L'homeopathie

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Christian friedrich samuel hahnemann

Christian Friedrich Samuel Hahnemann, père de l'homeopathie

Le statut des médecines parallèles est problématique. Ont-elles un effet physico-chimique direct sur l'organisme, effet que l'on peut mesurer et comprendre, ou ne sont-elles que des placebos, comme certains le prétendent ? On a souvent fait remarquer, en effet, que les relations de confiance qui lient en général les praticiens de médecine naturelle à leurs malades jouaient un rôle déterminant dans les succès enregistrés.

Le problème se pose tout particulièrement dans le cas de l'homéopathie. Cette médecine ne tient pas seulement compte de l'état physique du malade, les états psychique et émotif sont également pris en considération lors de la sélection du médicament. En outre, l'homéopathe n'exige de son patient ni analyses ni radio. Sa méthode est la suivante : à partir des informations que lui donne le malade, il établit une classification des symptômes d'après ses propres observations. Il n'hésite pas, pour ce faire, à poser de nombreuses questions très précises et qui, parfois, ne semblent avoir aucun rapport avec la maladie en question.

Le médecin demandera, par exemple, les moments ou les heures de la journée où se fait sentir une amélioration, ou au contraire une aggravation de la douleur. La somme de toutes ces observations permet de sélectionner le remède adéquat.

Voici ce que dit à ce sujet James Tyler Kent, un des « pères » de l'homéopathie : « Pour le médecin homéopathe, tel médicament n'est pas forcément associé à telle maladie, car l'homéopathie est une science exacte : elle est fondée sur les lois de la nature. Le véritable médecin doit respecter ces lois. L'homéopathie définit donc un traitement spécifique et unique pour chaque malade.» 

Homeopathie 3

La loi des similitudes est la base de l'homéopathie. Cette médecine a été fondée à la fin du XVIII ème siècle par un médecin allemand : Samuel Hahnemann. Il élabora la doctrine suivant laquelle les symptômes présentés par un malade peuvent être traités par l'emploi, à doses très faibles, de drogues déterminant chez l'homme sain des signes semblables. Pour Hahnemann, les symptômes constituent en fait la réaction normale du corps qui cherche à se guérir. Cette idée n'est pas nouvelle. On la retrouve notamment dans les écrits d'Hippocrate et dans les Medical observations, ouvrage composé en 1676 par le médecin anglais Thomas Sydenham.

D'autre part, comme le fait remarquer Harris Coulter, la médecine officielle utilise un certain nombre de médicaments qui, lorsqu'ils sont administrés à une personne en bonne santé, produisent chez cette dernière les symptômes caractéristiques des désordres pour lesquels on les prescrit.

Il faut noter également une certaine ressemblance entre l'homéopathie et la vaccination. Le principe du vaccin est de stimuler les défenses du corps pour qu'il puisse faire face à d'éventuelles attaques d'organismes déterminées. Le vaccin provoque d'ailleurs assez souvent les symptômes atténués de la maladie. Mais les points communs s'arrêtent là, car le but de l'homéopathie n'est pas d'immuniser mais de guérir. Les vaccins sont administrés en doses identiques en composition et en quantité.

L'homéopathe, quant à lui, cherche le remède approprié à tel ou tel symptôme, remède qui déclenchera la réaction de défense de l'organisme.

Mais c'est essentiellement la question du dosage infinitésimal qui fait obstacle à la reconnaissance de l'homéopathie par la médecine officielle. La dilution d'un remède homéopathique atteint en effet de telles proportions qu'il ne reste souvent plus grand chose de la substance originelle.

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La science ne nie pourtant pas la valeur d'un certain degré de dilution. La loi d’Arndt-Schulz stipule qu' « à petites doses, un médicament stimule, à grandes doses, il inhibe, et à très grandes doses, il provoque la mort », Malgré l'existence de cette loi, la médecine officielle se refuse à admettre que les doses infinitésimales utilisées en homéopathie puissent agir. D'autre part, pour un représentant de la médecine officielle, un médicament est avant tout ce qui neutralise la maladie plutôt que ce qui aide le corps à se guérir.

La façon dont les doses sont préparées ne fait qu'ajouter au mystère de l'homéopathie. Il s'agit, en effet, non seulement de diluer la substance thérapeutique, mais aussi de la « dynamiser », c'est-à-dire de secouer énergiquement le produit après chaque dilution.

Les homéopathes se prêtent très volontiers à des examens scientifiques. Depuis des décennies on assiste à de nombreuses recherches dans ce domaine, notamment en France, en Allemagne, en Suisse, aux Indes, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Cette recherche s'effectue sur des plantes, des animaux et des micro-organismes.

Malheureusement, les résultats de ces recherches ne prouvent rien, ni d'un côté ni de l'autre. En conclusion d'une étude faite pour le Scientific and Medical Network, le docteur Jean Kollerstrom se voit forcé de reconnaître que peu d'éléments résistent véritablement à l'analyse.

Les travaux effectués par le docteur William Boyd de l'université de Glasgow sont un exemple frappant de cet état de fait. Pendant une dizaine d'années, de 1941 à 1954, il mesura les réactions chimiques qui interviennent dans le processus de croissance ainsi que les effets du chlorure de mercure sur le taux de croissance. Normalement, lorsqu'il est bien administré, le chlorure de mercure agit par inhibition.

Homeopathie 1

Pourtant le docteur Boyd découvrit qu'à petites doses il a un effet contraire. Soumis à quatre groupes de recherche différents, les travaux de Boyd se trouvèrent confirmés. Malheureusement, les expériences de Boyd restent sans valeur d'un point de vue scientifique car elles n'ont jamais pu être répétées dans des conditions incontestables.

En 1980, le Scientific and Medical Network tenta de reproduire les expériences de Amons et Manavelt, deux chercheurs hollandais. Quelques années auparavant, ces deux chercheurs avaient étudié l'effet du chlorure de mercure hautement dilué sur la croissance de cellules lymphoblastes, produites en laboratoire par une culture de tissus de souris. Confirmant en cela les travaux du docteur William Boyd, Amons et Manavelt trouvèrent eux aussi que le chlorure de mercure affecte la croissance des cellules.

Malheureusement, le groupe de recherche du Network ne trouva rien de la sorte. Dans leurs expériences, le chlorure de mercure n'entraîna aucune réaction. Ni stimulation ni inhibition. Voici ce que déclara le docteur Kollerstrom au terme de ces recherches : « Nos travaux montrent une fois de plus que ce type d'expériences ne se répète pas. Pour beaucoup, cela prouve tout simplement que les expériences ont été mal conduites. Il ne semble pas pourtant que cette explication soit la bonne ... Après des années de recherches menées aux frontières du monde connu, je penserais plutôt qu'interviennent des facteurs qui nous sont pour l'instant inconnus. »

Le physicien et écrivain Fritjof Capra, convaincu du manque de bases scientifiques de l'homéopathie, fait appel à d'autres notions. Il se demande si cette thérapie ne devrait pas plutôt être interprétée en termes de « résonance » entre le malade et son médecin. Selon cette hypothèse, le médicament, c'est-à-dire un stimulus relativement faible mais parfaitement ajusté, déclencherait une forte réponse de l'organisme ; de la même façon que la corde d'un piano émet un son assez fort si elle se trouve en harmonie avec une note jouée sur un autre instrument. Capra n'hésite pas à pousser plus loin ses conclusions. Il se demande « si la " résonance" essentielle n'est pas celle qui existe entre le malade et son médecin », le médicament n'étant finalement qu'une « béquille »,

Il est assez tentant, effectivement, de faire de l'homéopathie une forme de psychothérapie. Mais les faits ne vont pas dans ce sens. Une étude clinique effectuée en 1980 à Glasgow sur les effets de l'homéopathie dans le traitement d'un rhumatisme articulaire a montré que l'état des malades auxquels on administrait de l'homéopathie en plus du traitement conventionnel s'améliorait plus vite que celui de sujets auxquels on avait prescrit un quelconque placebo en plus de la médication fixée. Ce qui prouve donc que les médicaments homéopathiques ont bien une action indépendante.

D'autre part, en 1981, Raynor Jones et Michel Jenkins, de l'Hôpital homéopathique royal de Londres, réussirent à répéter les expériences de leurs confrères Pelican et Ungar. Ces derniers avaient découvert que des substances administrées à de très hautes dilutions affectaient la croissance de jeunes plants de blé. Selon le docteur Kollerstrom, ces recherches « avaient été menées avec une extrême rigueur et constituaient jusqu'à ce jour les travaux les plus complets de ce genre jamais entrepris sur de jeunes plants ». Scientifiquement, il semble donc possible de prouver l'action des remèdes homéopathiques sur les organismes vivants.

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Royal London Homoeopathic Hospital

Au dossier de la défense de l'homéopathie, il faut ajouter les succès obtenus pendant la grande épidémie de choléra qui dévasta l'Europe vers 1830. L'Hôpital homéopathique royal de Londres possède sur ce sujet de nombreux documents détaillés qui semblent prouver la supériorité des traitements homéopathiques sur les traitements conventionnels.

De nombreux malades sont prêts à témoigner de l'efficacité de l'homéopathie. C'est un fait dont il faut tenir compte, même si les explications rationnelles font encore défaut. C'est d'ailleurs vrai de toutes les médecines parallèles. Prenons, par exemple, le cas des « flower remedies » (remèdes par les fleurs) où la fleur d'une plante sauvage est exposée au soleil, dans une coupe d'eau, pendant plusieurs heures. L'eau ainsi imprégnée constitue un remède. Comment agit-il? La quantité des substances absorbées par l'eau est infime. Aussi, certains prétendent-ils que l'effet est obtenu par l'action bénéfique du soleil sur la structure de l'eau.

De nos jours, les malades sont nombreux qui font appel à cette médecine, un peu particulière et pourtant si rigoureuse. Est-ce uniquement un effet placebo qui joue dans ces cas-là?

Le mystère de l'influence des médecines parallèles reste entier. Ont-elles une action biochimique encore inconnue ou faut-il les reconsidérer comme des phénomènes paranormaux ? La question reste posée.

 

Astral 2000 – Gérard – Novembre 2020

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