptienne était selon toute apparence beaucoup plus avancée que la nôtre en matière de parapsychologie, comme en témoigne, entre autres, son analyse du composé humain. Dans le domaine qui nous occupe, les Egyptiens croyaient que tout ce qui appartient à l'homme fait magiquement partie de lui. Non seulement ses cheveux et ses ongles, quand il les coupait, continuaient à être reliés à lui, mais tous les objets qu'il avait, un jour ou l'autre, touchés étaient imprégnés de sa personnalité.

Le phénomène fondamental est donc l'imprégnation humaine physique et psychique, qui est invisible et intégrée dans la structure intime de la matière qu'elle a marquée, sans que les apparences et la structure originelle de la matière aient été modifiées. Il y a une superposition fluidique mais non perceptible aux sujets qui ne sont pas spécialement doués.

Il existe cependant dans la nature des analogies qui permettent de faire entrer la psychométrie dans une classe de phénomènes connus qui se trouveraient au niveau de la physique microscopique. Ainsi, le flair d'un chien de chasse convenablement dressé est capable de reconnaître un bâton que son maître n'aurait tenu que deux secondes. Les antennes du papillon mâle du ver à soie sont sensibles à une seule molécule d'hexadécadiénol. L'action d'une quantité aussi fabuleusement petite dépend-elle d'un contact avec la PES³ intéressée ou d'une onde qui peut l'atteindre à distance en lui transmettant ses caractéristiques ? En ce cas, tout deviendrait possible. L'hypothèse est à vérifier.

La découverte de détecteurs appropriés nous permettra peut-être, dans un futur proche, de confirmer l'existence d'une mémoire de la nature.

3 – PES : Perceptions Extra-Sensorielles

 

Astral 2000 – Gérard – Mars 2020