Poltergeist d’Enfield -2- (UK)
Mots-Clés :Poltergeist,Enfield, Angleterre,1977,Peggy Hodson,Margaret,Janet,John,Billy,Maurice Grosse,Guy Playfair
Janet
La voix
Enregistrement de "la voix"
En décembre 1977, trois mois après le début des troubles, une voix anormale se mit à émaner de Janet. Cela commença par une série de sifflements et d'aboiements de chien, qui se transformèrent en une voix humaine, celle d'un homme âgé, rude et gutturale, et très différente de celle de Janet. La voix déclina son identité : 'Joe Wilkins' (pseudonyme 'Watson' dans This House is Haunted) et affirma que celui-ci avait vécu dans la maison (l’ancien occupant était en fait monsieur Wilkins qui y était décédé, un fait apparemment inconnu de Janet). Il avait l'habitude de proférer des jurons, prétendait être encore en vie et dormir dans le lit de Janet.
Interrogé par Richard Grosse (le fils de Maurice Grosse, un notaire), la voix fournit davantage de détails: «Je suis devenu aveugle et j'ai eu une hémorragie. Je me suis endormi et je suis mort sur une chaise dans le coin, en bas».
Afin d' éliminer la possibilité que Janet puisse simuler elle-même la voix, Grosse lui scotcha la bouche. La voix, quelque peu assourdie, continua de se faire entendre, comme ce fut le cas à d'autres occasions, lorsque la bouche de Janet était également remplie d'eau. Au début du mois de janvier 1978, Margaret commença à parler d'une voix rauque, mais sans la même intensité ni la même tessiture que celle de Janet.
La source de la voix
Playfair et Grosse en 1977
On consacra de nombreuses heures à enregistrer la voix. Un microphone de contact placé à l'arrière de la tête de Janet captait ce qui semblait être un son différent et plus fort que sa voix normale. Un orthophoniste mandaté par les enquêteurs était incapable de dire d'où venait le son ou comment il était maintenu; cela ressemblait beaucoup à un «timbre de voix artificielle».
John Hasted, physicien au Birbeck College de Londres mena une expérience en collaboration avec Adrian Fourcin, expert en phonétique, à l'University College de Londres. Les tests effectués au moyen d'un laryngographe révélèrent un effet appelé «plica ventricularis», lors duquel la tension musculaire dans la gorge peut produire des sons indépendants des cordes vocales. Cependant, il existe dans ce cas de figure des effets secondaires connus : environ six semaines d'enrouement et un mal de gorge, deux symptômes Janet n'a jamais présentés.
Ray Alan, un ventriloque, estima que la voix était produite par le biais du diaphragme, mais cela fut contesté par Grosse et Playfair. Grosse était tellement convaincu de l’origine paranormale du phénomène qu’il décida d'offrir 500 £ (plus tard 1000 £) à une oeuvre de bienfaisance, si un enfant pouvait reproduire la voix dans les conditions qu’il avait spécifiées. Personne n'accepta son offre. Il persista également dans sa conviction selon laquelle la voix avait une source inconnue, fort de ses lectures traitant de cas historiques similaires de personnes possédées : par exemple, au moment où l'expression du visage change, une voix plus ou moins modifiée sort de la bouche de la personne en crise… Le registre supérieur de la voix est affecté, la voix féminine se transforme en voix de basse.
Il y eut des rapports plus récents sur des phénomènes apparentés. En 2012, le professeur Richard E. Gallagher (New York Medical College) annonça qu'une femme appelée «Julia» entrerait en transe et proférerait des obscénités à travers des voix complètement différentes de la sienne. En 2014, la police américaine de l'Indiana enquêta sur une affaire dans laquelle les enfants de Latoya Ammons avaient montré ce qu'elle considérait comme des signes de possession démoniaque, par exemple parler avec des voix anormalement graves.
Méthodes d'enquête
Un certain nombre de personnes eurent recours à d’autres méthodes d’investigation entre août 1977 et octobre 1978.
En mai 1978, le SPR chargea un comité composé de Mary Rose Barrington, Hugh Pincott, Peter Hallson et John Stiles d'enquêter sur l'enquête. Ils interrogèrent soigneusement de nombreux témoins et jugèrent qu'une grande partie de leur témoignage était claire et convaincante. Ils eurent également recours à l'expertise de Charles Moses, un enquêteur expérimenté de la 'Society for Psychical Research' en Californie du Sud. Le comité conclut qu'il existait des preuves probantes quant aux phénomènes paranormaux décrits par des informateurs dignes de foi, alors que le jugement se référaient à des incidents qui n'auraient pas pu être clairement observés ou dont les témoins n'auraient pas été considérés comme étant tout à fait convaincants; une certaine méfiance empêchait d'attribuer une origine paranormale à la voix «autre» de Janet. Barrington se sentit "personnellement satisfait" de la manifestation d'événements paranormaux à Enfield et estima que le décrochage de la cheminée était "un exemple de poltergeist de tout premier ordre".
Le physicien John Hasted se rendit compte que le corps de Janet prenait du poids quand elle était attachée à un divan «Blundell», conçu pour mesurer ces anomalies. Il relata "deux signaux soudains d'une durée de cinq secondes indiquant une augmentation de poids d'environ un kilo et d'une diminution de poids progressive par minute qui finit par revenir à la normale", une constatation qu'il ne put expliquer. Il fut également intrigué par une ampoule qui explosa de manière insolite : il se rendit compte qu’un des supports en verre sur lequel le filament était monté, s’était cassé, un fait qu’il considérait comme très rare.
Le physicien David Robertson effectua certaines expériences à Enfield. Il voulut filmer Janet en secret, mais il était dans l' impossibilité de dissimuler son équipement. Il relata également les phénomènes suivants : Janet se trouvant en lévitation, un grand coussin déplacé par "téléportation" vers le toit de la maison, un panneau latéral renversé, la tête de David Robertson frappée par une assiette volante et une certaine traction exercée sur ses cheveux quand il dormait sur le sol de la pièce de devant.
Un psychiatre local observa les filles et affirma que si elles restaient seules, les troubles cesseraient. Quoi qu'il en soit, ce ne fut pas le cas.
Le Dr Peter Fenwick fournit également une évaluation détaillée sur l'état physique et psychologique de Janet à l'Institut de neuropsychiatrie Maudsley à Londres : il ne releva aucune anomalie, telle que la présence de dommages au cerveau ou de signes d'épilepsie.
De même, l’hypnose ne livra aucune preuve de fragilité psychologique. Playfair entreprit des recherches qui révélèrent des similitudes avec certaines manifestations du syndrome de Gilles de la Tourette, notamment des propos véhéments, des aboiements et des jurons. Lorsque les médecins étaient appelés sur place, ils prescrivaient généralement des calmants afin d' aider Janet à dormir.
Les journalistes de la presse nationale, les photographes et les équipes de télévision eurent recours à différentes approches pour tenter de trouver une explication au phénomène. Certains firent appel à des magiciens professionnels dans le but de déceler une activité frauduleuse. D'autres amenèrent des médiums afin d' entrer en contact avec l'entité spectrale.
Médiums
Deux médiums brésiliens, Luiz Gasparetto et Elsie Dubugras, eurent apparemment un effet bénéfique sur le comportement de Janet. Et la prestation quelque peu théâtrale de Gerry Sherrick, un autre médium, permit également de recouvrer un calme relatif pendant un court instant.
Matthew Manning, guérisseur et médium, rendit visite aux Hodgson car il souhaitait faire part de ses connaissances sur de tels événements, tirées de ses propres expériences, dont il voyait la source dans la propre énergie d'un individu. Manning déclara qu'il avait souffert de maux de tête d'une nature similaire à ceux de Peggy Hodgson à des moments où des phénomènes étaient sur le point de se produire.
Dono Gmelig-Meyling, un guérisseur et clairvoyant néerlandais, se rendit à Enfield en octobre 1978 : il établit ainsi des liens entre les incidents et la mort de la fille de Grosse.
La suite ici : Poltergeist d'Enfield -3- (UK)
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