Créer un site internet

Poltergeist d’Enfield -1- (UK)

Mots-Clés :Poltergeist,Enfield, Angleterre,1977,Peggy Hodson,Margaret,Janet,John,Billy,Maurice Grosse,Guy Playfair

Enfield3

En 1977, une maison située dans la banlieue nord de Londres, à Enfield, fut le théâtre de violentes perturbations d'origine apparemment paranormale. Les événements étaient similaires à ceux rapportés dans d'autres cas de type «poltergeist»: cognements et autres bruits sans cause apparente, portes s'ouvrant et se refermant d'elles-mêmes, meubles renversés, petits objets lancés à travers les pièces, cadres arrachés des murs, petits incendies qui débutaient et s'éteignaient par eux-mêmes, etc. Les manifestations se poursuivèrent pendant un peu plus d'un an et, dans de nombreux cas, furent constatées par des voisins, des enquêteurs, des techniciens, des journalistes, des policiers et d'autres personnes.

A d'autres occasions, cette affaire fut caractérisée par l'enregistrement de propos injurieux et souvent obscènes, prononcés par une fillette de douze ans. Il s'agissait d'une grosse voix masculine, apparemment celle d’un vieil homme.

Maurice Grosse, un inventeur de renom, ouvrit une enquête peu après le début des événements pour le compte de la « Society for Psychical Research ’’SPR’’ ». Il fut rapidement rejoint par l’auteur et enquêteur paranormal Guy Lyon Playfair dont le livre « This House is Hunted: An Investigation of the Enfield Poltergeist », datant de 1980, constitue la principale source d’information sur ces événements. Les reportages détaillés et dans l'ensemble précis, publiés au fil des ans par le « Daily Mirror » ont attiré l'attention de la presse, de la radio et de la télévision.

La famille

Enfield poltergeist famille 1

L'habitation est située au 284 Green Street et date des années 1920 : il s'agit d’une maison jumelée de cité à caractère social, comprenant trois chambres à coucher. À l’époque des faits, elle était occupée par une famille composée de Peggy Hodgson, une femme divorcée âgée de 47 ans, et de ses quatre enfants, Margaret (13 ans), Janet (12 ans), John (11 ans) et Billy (7 ans).

Peggy Hodgson était considérée par ceux qui la connaissaient comme une personne agréable et consciencieuse, aux prises avec une certaine insécurité financière et faisant de son mieux pour élever ses enfants. Margaret était sérieuse et réservée. Janet était joviale et extravertie. John, quant à lui, n'était à la maison que pendant les vacances scolaires et certains week-ends, depuis qu'il était entré dans une école spécialisée. Billy souffrait d'un défaut d'élocution assez important mais, à d'autres égards, était un petit garçon comme tant d'autres.

Le frère de Mme Hodgson, John Burcombe, travaillant dans un hôpital, vivait, non loin de là, au 272 Green Street avec son épouse Sylvia et ses deux enfants, Paul et Denise. Les deux familles semblaient être proches et John était bienveillant par rapport aux Hodgson.

Les voisins immédiats des Hodgson étaient le constructeur Vic Nottingham, son épouse Peggy et leur fils Gary, âgé de 20 ans. Les relations entre les familles étaient amicales et solidaires.

Les premiers incidents

Enfield legoLe 31 août 1977, vers 21 h 30, les enfants, Janet et John entendirent des bruits de pas dans leur chambre. Leur mère entra dans la chambre et tous trois entendirent des coups. C’est alors qu’une commode se déplaça à travers la pièce sur une distance d'environ 45 cm sans aucun contact physique apparent. Ils se précipitèrent chez leurs voisins immédiats, les Nottinghams, afin d’y trouver de l’aide.

Vic et Gary Nottingham entrèrent et entendirent d'autres coups. Vic déclara plus tard qu'il ne pouvait déterminer d'où ils venaient et qu'ils semblaient le suivre autour de la maison. C’est à ce moment-là que Peggy Nottingham appela la police.

Les femmes agents de police Heeps et Hyams arrivèrent vers 1 heure du matin. Heeps vit une chaise bouger sur plus d’un mètre dans le salon et cela, sans aucun contact physique. Un fois encore, des cognements se firent entendre.

Au cours des jours qui suivirent,  des billes et des blocs de construction Lego semblaient voler de leur plein gré dans la maison, ayant pour témoins les membres de la famille et les Nottingham. Des représentants de l’administration, des membres du clergé et d’autres enquêteurs effectuèrent des visites, mais rien de cela n’empêcha le phénomène qui se poursuivait sans relâche.

Le 4 septembre, Mme Nottingham téléphona au Daily Mirror, dans l'espoir que cela la mettrait en contact avec quelqu'un susceptible de lui apporter de l'aide. Le journaliste Douglas Bence et le photographe Graham Morris visitèrent alors la maison. Les deux hommes virent des objets qui volaient et Graham Morris fut touché au front par une pièce du jeu Lego qui s'était déplacé à grande vitesse (la marque de l'impact était encore visible quelques jours plus tard). Le 7 septembre, le grand reporter George Fallows et le photographe David Thorpe inspectèrent également la maison. 

Maurice Grosse et Guy Playfair

Maurice grosse

Maurice Grosse

Playfair

Guy Playfair

Début septembre, le « Daily Mirror's Fallows » contacta la Société pour la recherche psychique (SPR) et s'entretint avec la secrétaire Eleanor O'Keeffe. Celle-ci contacta Maurice Grosse qui avait récemment rejoint l'organisation et qui se déclara  disposé à agir en tant qu'enquêteur, si des cas intéressants se présentaient.

Grosse était un inventeur à succès de nombreuses innovations telles que le panneau d'affichage publicitaire rotatif. Son intérêt pour les phénomènes paranormaux avait été aiguisé par une série de coïncidences significatives à la suite du décès de sa fille Janet en août 1976, laquelle avait subi des blessures à la tête lors d'un accident de moto.

Grosse visita la maison le 5 septembre. Il conseilla à Mme Hodgson de garder son sang-froid et de prendre des notes lors de tout incident. Le 8 septembre, Grosse et trois reporters du Daily Mirror furent témoins d'une "manifestation bruyante". Convaincu que les plaintes de Mme Hodgson étaient sincères, Grosse décida de se saisir de l'affaire. Lors de visites ultérieures, d'autres témoins et lui-même purent observer les éléments suivants:

  • des billes se mettaient à voler et atterrissaient sur le sol sans rouler,
  • des portes et des tiroirs s'ouvraient d'eux-mêmes,
  • le carillon de porte était actionné,
  • des objets (cuillère à café, boîte en carton, couvercle d'aquarium, etc.) se déplaçaient.

Tous ces mouvements furent observés par Grosse, les Hodgson, le père de Peggy Nottingham ainsi que par les quatre reporters et photographes du Daily Mirror. À ce stade relativement précoce, pas moins de dix personnes non apparentées à la famille furent les témoins privilégiés du phénomène.

L’auteur et enquêteur Guy Playfair répondit à une requête de la SPR afin de venir en aide à monsieur Grosse et commença ses activités le 12 septembre, accompagné de Rosalind Morris de la BBC Radio 4, « The World this Weekend ». Lui et Grosse travaillèrent  ensemble pendant plus d'un an, effectuant au total 180 visites et 25 surveillances de nuit dans la maison.

Phénomènes

Parmi toutes les affaires de type « poltergeist », ce sont les incidents survenus à Enfield qui ont fait l'objet d'enregistrements les plus minutieux. Grosse, Playfair, Mme Hodgson et d’autres témoins les ont conservés avec des niveaux de détail variables. Les enregistrements sur bande, principalement effectués par Playfair et Grosse, ont finalement totalisé plus de 180 heures.

Document exceptionnel réalisé par Maurice Grosse

En voici une liste non exhaustive :

  • des billes et des pièces de Lego se déplaçaient dans les airs à grande vitesse,
  • une théière qui était vigoureusement secouée sur un meuble en l'absence de toute vibration externe,
  • des cuillères en métal qui se pliaient et le couvercle métallique d'une théièrequi se déformait,
  • l'ombre d'une lampe de chevet qui s'inclinait puis qui se redressait,
  • une porte de toilette qui s'ouvrait et se refermait alors que personne n'était à proximité,
  • des boîtes en carton et des coussins qui étaient projetés par une force inconnue,
  • une pantoufle qui était jetée au travers d' une pièce par une force inconnue,
  • un diplôme encadré qui était enlevé du mur (Grosse était seul dans la pièce),
  • un tapis de la chambre à coucher qui à partir se son bord était tiré vers le haut et prenait à chaque fois une forme identique que Grosse était incapable de reproduire,
  • un canapé qui lévitait et se renversait en présence de plusieurs témoins,
  • Janet, âgée de onze ans, qui lévitait et se retrouvait à différentes moments dans différents endroits,
  • les portes du mobilier de cuisine qui s'ouvraient d'elles-mêmes,
  • le carillon à tubes de la porte d’entrée qui se balançait à plusieurs reprises d'un côté à l'autre,
  • des pas qui se faisaient entendre alors que personne d'autre n'était présent,
  • Margaret, âgée de douze ans, qui était retenue fermement par une force inconnue,
  • Janet immobilisée par un rideau qui se torsadait,
  • des coups, des claquements et des fracas qui se faisaient entendre et qui n'étaient pas dus à la plomberie,à certaines vibrations ou à d'autres sources externes,
  • des pièces de monnaie qui disparaissaient d'une pièce et réapparaissaient dans une autre,
  • de petits incendies qui se déclaraient et s'éteignaient sans causer de dommages,
  • de l'eau qui apparaissait dans des circonstances incompréhensibles,
  • des appareils électriques (magnétophones, caméras, etc.) en bon état de marche qui s'arrêtaient subitement de fonctionner,
  • des apparitions (partielles ou totales) qui se manifestaient,
  • le cadre de fer d'un foyer encastré qui était arraché du mur,
  • des excréments qui apparaissaient dans des endroits inappropriés,
  • des messages écrits qui faisaient leur apparition sur les murs,
  • des remarques déplacées, des jurons et des grossièretés qui étaient apparemment proférés par Janet (et parfois Margaret) par le biais d'une grosse voix masculine.

Janet3

Certains incidents survenaient simultanément. Beaucoup d'entre se répétaient à différents moments du jour et de la nuit et dans différents endroits. D'autres pouvaient être observés des personnes extérieures qui, dans de nombreux cas, n’avaient aucun lien particulier avec la famille Hodgson. Parmi eux figuraient John Rainbow, un commerçant local, Richard Grosse, un notaire, et Hazel Short, une employée communale (agent de protection des passages pour piétons) .

Short raconta à Playfair qu'elle s'était dirigée vers le numéro 284 pour aller chercher son grand panneau stop qu'elle avait l'habitude de dissimuler sous la haie située à l'avant de la maison : « Je me tenais là, regardant la maison, quand tout à coup quelques livres se mirent à voler et heurtèrent la fenêtre. C'était si soudain. J'ai entendu le bruit parce que c'était très calme, il n'y avait pas de circulation et ça m'a fait sursauter… Puis au bout d'un moment, j'ai vu Janet. Je ne sais pas s'il y a un lit sous cette fenêtre, mais elle se levait et se baissait comme si quelqu'un projetait de haut en bas son corps placé en position horizontale, ce qui donnait l'impression que  quelqu'un lui avait saisi les jambes et le dos, et la jetait de haut en bas. Je l'ai certainement vue monter à peu près à hauteur de la fenêtre, mais je pensais qu'elle pouvait seulement rebondir sur ses pieds, qu'elle ne pouvait pas avoir assez de puissance pour rebondir sur le dos et se retrouver ainsi en hauteur. Mon ami pouvait également la voir, nous pouvions tous les deux la voir ».

L’agent Caroline Heeps témoigna devant les enquêteurs comme suit: « Le jeudi 1er septembre 1977, vers 1 heure du matin, j'étais de service en tant que policière lorsque j'ai reçu un message radio afin de me rendre à l'adresse 284, Wood [sic] St, Enfield. Je suis allé là-bas où j'ai trouvé un certain nombre de personnes qui se tenaient debout dans le salon. L'occupant de cette maison m'a dit que des choses étranges s'étaient passées pendant les nuits précédentes et que la maison était peut-être hantée. Un autre enquêteur et moi-même sommes entrés dans le salon et l'occupant a éteint les lumières. Presque immédiatement, j'ai entendu qu'on frappait sur le mur qui donnait par derrière sur la maison du voisin immédiat. Quatre coups distincts ont alors retenti sur le mur, puis silence complet. Environ deux minutes plus tard, j'ai entendu qu'on frappait encore plus, mais cette fois-ci, cela venait d'un autre mur : il s'agissait de quatre coups bien distincts. Le poste de contrôle et les voisins ont vérifié les murs, le grenier et les tuyauteries, mais n’ont rien trouvé pour expliquer les heurts ».

« L'agent de police et les voisins sont tous allés dans la cuisine pour vérifier les tuyaux du réfrigérateur, etc., laissant la famille et moi-même dans le salon. La lumière dans le salon s'est éteinte à nouveau et, quelques minutes plus tard, le fils aîné a indiqué une chaise qui se trouvait à côté du canapé. J'ai regardé la chaise et j'ai remarqué qu'elle vacillait légèrement d'un côté à l'autre, puis j'ai vu la chaise glisser sur le sol en direction du mur de la cuisine. Elle s'est déplacée d'environ un mètre, puis s'est immobilisée ».

« À aucun moment, elle n'a semblé quitter le sol. J'ai vérifié la chaise, mais je n'ai rien trouvé qui puisse expliquer comment elle s'était déplacée. Les lumières ont été rallumées. Rien d’autre n’est arrivé cette nuit-là, bien que nous ayons des rapports ultérieurs des incidents à cette adresse-là».

Enfield1

George Fallows, un journaliste du Daily Mirror, a relaté un certain nombre d'événements dont il a été témoin:

« En raison de la charge émotionnelle qui régnait dans la maison et dans le quartier, allant de l'hystérie à la terreur en passant par l'excitation et la tension, il était difficile d'enregistrer des données satisfaisantes. Néanmoins, je suis convaincu que l'impression globale de notre enquête est raisonnablement exacte. Dans la mesure de nos moyens, nous avons éliminé toute possibilité de tromperie TOTALE, bien que nous ayons pu simuler la plupart des phénomènes. À mon avis, toute forme de trucage ne pouvait être effectué que par un expert ».

La suite ici : Poltergeist d'Enfield -2- (UK)

Astral 2000 - Gérard - Janvier 2019

 

2 votes. Moyenne 5.00 sur 5.

Ajouter un commentaire