LA VAGUE D’OVNIS EN BELGIQUE

1989 – 1990

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Petit rechain 1990OVNI de Petit-Rechain (B) 1990

Le 29 novembre 1989 restera pour la Belgique la plus folle des nuits. Le soleil s'est couché à 16 h 45 après une journée splendide. Dans le ciel étoilé pas un nuage. Vers 17 h 20 deux gendarmes1 de la brigade d'Eupen. Hubert von Montignyet et Heinrich Nicoll, roulent sur la N 68 à bord de leur véhicule de service quand ils remarquent  stupéfaits une prairie si violemment illuminée qu'on « aurait pu y lire la  gazette». Au-dessus d’eux, immobile dans le ciel à une altitude évaluée à 120 mètres, une grande plate-forme dont la face inférieure est dotée de « trois énormes phares ». L'engin dont la masse sombre forme un triangle isocèle à large base (entre 30 et 35 mètres) est totalement silencieux. Au centre de sa face ventrale, une « sorte de gyrophare rouge » clignote. Puis, l'objet se déplace à 50 km/h parallèlement à la route que suivent les gendarmes pour pivoter brusquement sur place et repartir dans la direction opposée vers Eupen toujours en longeant la N 68.

Dans cette région, ce même « engin » fera l'objet de 125 dépositions concordantes. Les témoins (parmi lesquels se trouvent des scientifiques et des militaires) décrivent un triangle à pointe arrondie et dont les coins arrières sont à pans coupés.

Ils insistent tous sur le silence total du vol, sa lenteur (entre 50 et 70 km/h), sa très basse altitude et décrivent la présence de phares excessivement lumineux (dont le nombre et la position divergent comme si l'objet disposait de plusieurs lumières qu’il allumait ou éteignait) braqués sur le sol. En survolant Eupen, l'objet s'incline pour tourner et le virage fait apparaître  sa structure supérieure. Il est surmonté d’un dôme « couleur aluminium » avec plusieurs « hublots rectangulaires éclairés d'une lumière orange uniforme » et doté de trois grands phares circulaires disposés en triangle.

Les gendarmes vont alerter leur caserne. Eclats de rire : « C’est sans doute saint Nicolas qui va atterrir ! ». Un peu plus tard, les plaisanteries cessent quand, dans cette même caserne, un mystérieux triangle en vol stationnaire est signalé. Ayant vérifié auprès des services compétents qu’il n’y a pas d’exercices aériens ni d’AWACS en l’air, von Montigny et Nicoll reprennent leur filature. Arrivé au-dessus du lac de la Gileppe (Eupen – La Gileppe : 10 km), le triangle s'immobilise pour émettre simultanément et en direction opposée deux minces faisceaux de lumière rougeâtre.

1A cette époque, le Corps de Gendarmerie existait encore en Belgique.

Cartes

Eupen beverce

Ces faisceaux rectilignes, extrêmement longs (1 km) sortent horizontalement de l'objet à très grande vitesse et restent visibles quelques minutes. Quand ils disparaissent, ne subsiste plus, à chacune de leurs extrémités, qu'une « boule de feu rouge ». Ces boules reviennent tourner autour de l'ovni et le phénomène de double émission horizontale de faisceaux reprend alors dans d'autres directions. Tandis qu'ils observent ces étranges manœuvres lumineuses, les gendarmes voient surgir brusquement au-dessus du lac un autre objet triangulaire surmonté d'une coupole dotée de fenêtres rectangulaires éclairées. Comme pour mieux se faire remarquer, il ralentit, amorce un virage et s'éloigne vers le nord. À 19 h 23, le premier ovni cesse d'émettre ses rayons et s'envole en direction de Spa (Eupen – Spa : 26 km). Les gendarmes ont pu l'observer plus de deux heures d'affilée. Cette même nuit, trente groupes de témoins (dont trois patrouilles de gendarmes) éparpillés sur 800 km2 entre Liège et les frontières allemande et hollandaise, assistent des heures durant, aux silencieuses évolutions à très basse altitude d'une « plate-forme triangulaire ».

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Rapport d'un maréchal des logis

Ainsi débute, de spectaculaire manière, la série de phénomènes qui se succéderont dans le ciel belge pendant plus de quatre ans et propulseront sous les feux de l'actualité une petite association ufologique, la Sobeps (Société belge d'étude des phénomènes spatiaux).

Une avalanche de témoignages (plus de 10 000 pages de rapports) submerge les enquêteurs. Plus soucieux de travail sérieux que de sensationnalisme ou de conclusions hâtives, le groupement, entouré de scientifiques de haut niveau comme les physiciens Léon Brenig et Auguste Meessen, parvient à établir des contacts privilégiés avec des institutions d'État (ministères des Communications, de l'Intérieur et de la Défense nationale, gendarmerie, Régie des voies aériennes). La Sobeps bénéficiera de collaborations exceptionnelles dans l'histoire de l'ufologie.

Comme pour toutes les vagues, l'épicentre des observations se déplace. Née dans la région proche de la frontière allemande où sont situées Liège, Eupen et Spa, la vague gagne ensuite le centre du pays pour se trouver dans le Brabant wallon en mars-avril 1990. Après une période d'accalmie, elle repart début 1991 où, le 12 mars, près de 200 personnes en différents lieux et à des heures différentes observent le même objet triangulaire « d'une épaisseur de deux étages ». À travers tout le territoire, les énigmatiques plates-formes triangulaires, mais quelquefois sous forme carrée, rectangulaire ou losangique, et leurs projecteurs n'en finissent pas d'être signalés.

D'emblée, la « vague belge » présente des spécificités. Pas d'atterrissages, pas d'effets électromagnétiques sur les moteurs ou l'électricité. Loin d'être furtif, le phénomène se manifeste comme s'il tenait à être remarqué: il suit le témoin, se déplace le long des routes, répond aux appels de phares, survole les agglomérations ou stationne au-dessus, et fait l'objet d'observations de plus d'une demi-heure et non deux ou trois minutes comme partout dans le monde. Souvent décrits comme des structures énormes (« de la taille de deux terrains de football accolés »), les « ovnis belges » se manifestent dans un silence total (ou, rarement, avec un « frétillement semblable à celui d'une colonie d'insectes »). Ils évoluent à une vitesse extrêmement lente (parfois estimée à 5 km/h), à très basse altitude (20 mètres). Ils sont capables de vol stationnaire sans créer de turbulences, peuvent pivoter sur eux-mêmes comme sur un axe, disparaître en une fraction de seconde, ou se déplacer horizontalement avec une inclinaison de 45°.

De telles performances ne manquent pas d'émouvoir l'armée qui, à trois reprises, lance ses F-16 à la poursuite des intrus. Les interventions ont lieu le 5 et le 16 décembre 1989, puis dans la nuit du 30 mars 1990. Sans succès déclare-t-on en haut lieu. Néanmoins, une « opération identification » est mise sur pied avec l'appui des ministères de la Défense nationale, des Communications et de l'Intérieur: quatre nuits d'observations à l'échelle nationale avec l'assistance de la gendarmerie. Le colonel De Brouwer, chef de la section Opérations de l'état-major de la Force aérienne belge aide la Sobeps à mettre sur pied sa chasse à l'ovni pendant le week-end pascal du 14 au 17 avril 1990. Il met à sa disposition deux appareils avec leur équipage (un bimoteur Hawker-Siddeley et un Icelander) et du matériel scientifique (télémètre, caméra infrarouge...). Toute la population est appelée à collaborer et à téléphoner immédiatement en cas d'observation. Mais l'ovni ne sera pas au rendez-vous.

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Deux documents du Département de la défense des États-Unis décrivant les événements OVNI en Belgique de

1989 à 1990

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Le 22 juin 1990 constitue une date historique dans les annales de l'ufologie. Ce jour-là, pour la première fois, l'armée a accepté de montrer une pièce capitale d'un dossier au sujet duquel elle est toujours restée extraordinairement discrète.

Ayant appris par le physicien Jean-Pierre Petit que la Force aérienne belge détenait sans doute des informations cachées, Marie-Thérèse de Brosses, journaliste à Paris-Match, prend rendez-vous avec le colonel De Brouwer. Sans se faire d'illusions (le mutisme de l'armée est proverbial), elle se rend au QG de l'Armée de l'air belge en compagnie du physicien. Les visiteurs ne se doutent pas de la nouvelle surmrenante qui les attend. Le colonel explique les raisons qui ont motivé l'infructueuse traque du week-end pascal.

Depuis novembre 1989, les militaires belges sont sur les dents. De nombreux rapports de gendarmerie arrivent quotidiennement, faisant état d'observation d'ovnis au-dessus du ciel belge. Dans la nuit du 30 mars 1990, après des appels réitérés de la gendarmerie, le QG se livre à de minutieuses vérifications. La situation est tendue. Outre les observations visuelles de nombreux témoins, trois radars (dont celui de Glons qui fait partie du dispositif de sécurité de l'OTAN) ont capté un écho équivalent à celui d'un avion se déplaçant à très basse vitesse (50 km/h) et qui change fréquemment de cap et d'altitude mais qui ne délivre aucun message permettant son identification.

L'Armée de l'air ne peut laisser survoler son territoire par un objet volant non identifié: à 00h05, l'ordre est donné à deux F-16 (monoplaces supersoniques) de traquer l'intrus. La cible recherchée ne tarde pas à apparaître sur l'écran des pilotes qui demandent alors à leur ordinateur de bord de la «  verrouiller » (Voir la vidéo ci-dessous). Ainsi, les radars des F-16 resteront automatiquement braqués sur l'objet en indiquant sa position, sa distance et sa vitesse. C'est ce que les militaires appellent une « interception réussie » (si l'ordre de tir était donné à ces chasseurs armés de missiles autodirecteurs, il leur suffirait de les lâcher pour qu'ils se dirigent intelligemment vers la cible).

Le colonel accepte de montrer l'enregistrement du film qui constitue la boîte noire d'un des F-16. Pendant six secondes, les radars restent verrouillés sur la cible; l'objet qui a progressivement pris de la vitesse et vole à 280 km/h, atteint, en passant de 3 000 mètres à 1 700 mètres d'altitude, en deux secondes la vitesse de 1 800 km/h! Une fantastique accélération qui correspond à 40 g et serait mortelle pour un humain (Le g est l'unité d'accélération ; 1 g équivaut à l'accélération de la pesanteur terrestre c'est-à-dire à 9,81 m/s par seconde). La trajectoire de l'engin est déconcertante. Parvenu à 1 700 mètres d'altitude, il plonge rapidement vers le sol où, en dessous de 200 mètres, il échappe à la fois aux radars des F-16 et aux radars terrestres. Vue du ciel, la grande banlieue sud de Bruxelles n'est qu'un scintillement ininterrompu de lumières sur lequel les pilotes ne peuvent distinguer visuellement le moindre objet.

« De toute manière, commente le colonel De Brouwer, il était exclu que les F-16 puissent rattraper l'engin à cette basse altitude où la densité de l'air leur interdit d'évoluer à plus de 1 300 km/h. Au-delà, la température au niveau des compresseurs des moteurs ferait éclater les turbines ». Il y a une logique dans le comportement de l'ovni. Tout se passe comme si ce mystérieux appareil cherchait intelligemment à échapper aux chasseurs. Pendant l'heure qui va suivre, le même scénario se reproduira deux fois. L'ovni joue littéralement à cache-cache avec les chasseurs. Il plonge vers le sol à très grande vitesse pour échapper aux radars, puis remonte tranquillement à basse vitesse un peu plus loin, réapparaissant sur les écrans-radars et déclenchant de ce fait une nouvelle procédure d'interception.

Cet ahurissant manège est observé au sol par un grand nombre de témoins (dont vingt gendarmes) qui voient distinctement l'ovni et les F-16. Personne n'entendra, au cours des 75 minutes que durera l'affaire, le « bang » supersonique qui aurait dû accompagner le franchissement du mur du son par l'objet. Aucun dégât matériel n'a été constaté à l'aplomb de l'événement or, étant donné la vitesse et la basse altitude de l'objet, le franchissement du mur du son aurait dû susciter le bris d'un nombre incalculable de carreaux... Les photos de l'écran font le tour du monde, déclenchant un tollé au sein de la presse belge furieuse de n'avoir pas eu la primeur de l'information. Le 12 juillet, le rapport de la Force aérienne belge sur les événements du 30 mars 1990 est rendu public au cours d'une conférence de presse. Après avoir anéanti l'hypothèse du F-117 que revendiquent les sceptiques (l'avion « furtif» est incapable, électroniquement et visuellement, de réaliser les performances observées), le ministère de la Défense nationale demande à la Force aérienne d'ouvrir une enquête sur les phénomènes enregistrés.

En dépit d'une analyse approfondie des données, tout particulièrement des enregistrements radars étudiés au centre de guerre électronique de la Force aérienne belge, et malgré une grande ouverture d'esprit qui n'excluait ni ne privilégiait aucune hypothèse (pas même l'hypothèse extraterrestre), l'origine de cette vague curieusement enclose à l'intérieur des frontières belges conserve tout son mystère. En 1997, le ministère de la Défense belge annonça le classement de l'enquête sur la vague d'observations précisant qu'aucun élément nouveau ne permettait de remettre en cause les conclusions de la Force aérienne sur l'impossibilité d'identifier la nature et l'origine des phénomènes observés pendant la nuit du 30 mars 1989. La presse en profita pour les attribuer au LoFlyte. Or, en 1996, cet avion triangulaire hypersonique à décollage et atterrissage vertical n'existait que sous la forme d'un modèle réduit téléguidé de 2,50 m. ! Un bel exemple de désinformation.

Photo radar 2

256°27 à 0' :41'' sur la vidéo ci-dessous

Photo radar 3

256°29 à 0' :57''sur la vidéo ci-dessous

Ces photos sont extraites de l'enregistrement radar (voir la vidéo ci-dessous) des F-16 lancés à la poursuite d'un ovni dans la nuit du 30 au 31 mars 1990. Les deux images se sont formées sur l'écran à quelques secondes d'intervalle. Sur la première en haut, les positions antérieures successives de l'ovni sont figurées par de petits carrés.

Alors que le pilote a verrouillé son radar sur l'intrus, le symbole représentant l'ovni  est devenu un losange. Les petites barres verticales qui l'encadrent, indiquent que le pilote vient de désigner à l'ordinateur la cible à poursuivre, et le radar restera désormais automatiquement pointé sur celle-ci. Au centre de l'image le W matérialise l'axe de vol du F-16 dont le cap, 256° 29 (ouest/sud- ouest), est indiqué en-dessous. Les barres de chaque côté du W représentent la ligne de l'horizon artificiel. Le mot « AIR » en haut de l'écran signifie que le radar est  programmé pour une recherche air-air, soit une détection pour tout ce qui se trouve à une altitude supérieure à 200 mètres. L'ovni, lui, se trouve à une altitude de 2 000 mètres, inscrite sur la photo par le chiffre 07 (7 000 pieds).

La séquence vidéo complète montre qu’alors, l'ovni plonge vers le sol en une seconde. Sur la photo du dessous, le 00 (haut de l'écran à droite) indique qu'il est en-dessous de 200 mètres d'altitude. La ligne de l'horizon artificiel bascule : l'avion amorce un virage vers la droite pour essayer de s'aligner sur l'ovni, qui plonge. La colonne de chiffres sous le losange donne l'azimut de la cible (290°, soit ouest/nord-ouest). 990 K donne la vitesse en nœuds de l'objet soit 1 830 km/h (Mach 1,5). Le 080 R, enfin, indique la nature de la cible en langage codé. Ce chiffre signifie qu'elle ne correspond à aucune identification connue. Entre ces deux images, l'ovni a franchi le mur du son sans produire aucun bang. Dans une seconde, il sera perdu pour le pilote.

La séquence vidéo complète de l'observation radar

" Belgium Military F-16 Radar Lock-on Footage "

 

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OVNIS dans le ciel de Templeuve (B)

Templeuve

"Nord-Eclair" - Jeudi 28 décembre 1989

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Quelques témoignages

Général Terrasson (qui dirigeait la force aérienne tactique belge) sur sa prise de contact avec les responsables d'autres forces aériennes membres de l'OTAN: « Les Américains ont commencé par sourire quand je leur ai appris que la Belgique était confrontée à une vague de phénomènes non identifiés. Mais mes interlocuteurs ont vite cessé de sourire quand je leur ai fourni le détail de certaines observations faites par des militaires belges ... Nous devons avoir l'esprit suffisamment ouvert pour ne rejeter aucune hypothèse, pour autant que les recherches se fassent de façon rigoureuse ».

Colonel De Brouwer: « Il se passe quelque chose que nous ne contrôlons pas, notre système de défense n'est pas préparé à ce genre de choses ... L'hypothèse d'une origine extraterrestre ne peut pas être exclue ».

Professeur Meessen (physicien, Université catholique de Louvain): « Les ovnis de la vague belge n'étaient détectables au radar que s'ils se présentaient sous un certain angle ... Toute hypothèse autre que celle des ovnis est exclue à pratiquement 100% ».

À Basècles, en province de Hainaut, le 21 décembre 1989, cinq témoins répartis en deux groupes observent le même phénomène : un grand objet triangulaire vertical avec trois immenses feux blancs. Taille estimée (par triangulation) : largeur de la base, 50 mètres ; hauteur, 55 mètres ; diamètre de chaque feu, 16 mètres.

Témoignage du capitaine de gendarmerie Pinson (observation du 30 mars 1990 effectuée par toute une patrouille de gendarmerie) : « Les points brillants [sur le triangle] ont les dimensions d’une grosse étoile ; leur couleur change continuellement. La couleur dominante est le rouge ; puis elle vire au bleu, vert, jaune et blanc, mais jamais dans le même ordre. Les lumières sont très claires, comme si elles étaient des signaux: ceci permet de les distinguer des étoiles ».

ASTRAL 2000 - Gérard - Août 2017

 

 

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