L’aromathérapie

Mots-Clés:aromathèrapie,naturopathie,plantes,fleurs,végéteaux

Aromatherapie1D'origine très ancienne, l'aromathérapie est une médecine complémentaire qui soigne par les essences de plantes.

L'odorat joue un rôle plus important qu'on ne le croit communément dans le comportement humain. Des recherches récentes ont démontré, par exemple, que certaines odeurs, sous forme de phéromones, transmettent aux autres organismes des informations qui influencent la physiologie et les comportements (sexuel, maternel, agression…)

Les odeurs agissent sur les émotions. Elles nous rappellent aussi fréquemment des souvenirs que l'on croyait totalement oubliés. Dion Fortune, psychothérapeute et occultiste, déclara un jour à ce sujet : « Un homme qui assiste à la messe se recueille d'autant plus facilement que le parfum pénétrant de l'encens parvient jusqu'à lui. Il changerait totalement d'attitude si une femme dégageant une odeur de musc ou de patchouli venait s'assoir près de lui. » La plupart d'entre nous sera en effet d'accord pour reconnaître que les odeurs affectent nos états psychiques. Les spécialistes savent que certains arômes déclenchent des états de dépression ou d'exaltation, d'excitation érotique ou de peur.

Certains prétendent que le lien que nous établissons entre les odeurs et les émotions est exclusivement culturel. Que si, par exemple, les religieuses portaient les parfums que nous jugeons « sensuels », ces mêmes parfums seraient associés à la chasteté. Cette hypothèse est manifestement fausse. Tout démontre que les odeurs agissent biologiquement. Un chaton, par exemple, se met à saliver lorsqu'il sent l'odeur du poisson pour la première fois de sa vie.

Dans les années 1930, des praticiens de médecine naturelle ont relancé l'aromathérapie. Les spécialistes de cette très ancienne technique expliquent que, puisque les essences affectent les états d'esprit, elles peuvent être utilisées à des fins thérapeutiques. Il suffit, selon eux, de déclencher l'état émotif adéquat pour améliorer la condition physique et mentale d'un malade. Pour décider du traitement nécessaire, le praticien fait un bilan de santé. Il tient compte également de la personnalité et de l'environnement familial du sujet. Telle essence convient en effet à tel état dépressif et pas à un autre.

L'aromathérapie, d'autre part, est souvent prescrite en association avec d'autres thérapies naturelles. Un praticien de médecine naturelle ne prétend pas guérir les maladies infectieuses avec les essences. L'aromathérapie traite essentiellement les maladies psychosomatiques et tous les maux dits « de civilisation » qui ont pour origine le stress.

L'aromathérapie utilise le parfum des fleurs fraîches. Cet usage remonte à l'Antiquité. A chaque dieu du panthéon grec était dédiée une fleur particulière. Si un soldat grec voulait, par exemple, affermir son courage avant la bataille, il respirait l'odeur du coquelicot, la fleur consacrée à Arès, dieu de la Guerre. Les Romains observaient la même coutume en rapport avec le dieu Mars.

Chaque essence possède en effet une propriété particulière, bonne ou mauvaise. Ces attributions correspondent à la doctrine médiévale des « signatures ». Selon cette théorie, la forme, la couleur, l'arôme ou toute autre qualité d'une plante est un signe extérieur de ses qualités internes. Toute plante soignerait ainsi la partie du corps humain inscrite dans sa « signature ». Prenons par exemple le cas de deux plantes, la pulmonaire et l'hépatique, dont la forme rappelle vaguement l'organe dont elles tirent leur nom. Si l'on en croit la théorie des « signatures », ces deux plantes auraient une action bénéfique sur les organes en question. La violette illustre également cette théorie, mais d'un autre point de vue : considérée comme une fleur calme et modeste, qui aime se cacher au fond des bois, elle agirait favorablement sur les tempéraments nerveux et orgueilleux.

Voici quelques-unes des propriétés attribuées aux essences des plantes suivantes : le parfum du chrysanthème favorise le mysticisme, le détachement et les facultés paranormales; l'essence de gentiane est un antidépresseur puissant, sans effets secondaires, elle peut remplacer les drogues calmantes, souvent si dangereuses pour la santé; l'arôme légèrement poivré de la capucine est un aphrodisiaque ; les essences de rose et de verveine activent toutes deux la créativité littéraire.

Les fruits sont également utilisés à des fins thérapeutiques. Les agrumes, par exemple, ainsi que les pommes et les poires mûres ont des propriétés tonifiantes.

Les épices jouèrent pendant longtemps un rôle important. C'est ainsi qu'au XVII ème siècle, il était courant de tenter de se protéger des « effluves toxiques » de la peste en portant sur soi une orange percée de clous de girofles.

Masque pesteEn général, un traitement d'aromathérapie comprend principalement des essences. Fruits et fleurs frais sont, bien entendu, recommandés, mais les essences permettent des résultats beaucoup plus précis. De nombreux naturopathes préfèrent d'ailleurs faire eux-mêmes leurs propres compositions, adaptées à l'état physique et mental du patient.

Rappelons qu'en aromathérapie comme dans toutes les autres médecines douces le praticien soigne le malade, et non la maladie. Il cherche avant tout à aider son patient à se prendre en charge en retrouvant son équilibre. Il serait faux de prétendre que les phytothérapeutes et autres praticiens de médecine parallèle nient la réalité physique des maladies psychosomatiques. Ils affirment seulement que l'état psychique prime, et que ce n'est qu'en rétablissant le flot normal d'énergie psychique que le malade retrouvera la santé physique et morale.

Aromatherapie2Les naturopathes utilisent principalement les huiles essentielles en massage. L'action est double. L'huile agit sur le corps et l'essence sur le psychisme. Pour plus de précision, nous étudierons trois cas. Comme les personnes concernées ont préféré garder l'anonymat, nous les appellerons successivement mademoiselle Aline, monsieur Bertrand et monsieur Christophe.  

Mademoiselle Aline, âgée de vingt-huit ans, était affligée depuis son enfance d'une terrible timidité qui la faisait beaucoup souffrir. Toute communication lui était une épreuve, et une extrême tension émanait de toute sa personne.  

Le naturopathe commença une série de massages aux huiles essentielles d'aigremoine, contre l'anxiété, et de clématite, qui redonne énergie et courage. Il massa tout particulièrement la base de la colonne vertébrale, où se trouverait un « centre psychique » (le chakra sacré ou 2 ème chakra) lié à cette partie du corps. Au bout de quatre séances, étalées sur une période de un mois, l'état de la malade s'était sérieusement amélioré. Beaucoup plus détendue, elle reprit confiance en elle et communiqua beaucoup plus facilement.

Comme le cas de monsieur Bertrand ressemblait d'assez près à celui de mademoiselle Aline, le naturopathe appliqua le même genre de traitement. Malheureusement, au bout de six séances, ce dernier n'avait pas encore donné de résultats. Le naturopathe attribua cet échec à l'âge du patient, qui avait atteint la soixantaine.   

Agé de quarante-deux ans, monsieur Christophe souffrait depuis des années de maux de dos. Comme la médecine officielle n'avait pas réussi à trouver la cause de ces crises, parfois très douloureuses, monsieur Christophe avait essayé l'ostéopathie et l'acupuncture. Mais aucune de ces techniques ne l'avait guéri.  

Le naturopathe envisagea la question sous un autre angle. Selon lui, monsieur Christophe ne souffrait d'aucune lésion physique. Il était tout simplement trop actif, et son organisme réagissait de la sorte pour le forcer à se reposer.

Dans cette optique, le naturopathe fit des massages sédatifs aux huiles essentielles de bleuet et de zinnia. Au bout de six mois de traitement, les douleurs avaient disparu.

L'emploi par les naturopathes des huiles essentielles de fleurs rejoint l'enseignement des Anciens, qui pratiquaient intensément cette forme de médication.

Peu de gens aujourd'hui songeraient à nier l'importance du facteur psychique dans la maladie physique, même dans des cas d'affections graves, où la volonté de survie du malade joue un rôle déterminant. Cela, toutefois, ne suffit pas à prouver l’efficacité de l'aromathérapie. Cependant, les témoignages ne manquent pas, mais ils n'ont aucune valeur scientifique. Prenons, par exemple, le cas d'un sujet qui, depuis neuf ans, souffrait de maux de dos. Un naturopathe affirme l'avoir guéri en quatre mois avec un traitement de chiropractie et d'aromathérapie. Si la guérison ne fait pas de doute, en revanche, la question de son origine reste posée. Il peut s'agir d'un retour à la santé spontané trouvant son origine dans les mécanismes biologiques du malade.

Que penser de ce genre de témoignages si fréquents en médecine parallèle? N'émanent-ils vraiment que de personnes qui se trompent sur leur propre cas ? Il semble qu'il s'agisse plutôt d'une sorte d'autohypnose ou d'effet placebo. En effet, de nombreuses expériences ont démontré qu'un traitement réussit d'autant mieux que le malade est convaincu de son efficacité. Quoi qu'il en soit, seul le résultat compte.

Le malade qu'un massage aux huiles essentielles a guéri d'insupportables douleurs se moque peu de savoir si l'aromathérapie est reconnue scientifiquement ou non. Et à celui qui tentera de lui prouver que la « doctrine des signatures », base de l'aromathérapie, n'est qu'une superstition héritée du Moyen Age, il opposera les bienfaits d'un traitement agréable et relativement peu coûteux.

Aromatherapie3

Astral 2000 - Gérard - Novembre 2019

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