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Poltergeist meurtrier (USA)

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Maison de la famille bell

La maison des Bell

L'affaire de poltergeist qu'eurent à subir les membres de la famille Bell, de riches planteurs américains, est sans aucun doute la plus cruelle et la plus implacable que l'on connaisse. Cette sauvage persécution ne s'est arrêtée qu'après un meurtre. Un cas hors du commun.

Les plus turbulents poltergeists, dont les activités incluent aussi bien le lancement de pierres, le bris de glaces que la mise à feu de vieux déchets, ne causent que de très faibles dommages physiques à leurs victimes.

Cependant, il existe une affaire bien connue de pouvoirs « surnaturels » où non seulement il y eut une victime, mais où il semble qu'elle le fût avec préméditation : c'est l'étrange cas de la famille Bell. Le docteur Fodor, un psychiatre freudien aujourd'hui décédé, pionnier de la recherche moderne en psychophysique, l'appela « la plus fantastique histoire de fantômes de tous les Ëtats-Unis », mais il pourrait s'agir aussi d'une des plus étranges énigmes criminelles.

Le pouvoir malveillant qui avait choisi comme résidence l'exploitation familiale de John Bell, dans le comté de Robertson (Tennessee) pendant l'année 1817, bouleversera l'existence de cette riche communauté rurale.

La famille Bell se composait de 10 personnes, soit le père, John, sa femme Lucy et leurs 8 enfants: Jesse, John Junior, Drewry, Esther, Zadok, Elizabeth (Betsy), Richard et Joel. 

Les Bell et leurs voisins vivent dans ce que les Américains appellent la « Bible Belt », la région la plus chrétienne des États-Unis, où les habitants veulent appliquer les lois de la Bible dans leur vie de tous les jours. La fréquentation de leurs esclaves de couleur les rend encore plus superstitieux et crédules. Ainsi, Noirs et Blancs consultent la sorcière du village, Kate Batt.

Il était donc bien naturel qu'ils se croient victimes d'une puissance maléfique qu'ils baptiseront « sorcière », pour désigner l'esprit furieux et sauvage qui hantera la maison pendant de longs mois.

Les cas contemporains de poltergeists, quels que soient les torts ou les destructions dont ils sont la cause, n'atteignent jamais le meurtre, alors que la « sorcière » n'arrêtera ses activités que quelque temps après la mort par empoisonnement de John Bell, le chef de famille.

Jhon bell 1

John Bell

Le phénomène se manifeste pour la première fois en 1817, pour cesser à la fin du printemps 1821, quelques mois après le décès de John Bell. Pendant le règne de la sorcière, la maison attirera des meutes de chasseurs de fantômes, d'exorcistes divers, tous anxieux de démonter le trucage. Mais face à la réelle force dominant la maison, tous s'avoueront vaincus.

John Bell est un riche planteur, possédant une des plus belles terres à coton de la région, respecté par ses voisins et amis, parmi lesquels le général Andrew Jackson qui deviendra le septième président des États-Unis, et qui, lui aussi, aura été témoin des activités de la sorcière.

John Bell et sa femme Luce vivent dans une grande maison à deux étages avec leurs neuf enfants et les domestiques. Tout le personnel est composé d'esclaves noirs, mais les relations entre maîtres et serviteurs sont aussi bonnes que possible. Dans la maisonnée règne une enfant remuante et vive, Betsy Bell, une jolie petite fille de douze ans.

Les manifestations surnaturelles commencent par des coups contre les murs et les fenêtres de la maison. Progressivement, ils augmentent en force et en amplitude. Vers la fin de l'année, la maison tremble du toit aux fondations. Les bruits les plus inattendus alternent avec ceux de pierres heurtant le toit. Parfois, on entend des chaînes que l'on traîne sur le sol ou des êtres inhumains avalant des substances innommables.

Pour faire la démonstration de sa puissance, la force tire les cheveux de Richard Bell si violemment que celui-ci est soulevé de son lit. Il a la désagréable impression d'avoir le haut de la tête arraché. Son frère Joel se met alors à hurler, immédiatement suivi par les cris d'Élizabeth qui, dans son lit, subit les assauts de quelque chose qui lui tire également les cheveux.

Sorciere

Jusqu'alors, la famille gardait le secret sur ces événements. Mais, affolés devant la tournure que prenaient les nouvelles agressions, ils décidèrent de consulter un voisin et ami, James Johnson. Après avoir vu de ses propres yeux les phénomènes inexplicables qui avaient lieu dans la maison, Johnson a l'intuition d'une sorte d'intelligence se trouvant derrière ces agissements. Il fait alors un bref exorcisme qui ramène le silence.

Mais la sorcière ne tardera pas à faire un retour très remarqué en giflant les joues de Betsy au point de les rendre cramoisies et la faisant hurler de douleur. John Bell et James Johnson demandent à d'autres voisins de former une commission d'enquête, en partie pour que Betsy puisse toujours disposer d'une compagnie, et aussi pour inciter la sorcière à parler. Betsy veut passer une nuit hors de chez elle, mais les « ennuis l'accompagnent avec la même violence, en troublant la famille d'accueil, sans que pour autant la maison familiale soit épargnée, écrira plus tard Richard Bell. Le comité semble avoir fait plus de mal que de bien en invitant la force à frapper les murs et à parler. »

En fait, le développement de la « voix » de la sorcière paraît avoir effectivement suivi les injonctions du comité. Au début elle était faible et inarticulée (un faible sifflement), mais graduellement, elle se transformera en un bredouillement, puis, finalement, en un son puissant et rauque. Contrairement aux autres activités qui n'avaient lieu qu'après le coucher du soleil, la voix se faisait entendre jour et nuit.

Et la violence croît avec la force de la voix. Les coups sur les murs redoublent d'intensité, des coups violents très douloureux pleuvent sur tous ceux qui se trouvent dans les parages, mais tout particulièrement sur Betsy et son père John.

Dès le début, la force paraît s'acharner sur Betsy, et, alors que la voix se développe, celle qui était une robuste jeune fille commence à souffrir d'évanouissements et de difficultés respiratoires pouvant durer une demi-heure chaque fois. Pendant ces attaques, la sorcière reste silencieuse, mais aussitôt que Betsy reprend le dessus, elle recommence à parler. Il paraît alors évident que Betsy produit des sons par ventriloquisme, mais un docteur qui visitera la maison vérifiera en gardant sa main sur la bouche de la jeune fille, au moment où la voix se fait entendre, que Betsy n'est pour rien dans ce phénomène.

Andrew jackson 7 eme president des etats unis

Andrew Jackson, 7 ème Président des Etats-Unis

La voix semble n'avoir d'autre sujet de conversation que religieux. Elle peut reproduire mot pour mot le sermon dominical des deux pasteurs locaux, en imitant même leurs intonations : elle chante également admirablement et récite des extraits de la Bible. Malheureusement, il ne s'agit que d'une phase brève et temporaire. La voix commencera rapidement à proférer des obscénités qui troubleront beaucoup la famille Bell, attachée à des principes chrétiens fondamentalistes.

Comme bien d'autres poltergeists, la sorcière fait des « apports ». Alors que Luce Bell tient une réunion d'études bibliques, des fruits frais tombent sur la table ou sur les genoux des participants. Une fois, pour l'anniversaire de Betsy, l'esprit fait apparaître un grand nombre de fruits tropicaux, bananes, oranges, raisins et noix, tout en disant : « Ces fruits viennent des Antilles. Je les ai amenés moi-même.»

Mais sans aucun doute, ce qui correspond le plus avec la véritable nature de la sorcière est son obsession scatologique à l'égard de Betsy Bell.

Lorsqu'un docteur tentera de délivrer Betsy Bell de l'esprit qui la tourmente, il lui offrira une potion devant la purger complètement. C'est une mixture des plus déplaisantes, et le médecin la préviendra que son effet sera douloureux. Il s'ensuivra une copieuse évacuation de son estomac, la sorcière riant aux éclats devant la surprise de la famille quand celle-ci trouvera, dans les renvois et les excréments de Betsy, quantité d'aiguilles et d'épingles. Richard Bell écrira : « Il y avait de vraies aiguilles et épingles en cuivre. Ma mère les conserva aussi longtemps qu'elle vécut. Je les ai vues moi-même. Bien entendu, Betsy n'aurait pas pu vivre avec cet attirail dans les entrailles. La seule explication est que la sorcière les aurait laissées tomber dans les excréments sans que cela soit remarqué. »

Avec le temps, les attaques physiques de la sorcière sur Betsy cesseront, mais elle commencera à la troubler émotionnellement. La jeune fille s'était fiancée très jeune à un homme des environs. Toute la famille et les voisins les considéraient comme un couple idéal. Mais à partir du moment où la sorcière commença à parler, elle dit : « Betsy Bell, ne prends pas Joshua Gardner, n'épouse pas Joshua Gardner. » Plus tard, la voix fera des remarques déplaisantes sur les relations entre les deux jeunes gens devant les parents et les amis. Elle promettra même que Betsy ne connaîtra plus un seul moment de repos si elle épouse le jeune homme. La jeune fille, devenue hystérique et épuisée par les persécutions, rendra son engagement à Joshua Gardner.

Mais les malheurs de Betsy ne doivent pas faire oublier ceux de son père. La sorcière haïssait John Bell. Dès le début, l'esprit avait averti qu'il tourmenterait le vieux John jusqu'à la fin de sa vie. Il tint parole.

Bell

Le 19 décembre 1820, John Bell est découvert dans son lit dans un état comateux et ne peut être ranimé. Son fils John se dirige immédiatement vers l'armoire à pharmacie.

Mais au lieu de trouver le médicament adapté, il découvre une fiole emplie au tiers d'un liquide coloré.

Le docteur arrive à temps pour entendre la sorcière lui crier : « Il est inutile de soigner le vieux Jack, il ne se relevera plus jamais de ce lit. » Le médecin demande alors à la voix ce qu'était cette étrange fiole : « Je l'ai mise là et j'ai donné au vieux Jack une forte dose pendant qu'il dormait.»

Ni le docteur ni aucun autre membre de la famille ne pourront expliquer la présence de cette étrange bouteille dans l'armoire à pharmacie. Cependant, il sera procédé à un test avec le contenu de la fiole : le docteur fait avaler au chat de la maison un peu du contenu de la bouteille. Le chat bondit et tournoie pendant quelques secondes, puis il s'allonge et il meurt. Le geste suivant du docteur serait impardonnable aujourd'hui : il jettera au feu la bouteille et son contenu, faisant partir en fumée une des rares preuves tangibles des agissements de la sorcière.

Le lendemain matin, John Bell finit par mourir; la sorcière fêtera l'événement en chantant des chansons à son enterrement.

Avec la mort du fermier, la puissance de l'esprit paraît s'affaiblir. Lorsque le fils de John Bell lui pose des questions, il donne des réponses confuses. Plus tard, Richard Bell écrira que, dès le début, la force maléfique avait deux objectifs : le premier étant de tuer le vieux fermier, le second, la vile ambition de détruire toute perspective de bonheur pour Betsy et d'éloigner la joie de son cœur.

Ayant apparemment atteint ses buts, l'esprit semble content de s'en aller. Le dernier phénomène sera très symbolique ; selon le docteur Fodor, il semblait alors que la sorcière se déchargeait d'un fardeau. Quelque temps après le souper, un soir du printemps de 1821, un bruit ressemblant à un coup de canon se fait entendre dans la cheminée et quelque chose pénètre dans la pièce et explose comme un obus. Au même moment, la voix se fait entendre et dit clairement : « Je m'en vais. Je serai partie pendant sept années. »

Elle remplira sa promesse. A un moment où Mme Bell, ses enfants, Richard et Joel, sont les seuls occupants de la maison (Betsy s'étant entre temps mariée), des bruits divers se font entendre mais la famille décide de les ignorer. Après quelques nuits la sorcière disparaîtra. Mais avant de partir, elle dit à un des fils qu'elle reviendra cent sept années plus tard et tourmentera un de ses descendants.

Comme le remarque le docteur Fodor, ce douteux honneur aurait dû revenir au docteur Charles Bailey Bell, mais en l'année 1935 rien ne se produisit. La sorcière des Bell était morte pour de bon.

Fodor conclut : « Nous faisons face dans cette affaire à des forces pour lesquelles nous n'avons pas d'explications. »

 

Astral 2000 – Gérard – Novembre 2020

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