L'Affaire Roswell - 1947

En 1947, une soucoupe volante s’est écrasée avec ses occupants dans le désert du Nouveau Mexique, à quelques dizaines de kilomètres de la ville de Roswell. C'est en tout cas ce que l'US Air Force a fait savoir à la presse avant de démentir l'information. Plusieurs décennies plus tard, l'affaire n’est toujours pas classée. Le Congrès américain, le Pentagone et les ufologues se livrent une véritable bataille pour la vérité.

Ovni 1

Roswell, mercredi 2 juillet 1947, 21 h 50. Un orage violent s'abat sur les contrées désertiques du Nouveau-Mexique. Le fermier William «Mac» Brazel, dont le ranch se trouve au nord-ouest de la ville, entend soudain une violente déflagration. Dès le lendemain, au petit matin du 3 juillet, il découvre sur ses terres un amas de débris provenant d'un objet qu'il ne peut identifier. Après avoir récupéré quelques-uns des matériaux, Brazel se rend chez ses voisins, Floyd et Lorena Procror, et leur fait part de sa découverte.

OVNI-UFO : Le Cas Roswell

Alerte au Pentagone

Le dimanche 6 juillet, il décide d'avertir le shérif du comté de Chaves, George Wilcox, de la présence des débris sur son champ. Ensemble, ils appellent les responsables de la base militaire de Roswell qui envoient immédiatement trois hommes au bureau du shérif. L’un d'eux est le colonel Blanchard, commandant de la base, accompagné du major Jesse Marcel, officier de Renseignement, et du capitaine Sheridan Cavitt. Blanchard rentre à la base en emportant avec lui quelques-uns des débris apportés par Brazel, puis en réfère a son supérieur hiérarchique, le général Ramey de la base de Carswell, à Fort Worth, au Texas. Ce dernier alerte à son tour le Pentagone. Le soir même, ces débris sont envoyés à Washington, à l'adresse du général Cléments Mac Mullen, puis réexpédiés pour identification à la base de Wright Field, près de Dayton dans l'Ohio.

Le lundi 7 juillet, comme le confirment les archives du Pentagone, le général Hoyt Vandenberg rencontre le général Curtis LeMay au sujet des « soucoupes volantes». En effet, depuis l'observation de Kenneth Arnold, le 24 juin de la même année, (Voir : ICI), la presse consacre un bon nombre d'articles à ces mystérieux objets parcourant le ciel américain. A plusieurs centaines de kilomètres de là, le major Marcel et le capitaine Cavitt se rendent sur le site où Mac Brazel a dit avoir trouvé les débris. Lors de son retour à la base, Marcel fait une halte à son domicile, dans la ville de Roswell. Il est deux heures du matin, mais l'incident lui semble suffisamment extraordinaire pour qu'il réveille sa femme et son fils, fier de pouvoir leur montrer les vestiges d'une «soucoupe volante».

Les militaires annoncent la capture d'une soucoupe volante

Les événements s'accélèrent dès le mardi 8 juillet. Le colonel Blanchard ordonne au major Edwin Easley de placer des postes de garde sur les routes accédant au champ de Brazel. À 7 h 30, il organise une réunion avec les principaux officiers de la base afin de discuter de l'affaire des débris. À 9 h 30, il dicte une dépêche de presse annonçant la capture d'une soucoupe volante à l'officier chargé des relations publiques, le lieutenant Walter Haut. Celle-ci est communiquée à la presse aux environs de midi. Le jour même, le Roswell Daily Record publie la nouvelle en couverture, précédant de peu des dizaines de journaux du monde entier.

Roswell daily record 1947

Roswell Daily Record 1947

TRADUCTION :

LA RAAF CAPTURE UNE SOUCOUPE VOLANTE SUR UN RANCH DANS LA REGION DE ROSWELL :

Aucuns détails du disque volant ne sont révélés.

Un quincailler de Roswell et son épouse disent avoir vu le disque.

Le bureau de renseignement militaire du 509th Bombardment group de la base aérienne de l'armée à Roswell a annoncé à midi aujourd'hui que la base est entrée en possession d'une soucoupe volante. Selon des informations communiquées par ce service, sous le commandement du Major J.A. Marcel, officier de renseignement, le disque fut trouvé sur un ranch dans le voisinage de Roswell, après qu'un fermier anonyme ait prévenu le Sheriff George Wilcox, ici, qu'il a trouvé l'instrument dans les environs.

Le major Marcel et un détachement de son département se rendirent au ranch et récupérèrent le disque, déclare-t-on. Après que l'officier du renseignement ait examiné l'instrument, il fut envoyé par avion vers un lieu plus important. Le bureau du renseignement déclara qu'aucun détail de la construction ou de l'apparence de la soucoupe n'a été révélé.

Mr. et Mrs. Dan Wilmot furent apparemment les seules personnes à Roswell qui ont vu ce qu'ils pensaient être une soucoupe volante. Ils étaient assis sur leur porche à 105 South Penn. la nuit de mercredi dernier vers 10:00 lorsqu'un grand objet brillant fit irruption dans le ciel depuis le Sud-Est, se dirigeant vers le Nord-Ouest à une vitesse très élevée. Wilmot attira l'attention de Mrs. Wilmot vers l'objet et tous deux coururent vers la cours pour le regarder. Il fut visible pendant moins d'une minute, peut-être 40 ou 50 secondes selon l'estimation de Wilmot. Il dit que l'objet était selon lui a une altitude de l'ordre de 1500 pieds et estima (que sa vitesse se situait) entre 400 et 500 miles par heure. En apparence il avait l'air ovale, comme deux soucoupes placées l'une sur l'autre face à face, ou comme deux bassines d'autrefois collées ensemble de la même façon. L'ensemble du corps de l'engin brillait comme si de la lumière provenait de l'intérieur, mais pas comme cela devrait le faire à l'intérieur, pas comme si l'objet était éclairé par en dessous. Depuis l'endroit où il se tenait, Wilmot dit que l'engin devait faire une taille visuelle de 5 pieds, et c'est en estimant la distance qu'il estima qu'il devait avoir de 15 à 20 pieds de diamètre, bien que cela ne soit qu'une estimation. Wilmot déclara qu'il n'avait entendu aucun son, mais Mrs. Wilmot dit qu'elle entendit un son de glissement pendant un court instant. L'objet paru à la vue au Sud-Est et disparu au dessus des arbres au voisinage de Six Miles Hill. Wilmot, qui est l'un des citoyens les plus estimables et les plus respectés de la ville, garda cette histoire pour lui en espérant que quelqu'un d'autre allait se présenter et dire l'avoir vu, mais finalement aujourd'hui il décida qu'il allait en parler lui-même.

L'annonce que le RAAF en avait une en sa possession fut faite seulement quelques minutes après qu'il ait décidé de raconter les détails de ce qu'il avait vu.

Vers 15h, un bombardier B-29 décolle de la base de Roswell avec à son bord le major Jesse Marcel et quelques sacs de débris. Un second appareil emporte un container scellé, également chargé de l'étrange marchandise. À peine arrivé à Fort Worth, ce précieux colis est transféré dans un autre avion en partance pour Washington. Selon le témoignage du général Thomas Jefferson DuBose, déposé devant notaire en avril 1991, un appel téléphonique du général Clements Mac Mullen, dirigeant alors le Stratégie Air Command, avait ordonné que le container soit immédiatement transféré à Washington pour être ensuite acheminé à la base de Wright Field. Pendant ce temps, une conférence de presse est organisée dans le bureau du général Ramey, à Fort Worth. Jesse Marcel y montre les débris de réflecteurs radars en aluminium. L'explication officielle est donnée: la soucoupe volante n'était qu'un ballon-sonde. Mais, comme le soulignait le général DuBose peu de temps avant son décès, « l'histoire du ballon-sonde, racontée pour expliquer l'origine des matériaux récupérés, n’est qu'une invention pour détourner l'attention de la presse ». L'explication officielle semble convenir aux journalistes qui enterrent l'affaire.

Trente années de silence

Trente ans plus tard, en 1978, Stanton Frit un physicien canadien consacrant sa vie à la cherche ufologique, est invité à donner une conférence à l'université de Louisiane, à Baton Rouge. Les radios et télévisions de la ville profitent de sa présence pour le convier dans diverses émissions. Après l'une de ses interventions, Friedman échange quelques mots avec le patron d'une station de télévision locale. Parlant des ovnis, celui-ci lui dit : «La personne avec qui vous devriez parler est Jesse Marcel. Il a touché les morceaux de l'un de ces trucs.» C'est ainsi  que Stanton Friedman prend contact avec l'un des témoins majeurs de l'incident de Roswell. Sa surprise est grande lorsqu'il découvre un ancien militaire d'une honnêteté irréprochable, prétendant avoir eu dans ses mains les débris d'un engin non identifié.

Devant l’importance de l'affaire, Friedman décide de démarrer son enquête, et écrit avec Charles Berlitz, en 1980, son premier ouvrage consacré au crash de Roswell. D’autres prendront le relais comme William Moore, Don Berliner, Kevin Randle et Don Schmidt, aidés par le FUFOR, le MUFON et le CUFOS, les trois grandes organisations ufologiques américaines. Plusieurs centaines de témoins directs ou indirects sont retrouvés grâce au travail de fourmi réalisé par ces enquêteurs. Des milliers de pages de rapports s'amoncellent et permettent de reconstituer lentement le puzzle de l'un des événements les plus controversés de l'histoire de l'US Air Force. Si l'on en croit les témoins, l'objet écrasé à Roswell en 1947 serait bel et bien d'une importance capitale, suffisamment pour que des menaces aient été proférées à l'encontre des témoins et que le secret soit conservé sous la chape de plomb du silence.

Les corps extraterrestres

San Diego, Californie, 1980. Oliver Wendell « Pappy » Henderson ouvre le journal qu'il vient d'acheter. Un article consacré au crash d'une soucoupe volante à Roswell l'interpelle. Il se tourne vers son épouse et s'exclame: «J'aimerais te lire un article, parce que cette histoire est authentique ! J'étais le pilote qui a transporté les débris de l'ovni à Dayton. Je pense que s'ils l'écrivent dans un journal, je peux t'en parler. Cela fait des années que je voulais le faire.» Pappy Henderson ne parlait jamais de son travail en raison de ses accréditations particulières. En 1947, il était en effet l'un des pilotes du 509e Bomb Group, l'escadrille atomique stationnée à la base de Roswell. Selon le témoignage apporté par son épouse après son décès, Henderson transporta non seulement les débris, mais également quatre petits corps surmontés de larges têtes, couverts de vêtements d'une matière qu'il n'avait jamais vue auparavant. Ce témoignage est d'ailleurs confirmé par John Kromschroeder, confident de la famille et dentiste à Spring Valley, en Californie. En 1977, son ami Henderson lui aurait fait part du secret qu'il portait déjà depuis plusieurs décennies.

Au fil de leur enquête, les ufologues découvrent de plus en plus de témoins faisant allusion à ces corps, comme Glenn Dennis, l'employé des pompes funèbres à qui l'on demanda le temps nécessaire pour obtenir des cercueils de petites tailles, ou encore Grady «Barney» Bamett, ingénieur de réputation irréprochable. Ces nouveaux témoignages conduisent progressivement les ufologues à considérer deux lieux de crash: le champ de Mac Brazel où l'on aurait retrouvé les débris d'une explosion, puis le site du crash lui-même, situé à quelques dizaines de kilomètres de là. Aujourd'hui, si le doute plane toujours quant à la nature de l'objet écrasé dans le désert du Nouveau-Mexique en 1947, il est cependant établi de façon certaine que l'US Air Force avait bel et bien quelque chose à cacher. S'agissait-il de véritables matériaux et de corps d'origine extraterrestre? C'est en tout cas ce que semblent vouloir montrer des documents apparus mystérieusement quelque quarante années après le crash de Roswell.

Corps extraterrestres

Corps d'extraterrestes ?

Majestic -12: le complot

Tout commence à Washington DC, en juin 1987. L'association américaine MUFON (Mutual UFO Network) tient son symposium annuel. Après le banquet de clôture de la réunion, le chercheur William Moore prend la parole. Comme il l'a annoncé dans une dépêche de presse quelques semaines plus tôt, il est venu exposer de curieux documents impliquant douze hauts responsables, tant militaires que politiques et scientifiques. Selon lui, tout a commencé en 1984, lorsque son ami et associé Jaime Shandera, producteur de télévision californien, reçoit un mystérieux pli contenant une pellicule 35 mm. Une fois développé, le film révèle un document top-secret de huit pages adressé au président Dwight Eisenhower et apparemment rédigé par le contre-amiral Roscoe Hillenkoetter. Le contenu du document évoque une soucoupe accidentée et les dépouilles de ses quatre occupants, découvertes le 7 juillet 1947 dans le désert du Nouveau-Mexique. Suivant les conseils du docteur Vannevar Bush, le président des États-Unis Harry Truman aurait créé, le 24 septembre 1947, un groupe de sécurité consultatif composé de douze hautes personnalités chargées de garder le secret sur l'affaire: le Majestic-12 ou MJ-12.

Majestic 12

LISTE DES MEMBRES DU MAJESTIC-12

MJ - 1 : Roscoe Hillenkoetter : Directeur de la CIA du 1er mai 1947 au 7 octobre 1950, Hillenkoetter devint l'un des membres actifs du NICAP (célèbre association ufologique américaine).

MJ - 2: Dr Vannevar Bush : Haut conseiller scientifique du gouvernement américain, Vannevar Bush a travaillé sur le Projet Manhattan de la bombe atomique.

MJ - 3 : James Forrestal : Secrétaire d'État à la Défense, James Forrestal s'est suicidé le 22 mai 1949. Selon les documents du MJ-12, il aurait été remplacé le 1er août 1950 par le général Walter Smith.

MJ - 4 : Général Nathan Twining : Commandant en chef de la base de l’Air Force des îles Mariannes d'où partirent les B-29 pour Hiroshima et Nagasaki. Il devint commandant de !'Air Material Command, à Wright Field (Ohio).

MJ - 5 : Général Hoyt Vandenberg : Hoyt Vandenberg fut directeur du CIC (Central Intelligence Croup, devenu la CIA en octobre 1947) du 10 juin 1946 au 1er mai 1947.

MJ - 6 : Dr Detlev Brook : Sixième président de la John Hopkins University et conseiller médical pour l'US Atomic Energy Commission, le Dr Detlev Bronk était un collègue de Edward Condon (auteur du rapport Condon sur les ovnis).

MJ - 7 : Dr Jerome Hunsaker : Le Dr Jerome Hunsaker occupa le poste de directeur du Département de Mécanique et d'Ingénierie Aéronautique du Massachussetts Institute of Technology (MIT).

MJ - 8 : Sidney Souers : Après avoir occupé de très hautes fonctions dans l'US Navy, puis dans le Renseignement, Souers est devenu conseiller du Président en tant que Secrétaire Executif du National Security Council (NSC). ,

MJ - 9 : Dr Gordon Gray : Plusieurs fois élu sénateur en Caroline du Nord, Cordon Gray fut l'un des hauts dignitaires du Pentagone, auteur d'un célèbre rapport sur la Garde Nationale.

MJ - 1O : Dr Donald Menzel : Auteur d'un livre sur les soucoupes volantes, Donald Menzel fut l'un des plus grands professeurs d'astrophysique de l'université d'Harvard.

MJ - 11 : Général Robert Montague : Le général Robert Montague était commandant de la base de Sandia, à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.

MJ - 12 : Dr Lloyd Berkner : Scientifique de renom dans le domaine de la physique et de l'électronique, Berkner fut nommé par Vannevar Bush conseiller en matière d'armement dans différents comités consultatifs.

Le FBI mène l'enquête

L'affaire prend rapidement une ampleur considérable. Les ufologues enquêtent et tentent de découvrir la faille dans les moindres détails du document. Des copies circulent et finissent dans les mains d'un agent du FBI à Dallas, le 15 septembre 1988. Le service de police fédérale et de contre-espionnage américain, qui a pour charge d'enquêter sur toute personne possédant des documents secrets sans avoir l'accréditation adéquate, lance sa propre enquête, en informant le Pentagone de sa découverte. Le 30 novembre 1988, le Bureau des investigations spéciales de l'US Air Force confirme au FBI que ce document est un faux. L'enquête est close.

De leur côté, les ufologues de la planète entière poursuivent leur travail. Le chercheur et écrivain français Jean Sider étudie la forme du document. Ensuite, on s'active à établir le curriculum vitae des douze membres de ce comité consultatif agissant dans le plus grand secret. Tout semble crédible, jusqu'aux activités du contre-amiral Roscoe Hillenkoetter qui, après avoir occupé la place de directeur de la CIA, est devenu membre d'une célèbre association ufologique américaine (le NICAP). L'affaire est troublante.

Une pièce à conviction : la signature de Truman

Le premier coup donné à l'authenticité du MJ-12 fut la signature de Truman, apposée sur un mémorandum adressé au secrétaire de la Défense Forrestal. Invariablement, sur tous les documents officiels, le « » de la signature de Truman dépasse sur le bas du texte : or, ce n'est pas le cas sur le document du MJ-12. Après d'importantes recherches, Philip Klass, éditeur de la Skeptics UFO Newsletter, met la main sur une lettre de Harry Truman datée du 1er octobre 1947, comportant une signature strictement identique. La probabilité de reproduire sa propre signature de manière identique, deux fois dans sa vie, est tellement faible que la découverte est considérée par beaucoup comme particulièrement déterminante. À cela, d'autres chercheurs ajoutent des remarques concernant la notation des dates, étonnamment similaires à celles qu'utilise William Moore dans ses courriers. Les documents du MJ-12 seraient donc bien faux.

Cependant, il reste à déterminer le coupable et ses motivations, car si les documents sont faux, ils pourraient être l'œuvre d'un escroc tout comme d’une agence de sécurité américaine. D'autant plus qu’un mystérieux personnage de la Kirtland Air Force Base, Richard Doty, semble être impliqué dans des affaires similaires. Agent du Bureau d'investigations spécial de l'US Air Force, il aurait fait, dès 1983, des révélations s'apparentant à celles contenues dans les documents du MJ-12 à la journaliste américaine Linda Moulton Howe, puis à William Moore lui-même. Or, l'un des documents tendant à attester l'existence du MJ-12 provient précisément de la Kirtland Air Force Base. Ce document, censé être rédigé par le Bureau d'investigations spéciales, a été réalisé à partir d'un autre document authentique dans lequel aucune mention du MJ-12 n'était faite. Or, il s’agit du même Bureau d'investigations spéciales qui a mis fin à l'enquête du FBI.

Pour d'autres, les investigations se poursuivent. Quant au vrai-faux groupement des hauts conseillés du gouvernement américain, il n'est pas impossible qu'il s'agisse en fait du National Security Council, seule agence américaine non soumise à la loi sur la liberté de l'information. Et, comme le souligne Jean Sider, cet organisme a été créé le 26 juillet 1947, soit près de trois semaines après l'incident de Roswell. Coïncidence ou conséquence directe? Nous entrons là dans le domaine des spéculations ...

L’autopsie de l'extraterrestre

Par leur authenticité contestable, les documents du MJ - 12 ont porté un sérieux coup à la crédibilité des ufologues. Ce coup n'est d'ailleurs pas le dernier, puisque le 26 mars 1995, une dépêche de l'AFP en provenance de Londres annonce la sortie d'un « film ultrasecret, tourné il y a près de cinquante ans par des militaires américains et montrant un extraterrestre mort». Selon cette même dépêche, « ce film de 91 minutes a été tourné en 1947 dans le désert du Nouveau-Mexique par des membres de l'US Air Force, après l'accident d'une soucoupe volante». Certains ufologues voient dans ce mystérieux film l'opportunité de révéler à l'humanité la réalité des extraterrestres, tandis que d'autres suspectent une manipulation militaire ou commerciale. Dans les trois hypothèses, l'affaire de Roswell fait la une de la presse.

Roswell Juillet 1947 - Documentaire Sci-Fi sur l'autopsie

De toute évidence, le film arrive à point. Nous sommes à deux ans du cinquantième anniversaire du crash et le General Accounting Office, organisme d'enquête du Congrès américain, consacre une investigation spéciale aux événements de 1947. Le succès du mystérieux film est donc assuré. Le 5 mai de la même année, projeté pour la première fois, le film attire des journalistes de nombreux pays, venus découvrir l'« extraterrestre de Roswell». Cette projection est organisée par Ray Santilli, un producteur anglais travaillant pour la société Merlin Group. En temps normal, il se consacre à la conception de cassettes vidéo musicales. Selon lui, le film provient d'un caméraman militaire américain, rencontré lors d'un voyage aux États-Unis en 1992, du nom de Jack Barnett. Le seul élément dont le public dispose est un curriculum vitae succinct : Barnett aurait été un caméraman militaire en action lors de la première explosion atomique américaine, à Trinity (Nouveau-Mexique), le 16 juillet 1945. Il aurait été convoqué par le général Mac Mullen à Roswell, mi-1947, alors qu’il se trouvait à Saint Louis (Missouri) en train de filmer pour l’Air Force les essais d’un prototype d’hélicoptère de Mac Donnell, le « Little Henry ». Ensuite, il aurait quitté l’armée et aurait filmé la première grande apparition sur scène d’Elvis Presley au milieu des années 1950.

Immédiatement, on engage des enquêteurs pour traquer le mystérieux caméraman et éclaircir l'affaire de l'extraterrestre de Roswell. Aux États-Unis, le producteur Bob Kiviat de Fox Network loue les services de l'un des plus gros cabinets de détectives privés des États-Unis. En Angleterre, John Purdie, plusieurs fois primé pour ses documentaires sur Channel 4, s'occupe de l'enquête et de la réalisation d'une émission spéciale. D'autres équipes se mettent à la tâche au Japon, au Brésil et en Allemagne. Sans résultats !

En France, Jacques Pradel (Journaliste d'investigation, écrivain, animateur de radio et animateur de télévision français.),  diffuse au mois de juin 1995, pour la première fois au monde, des photographies extraites de l'autopsie de l’extraterrestre, dans son émission « L'Odyssée de l'Étrange » sur TF1. Par la suite, ces photos et le film de l’autopsie se révélèrent être une supercherie quoi que pour certains le doute subsiste encore. Après quatre mois d'investigations, le journaliste Nicolas Maillard, chargé de l'enquête, retrouve l'ensemble des caméramans de Trinity encore en vie. Aucun ne s'avère être Barnett. Grâce à la collaboration d'un historien de la March Air Force Base, Maillard retrouve également les seules images du projet secret de l’Air Force « Little Henry », ou Mac Donnell XH-2. Cet hélicoptère n'a été filmé que par deux personnes : Bill Schmitt et Chester Turk, deux caméramans de Mac Donnell Aircraft. Nicolas Maillard  n’aura pas l’occasion de rencontrer Chester Turk, décédé, et Bill Schmitt qui n'a jamais quitté le Missouri. Reste alors la piste d'Elvis Presley, dont Jack Barnett aurait filmé une prestation historique (voir plus haut). Maillard retrouve ainsi la trace de Bill Randle qui fut le plus jeune disc-jockey des États-Unis. En 1955, lors d'un concert de Bill Haley et Pat Boone à Cleveland, il fit monter sur scène un jeune rocker inconnu : Elvis Presley. Pour tourner cette courte séquence, il engagea un caméraman de Chicago, Jack Barnett, décédé en 1967, puis vendit une option sur les droits en 1992 à Ray Santilli. Nicolas Maillard retrouve des amis de Barnett qui lui donnent des renseignements précis : Barnett n'a jamais été militaire, il travaillait en 1947 pour les actualités cinématographiques de la Fox et enfin, compte tenu de la date de son décès, il n'a jamais eu un seul contact avec Santilli.

Ainsi, aucune preuve ne permet de déterminer l’origine du film. En revanche, les propos de Santilli sont désormais largement mis en doute...

Astral 2000 - Gérard - Janvier 2018

 

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