CARTOMANCIE - III

Mots-Clés : Astral 2000,cartomancie,cartes,roi,dame,valet,as,deux,trois,quatre,cinq,six,sept,huit,neuf,dix,pique,cœur,trèfle,carreau,enseigne,honneur,point

LES COMBINAISONS

De nombreuses combinaisons de cartes ont un sens particulier. Nous n'en énumérerons ici que quelques-unes, mais on trouvera des listes complètes dans certains ouvrages. La combinaison la plus sinistre de toutes est celle où se rencontrent, côte à côte, l'as, le neuf, le sept et le quatre de pique. C'est un présage de désastre total, de destruction, de ruine et de mort. Citons encore quelques autres combinaisons:

Deux dames se faisant face: bavardage, rumeur.

Deux valets dos à dos: trahison.

Une dame et un valet l'un à côté de l'autre: rapports clandestins.

As de carreau à côté de l'as de pique: un voyage en train ou avion.

Quatre rois ensemble: excellente chance, succès inespéré.

Quatre dames ensemble: plaisir, amusement, joyeuse compagnie.

Quatre dix ensemble: profit, bonheur, héritages.

Deux neuf noirs ensembles: mauvaise nouvelle.

Deux neuf rouges ensembles: bonne nouvelle.

Deux huit noirs ensemble: deuil.

Deux huit rouges ensemble: vêtements de mariage.

Quatre sept ensemble: intrigue, scandale.

Deux cinq noirs ensemble: risque de chute ou eau.

Deux cinq rouges ensemble: bonne nouvelle inattendue.

Deux as noirs ensemble: une nouvelle transmise par téléphone ou voie informatique.

Deux as rouges ensemble: invitation agréable.

L'as de carreau près du dix de cœur: une promesse de mariage.

La dame de pique près du dix de pique: danger par le feu.

As, dix, neuf et sept de pique ensemble: divorce.

Le cinq de cœur avec trois dix: amour rendu, bonheur.

Etc...

*********

LA DISPOSITION DES CARTES

Avant de lire dans les cartes, il faut, bien entendu, les disposer d'une certaine façon. Il existe un grand nombre d'arrangements possibles et l'apprenti cartomancien essaiera diverses méthodes jusqu'à ce qu'il ait trouvé celles qui paraissent lui donner les meilleurs résultats. Avant d'être posées sur la table, les cartes doivent être battues par le consultant (pas par l'interprète) qui concentrera en même temps son esprit sur ses projets et ses espoirs, ses craintes et ses soucis, ou sur une question particulière à laquelle doivent répondre les cartes. Ensuite, le consultant coupera de la main gauche et vers la gauche, et c'est aussi de la main gauche qu'il prendra les cartes, le côté gauche étant traditionnellement celui du mal et du mystère ou, en termes d'occultisme moderne, de l'inconscient. Le cartomancien distribue alors les cartes et les interprète.

Une méthode très simple consiste à placer la carte du consultant au centre et à former autour d'elle un cercle de six cartes, cette opération étant répétée à deux reprises de façon à obtenir six piles de trois cartes chacune. La première pile se rapporte à la personne du consultant, la deuxième à son foyer, la troisième à l'un de ses amis intimes, la quatrième à son travail, la cinquième à ce qui lui tient le plus à cœur et la sixième à son avenir immédiat.

Une autre méthode relativement simple consiste à placer la carte du consultant sur la table, le reste du jeu étant battu et coupé en trois tas. L'interprète retourne ces tas et se sert des trois cartes qui apparaissent pour indiquer grosso modo les orientations générales du destin. Puis les cartes sont de nouveau battues et coupées et l'interprète les répartit en paquets de trois, le verso en dessous, autour de la carte du consultant, de façon à former une « roue de la chance ». Si l'on suppose que la carte du consultant est située au centre d'une boussole, la première série de trois cartes est placée au nord, la deuxième au sud, la troisième à l'ouest, la quatrième à l'est, la cinquième au nord-ouest, la sixième au nord-est, la septième au sud-ouest, la huitième au sud-est et la dernière au-dessous de la deuxième série. Tout en répartissant les cartes, l'interprète dit: « Trois au-dessus de vous, trois au-dessous de vous, trois derrière vous, trois devant vous, trois pour votre maison et pour votre foyer, trois pour vos espoirs et vos craintes, trois pour ce que vous n'attendez pas, trois pour ce que vous attendez et trois pour ce qu'il est certain d'arriver ». Les cartes « au-dessus de vous » signalent les facteurs se trouvant dans l'atmosphère qui vous environne à cette époque, celles « au-dessous de vous » les facteurs que vous régissez, les trois « derrière vous » ont trait au passé, et les trois « devant vous » à l'avenir.

Ajoutons qu'il ne faut jamais faire les cartes pour un même consultant plus d'une fois en vingt-quatre heures. C'est dit-on, extrêmement maléfique.

Une autre méthode consiste, après avoir interrogé les trois premières cartes que fait apparaître la coupe, à constituer sept paquets de trois cartes, la face au-dessous. Le cartomancien interprète chaque carte séparément, puis chaque combinaison de trois, et les rassemble finalement toutes. Ou bien l'interprète dispose une carte, face contre la table, à chaque extrémité d'une étoile à huit branches qu'il forme pour entourer la carte du consultant. Il part du point nord de l'étoile et place les cartes dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Le consultant prend alors Je jeu et répète l'opération deux foi~ de plus, de telle sorte qu'il y a finalement trois cartes dans chacun des huit paquets. Le cartomancien les interprète une par une, puis par paquet de trois, puis toutes ensemble, en les prenant dans le sens contraire des aiguilles d'une montre (c'est-à-dire, une fois de plus, en se déplaçant vers la gauche). Autre variante: les cartes peuvent être disposées de façon à former l'Arbre de vie de la cabale.

Pour savoir si un vœu se réalisera, il faut battre les cartes et les couper pour en faire trois tas. Si le neuf de cœur - carte des souhaits - se trouve près de la carte du consultant et dans la même pile, le vœu se réalisera, à moins que le neuf de pique ou le deux de trèfle ou toute autre carte maléfique se trouve dans le même paquet.

UN SENTIMENT DE DAMNATION

Il existe cependant une autre façon de disposer les cartes qui consiste à les distribuer toutes, en rangées de neuf cartes chacune, recto apparent. Toutes les neuvièmes cartes sont spécialement significatives, neuf cartes consécutives constituent une combinaison complète, et chaque carte a un rapport particulier avec la neuvième carte de sa rangée. La carte du consultant fait partie de la donne et les cartes avoisinantes sont extrêmement importantes.

On peut encore battre le jeu pour en faire trois tas. Puis on met la pile du milieu sur celle de droite, et la pile de gauche sur le tout. On retourne le paquet, le verso étant apparent, et on trie les trois premières cartes. On enlève la plus forte que l'on garde, les deux autres étant mises de côté. On continue ainsi jusqu'à épuisement du paquet. Puis on bat de nouveau les cartes qu'on avait mises de côté, on les regarde et on en retire tous les brelans qu'on ajoute aux cartes précédemment retenues. On interprète ensuite les cartes conservées.

Il existe encore des méthodes bien plus compliquées pour isoler, à l'aide du consultant ou du sort, les cartes les plus significatives. Le consultant peut, par exemple, couper et faire deux ou plusieurs tas, verso caché, et choisir celui qu'il désire voir interpréter. La troisième, la cinquième ou la septième carte sont censées être les plus significatives. Si on laisse la carte du consultant dans le jeu et qu'elle fait partie de la donne, c'est la quatrième, la septième ou la neuvième carte en partant d'elle, dans n'importe quelle direction, qui sera considérée comme extraordinairement importante.

Le talent, l'intuition, le don psychique, l'astuce, bref toutes les qualités du cartomancien, entrent en jeu au moment où les cartes sont disposées et qu'il faut les interpréter. La combinaison de deux ou plusieurs cartes peut être interprétée de différentes façons et l'idée que se fait le cartomancien de la personnalité du consultant et des circonstances a naturellement toute chance de jouer sur l'interprétation. Pour prendre un bref exemple au hasard, supposons qu'une série de trois cartes comporte le dix de carreau, le sept de cœur et le dix de trèfle. On pourrait en donner les interprétations suivantes:

1. « Vous avez de bonnes perspectives financières, peut-être grâce aux affaires ou à un héritage, mais méfiez-vous de la trahison d'un ami ou d'un parent déloyaux ».

2. « Il se peut que vous soyez sur le point de faire un héritage ou un riche mariage, mais n'estimez pas que tous vos rêves se réaliseront ».

3. « Vous allez faire un voyage heureux et vous aurez peut-être la joie de retrouver un vieil ami ou une ancienne liaison, mais vous risquez d'être cambriolé pendant votre absence et votre système antivol pourrait bien se révéler insuffisant. »

Et ainsi de suite ...

Quiconque veut simplement s'essayer, pour son plaisir, à dire la bonne aventure découvrira probablement qu'il est fréquemment à même de sentir intuitivement s'il est ou non sur la bonne voie. Il s'étonnera aussi de voir que même des gens très évolués prennent ce jeu au sérieux et, s'il a un naturel aimable ou s'il désire continuer une carrière de devin, il devra manipuler avec une grande prudence les prédictions relatives à la mort ou à une grave malchance. Il est préférable de prendre des précautions pour les annoncer et il faut assurer le consultant, explicitement ou implicitement, qu'il trouvera un moyen d'échapper à ces catastrophes. Le sentiment implacable d'un destin fatal, dont sont pris les gens face à une prédiction défavorable du diseur de bonne aventure, nous rappelle que nous continuons de partager avec les générations qui nous ont précédés la conviction de ne pouvoir échapper à l'emprise du destin, la certitude que l'homme est sans défense quand il est pris dans les fils tissés par le sort.

ASTRAL 2000  - Gérard - Juillet 2017