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Exorcisme à Earling -1- (USA)

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Earling

Earling

En 1928, le Père Theophilus Riesinger, qui était en mission dans l’Iowa, demanda au Père Steiger, le révérend de la petite ville d’Earling, la permission d’effectuer un exorcisme au couvent des Sœurs Franciscaines de sa paroisse, mais ce dernier ne se montra guère enthousiaste. Toutefois, il fut convenu de pratiquer l’exorcisme au couvent. L’endroit était situé dans l’arrière-pays, et comme beaucoup de gens étaient occupés dans leurs champs en cet été ensoleillé, le Père pensait que le rituel pourrait s’effectuer dans la plus grande discrétion.

PèretTheophilus Riesinger

Père Theophilus Riesinger

Le Père Steiger ne connaissait pas la possédée, qui vivait loin de Earling, et il n’avait jamais entendu de rumeurs à son sujet. Le père capucin lui avait expliqué qu’Anna Ecklund était née en 1882, qu’elle était une femme respectable, très pieuse, qui s’était montrée irréprochable tout au long de son enfance. Mais brusquement, au cours de sa quatorzième année, les choses avaient changé. Au début, le phénomène n’était pas constant, mais quand elle voulait aller à l’église, recevoir la Sainte Communion ou simplement prier, alors certaines forces s’y opposaient. Puis la situation avait dégénéré et aucun mot ne pouvait exprimer le calvaire qu’elle avait subi. Certaines voix sinistres avaient commencé à s’insinuer en elle, lui susurrant les plus ignobles des pensées, ce qui l’avait poussée à faire des choses inavouables. Désespérée, la jeune fille croyait qu’elle devenait folle. Elle montrait un intérêt quasi obsessionnel pour tout ce qui se rapportait au sexe, et souvent les voix l’incitaient à s’en prendre à l’église. Il y avait, par exemple, des moments où la force la poussait à briser le bénitier, à attaquer son conseiller spirituel ou même à l’étouffer.

Pere joseph steiger

Père Steiger

Hallucinations, hystérie pure, crise nerveuse. Bien évidemment, ces explications faciles pouvaient s’appliquer à de telles expériences mais de nombreux médecins s’étaient occupés d’Anna pendant des années; elle avait consulté les meilleurs spécialistes, et leurs examens approfondis les avaient tous amenés à la même conclusion: Anna ne présentait pas le moindre signe de nervosité, elle était même tout à fait normale, dans son sens le plus large. Comme ses expériences inhabituelles ne pouvaient être attribuées à un problème mental ou physique, elle ne présentait aucun symptôme de maladie ou de dérèglement organique, les médecins s’étaient montrés impuissants et Anna avait continué à vivre avec ses problèmes.

De nombreuses années s’étaient écoulées. Anna avait fini par se tourner vers l’église, mais en raison d’un certain scepticisme, les autorités religieuses s’étaient montrées réticentes à pratiquer un exorcisme. Cependant, grâce aux examens et aux observations qui étaient pratiqués en permanence, il était progressivement devenu évident que des pouvoirs surnaturels étaient en œuvre. La jeune femme comprenait des langues qu’elle n’avait jamais entendues ni lues. Quand le prêtre la bénissait en latin, sa bouche se remplissait de mousse et elle devenait folle furieuse, mais s’il parlait latin sans se référer aux choses sacrées, alors elle restait stoïque. Elle pouvait détecter les objets qui avaient été aspergés d’eau bénite, ou bénis en secret, et ils lui inspiraient les plus atroces répulsions alors que les choses ordinaires la laissaient parfaitement indifférente.

Après des années de procédure, Anna venait d’atteindre les quarante ans; les autorités ecclésiastiques étaient convaincues de se trouver face à un cas évident de possession démoniaque et elles pensaient qu’elles devaient intervenir pour délivrer la jeune femme du mal. Sur le moment, la cause de la possession ne put être établie, la malheureuse ignorant ce qui lui valait cette malédiction, et il allait falloir attendre l’exorcisme solennel pour la connaître. Le Père Theophilus était familier des cas de possession, il avait déjà chassé le malin à de nombreuses reprises, aussi l’évêque décida-t-il de lui confier cette affaire.

Le jour venu, outre le Père Steiger, sa sœur, qui était également sa femme de ménage, et les Sœurs vénérables, personne n’était au courant de l’exorcisme qui allait être tenté. Ce secret avait été décidé à l’avance, et le principal objectif était de protéger Anna des commérages. Les autorités religieuses craignaient, si quelque chose venait à se savoir, que les gens la désignent comme la femme possédée par le diable. Pour amener Anna au couvent, il avait été décidé de lui faire prendre le train et, songeant qu’il pouvait arriver quelque chose sur le chemin, le personnel ferroviaire avait été prévenu. Cette mise en garde ne fut pas vaine car durant tout le trajet, Anna se montra ingérable et leur aide fut précieuse. En arrivant à la gare d’Earling, elle était dans un tel état de rage qu’elle n’avait qu’une envie, sauter sur les sœurs qui l’attendaient et les étrangler.

Arrivée au couvent des Sœurs, Anna était en sécurité. Les hommes d’église pensaient que le combat commencerait le lendemain, mais le soir même, l’ennemi afficha ses vraies couleurs. La nouvelle parvint rapidement au presbytère qu’Anna causait des difficultés au couvent. Une sœur bien intentionnée avait aspergé d’eau bénite la nourriture destinée à leur invitée mais le diable ne s’y était point trompé et à peine avait-elle vu son souper qu’Anna était rentrée dans une colère folle. Consciente de la présence d’eau bénite, elle s’était mise à ronronner comme un chat et il avait été absolument impossible de la faire manger. Le plateau avait été ramené en cuisine, où des sœurs avaient changé les aliments bénis contre d’autres. Quand la malheureuse se trouvait en présence d’un objet béni ou consacré, elle ressentait alors d’intenses souffrances, comme si son corps se trouvait brusquement entourée de charbon incandescent.

Le matin du premier jour, tout était calme. Le pasteur et le missionnaire avaient célébré la messe dans l’église de la paroisse puis ils s’étaient dirigés vers le couvent où une grande salle avait été préparée pour l’exorcisme. Ils ignoraient combien de temps durerait le combat mais sachant que Satan n’abandonnerait pas sa victime sans se battre, ils s’attendaient à plusieurs jours de lutte. La possédée les attendait, allongée sur le matelas d’un lit en fer. Ses bras de chemise et sa robe avaient été étroitement liés, de manière à éviter toute mauvaise surprise, et les plus robustes des religieuses avaient été choisies pour la maintenir sur son lit, si cela s’avérait nécessaire.

Anna sombra dans l’inconscience dès les premières prières et elle resta dans cet état durant tout le rituel. Ses yeux étaient si étroitement fermés que rien ne pouvait les ouvrir. Mais à peine le Père Theophilus commença-t-il à réciter la formule d’exorcisme que soudain, une scène terrifiante se produisit. Échappant aux mains de ses gardiennes, le corps de la possédée sortit de son lit à une vitesse stupéfiante, et traversant les airs, il atterrit au-dessus de la porte de la chambre. Alors que toutes les personnes présentes, frappées d’effroi, contemplaient la scène, le Père Theophilus demanda calmement: « Descendez-la! Elle doit être ramenée à sa place sur le lit !» La malheureuse était restée mystérieusement suspendue au mur, sans aucune prise à laquelle s’accrocher, et les sœurs durent tirer de toutes leurs forces sur ses pieds pour la faire descendre de sa haute position.

Earling2

Anna avait été replacée sur le matelas et pour éviter tout nouvel exploit, des sœurs la maintenaient fermement. L’exorciste reprit le rituel où il s’était arrêté mais très vite, une voix aiguë et puissante déchira l’air. La voix semblait venir de loin, de quelque part dans le désert. Satan hurlait comme s’il était frappé, et ce hurlement était semblable à celui d’une meute de bêtes sauvages. Soudain, les sons semblèrent émaner de la femme possédée, et les personnes présentes furent frappées d’une peur si intense qu’elle pénétra jusqu’à la moelle de leurs os.

« Silence, Satan. Tiens-toi tranquille toi l’infâme réprouvé! » lui ordonna alors le Père Theophilus. Mais la créature continua à crier d’une telle manière que malgré les fenêtres fermées, ses hurlements résonnèrent dans tout le quartier. Affolés, des gens arrivèrent en courant d’ici et là, et aussitôt ils demandèrent: « Qu’est-ce qui se passe? Quelqu’un est assassiné au couvent

A l’intérieur, c’était pire encore. Les membres du corps de la possédée se tordaient et se déformaient complétement, ce qui était un spectacle insupportable pour tous ceux qui assistaient à l’exorcisme. Les sœurs, et même le pasteur, ne pouvaient plus le tolérer. Souvent, ils quittaient la pièce pour aller respirer l’air frais et recouvrer quelques forces. De son côté, le Père Theophilus ne faiblissait pas. Il avait été habitué aux hurlements de Satan et à ses manifestations lors de ses précédents exorcismes et il possédait les qualités nécessaires pour faire face à de telles épreuves.

Un ou Plusieurs Démons

Différentes voix émanaient d’Anna, semblant indiquer que plusieurs esprits la possédaient. Certaines étaient bestiales, surnaturelles, et elles exprimaient tant de douleur et de haine qu’aucun être humain n’aurait pu les reproduire. D’autres sonnaient comme des voix humaines, et elles semblaient emplies de souffrance et d’amertume.

Lorsque le Père Theophilus demanda à Satan s’il y avait plusieurs esprits impliqués dans la possession, le démon admit avec vantardise qu’un certain nombre d’entre eux étaient présents. Puis, dès que le nom de Jésus fut mentionné, la bouche de la femme se remplit de mousse et elle se mit à hurler comme un animal sauvage. A partir de ce moment-là, tous les jours, d’atroces beuglements se firent entendre, et parfois, ils duraient pendant des heures. A certaines occasions, il semblait que des hordes de lions et de hyènes étaient lâchées, puis venaient des miaulements de chats, le mugissement de bétail ou des aboiements de chiens. Ou alors, les cris de tous les animaux résonnaient en même temps. Ce vacarme épuisait nerveusement les douze religieuses qui secondaient en alternance le Père Theophilus.

Au nom de Jésus et de sa Mère très sainte, Marie l’Immaculée, qui a écrasé la tête du serpent, dis-moi la vérité, quel est le chef ou le prince parmi vous. Quel est ton nom?? demanda l’exorciste.

– Belzébuth, répondit le diable, aboyant comme le chien de l’enfer.

–Tu t’appelles Belzébuth, mais n’es-tu pas Lucifer, le prince des démons?

– Non, pas le prince, le chef, mais l’un des leaders.

– Pourquoi t’appelles-tu Belzébuth si tu n’es pas le prince des démons?

– Assez, mon nom est Belzébuth. Es-tu un théologien compétent? ricana le démon.

– Depuis combien de temps tortures-tu cette pauvre femme?

– Depuis sa quatorzième année.

– Comment oses-tu entrer dans une jeune fille innocente et la torturer comme ça?

– Ha, son propre père ne nous a-t-il pas invités à la posséder en la maudissant?

–Mais pourquoi, toi Belzébuth, as-tu pris possession d’elle? Qui t’a donné l’autorisation?

– Ne parle pas si sottement… Ne dois-je pas obéir à Satan?

– Alors tu es ici sous sa direction et à sa demande?

– Eh bien, comment pourrait-il en être autrement?  

SatanLe Père Theophilus s’adressait au diable en anglais, en allemand et en latin et ce dernier, tout comme les autres démons, répondait correctement dans la même langue. Parfois, il arrivait que l’exorciste, épuisé, fasse de légères fautes de prononciation dans ses prières en latin et aussitôt, Belzébuth l’interrompait, le corrigeant et le traitant d’idiot.

Le Père Theophilus se demandait pourquoi le père d’Anna avait maudit sa propre fille, mais à cette question il ne reçut qu’une réponse laconique:

– Vous pouvez le lui demander. Laissez-moi en paix, pour une fois.

– Alors, est-ce que le père d’Anna est présent parmi les démons? Et si oui depuis quand?

– Quelle question idiote… Il est avec nous depuis qu’il a été condamné. Une ribambelle de ricanements s’en suivit, pleins de joie maligne.

Alors, je vous ordonne solennellement au nom du Sauveur crucifié de Nazareth de me présenter le père de cette femme et qu’il me donne une réponse! Une voix rauque, profonde, qui s’était déjà fait remarquer aux côtés de la voix de Belzébuth, se fit alors entendre.

– Es-tu le malheureux père qui a maudit son propre enfant?

– Non, répondit la voix d’un rugissement provocateur.

– Qui es-tu alors?

– Je suis Judas.

– Quoi Judas! Es-tu Judas Iscariote, l’ancien apôtre?

– Oui, je suis celui-là, gronda l’esprit d’une voix profonde, caverneuse.

Un frémissement d’horreur pure parcourut la salle, et le pasteur s’enfuit en courant, suivi de quelques religieuses. Une dégoutante explosion de crachats et de vomissements s’en suivit, et l’exorciste demanda:

– Qu’es-tu venu faire ici?

– Je suis venu pour l’amener au désespoir, ainsi elle se suicidera et se pendra elle-même! Elle doit obtenir la corde, elle doit aller en enfer!

– Est-ce donc un fait que tous ceux qui se suicident vont en enfer?

– Pas vraiment.

– Pourquoi pas?

– Ha, nous les démons sommes ceux qui les poussons à se suicider, à se pendre, tout comme je l’ai fait.

– Ne regrettes-tu pas d’avoir commis un tel acte méprisable?

–Laisse-moi seul. Ne m’ennuie pas avec ton faux dieu. C’était de ma faute…répondit le démon avant de se mettre à délirer d’une terrible manière.

Satan étant considéré comme le père de tous les mensonges, personne ne savait vraiment si Judas s’exprimait vraiment à travers Anna, s’il avait été damné ou s’il se trouvait réellement en enfer.

Puis, quand la prière d’exorcisme fut renouvelée, le démon Jacob fit son apparition. Comme pour Judas, sa voix était celle d’un homme, et l’on devinait qu’avant d’être démon, il avait été un être humain.

Quel Jacob es-tu? demanda l’exorciste.

Le père de la jeune fille possédée.

Exorcisme

Des développements ultérieurs divulguèrent que l’homme était grossier, brutal, et qu’il avait vécu une vie de débauche et d’avilissement. Il avait tenté à plusieurs reprises de forcer sa fille à commettre l’inceste, mais elle lui avait fermement résisté et il l’avait maudite, appelant des esprits maléfiques à s’emparer d’elle et à l’inciter à commettre tous les péchés possibles. Il souhaitait ainsi détruire son corps et son âme.

Jacob avoua également n’être pas mort subitement mais avoir été autorisé à recevoir le sacrement de l’extrême-onction. Cependant, ce sacrement ne lui avait été d’aucune utilité car il s’en était moqué, tout en ridiculisant le prêtre qui était venu à son chevet. Il expliqua à l’assistance que quels que soient les péchés commis dans cette vie, il était toujours possible d’être pardonné avant sa mort et qu’il avait eu, lui-aussi, la possibilité d’être sauvé. Cependant, comme il ne s’était jamais repenti de ses actes, avoir donné son propre enfant aux démons l’avait condamné à la damnation éternelle, ce qu’il ne semblait guère regretter. De l’enfer où il se trouvait, il continuait à torturer sa fille, Lucifer l’avait volontiers autorisé à le faire, et malgré toutes les prières solennelles de l’Église, il n’était pas disposé à abandonner son corps. « Mais tu vas obéir! La puissance du Christ et de la Sainte Trinité va t’obliger à retourner dans la fosse de l’enfer à laquelle tu appartiens!» Un cri de protestation s’en suivit mais le Père Theophilus, sans écouter les suppliques de l’esprit maléfique, recommença à réciter les prières d’exorcisme.

Mina, la maitresse de Jacob, se trouvait en enfer avec lui, et elle dut également répondre aux questions du prêtre. De sa voix haut perchée, presque une voix de fausset, elle s’était déjà fait remarquer parmi les autres entités et elle venait d’avouer son nom. Mina avait vécu une longue vie immorale en étant la maitresse de Jacob alors que sa femme vivait encore, mais son séjour éternel en enfer était surtout dû aux assassinats des enfants dont elle s’était rendue coupable et dont elle ne s’était jamais repentie.

Tu as commis des meurtres quand tu étais encore en vie. Qui as-tu tué?

Petits, répondit amèrement Mina. Bien évidemment, elle parlait de ses propres enfants.

Combien en as-tu tué?

Trois… Non, en fait quatre, répondit l’esprit à contrecœur. Mina se montrait particulièrement haineuse et ses réponses étaient remplies d’une rancœur amère. Son comportement envers le Saint-Sacrement était indescriptible. Elle crachait et vomissait de la plus hideuse des manières de telle sorte que les deux prêtres, le Père Theophilus et le pasteur, devaient utiliser des mouchoirs en permanence pour essuyer la salive de leur soutane.

Pour comprendre cette histoire, il faut savoir que les rencontres et les batailles contre les différents démons s’étendirent sur un certain nombre de jours. Parfois, le dialogue s’arrêtait pendant des heures et des heures, brusquement interrompus par des cris et des hurlements qui ne pouvaient être arrêtés que par la prière et l’exorcisme. Souvent, il était impossible d’obliger les démons à répondre aux questions, et d’innombrables esprits démoniaques venaient régulièrement troubler la cérémonie de leurs manifestations désagréables pour ne pas dire insupportables.

Sous leur influence, le visage d’Anna se déformait tellement que personne ne pouvait plus la reconnaître et son corps se tordait d’une si incroyable manière que ses contours disparaissaient. Son pauvre visage pâle, émacié, devenait brusquement rouge comme de la braise. Ses yeux sortaient de leurs orbites, ses lèvres enflaient, devenant aussi grosses que des mains, et son corps décharné se mettait brusquement à gonfler, devenant si énorme que le pasteur et les quelques sœurs qui la tenaient se retiraient, terrorisées, pensant que la malheureuse allait exploser. Parfois, son ventre et ses extrémités devenaient durs comme du fer et de la pierre et, à ce moment-là, son corps était si lourd que les pieds de fer du lit pliaient vers le sol.

L’exorcisme solennel avait commencé par la récitation des litanies de tous les Saints. Toutes les personnes présentes s’étaient agenouillées et avaient répondu aux prières. Au début, les mauvais esprits s’étaient tenus tranquilles, mais plus la cérémonie avançait et plus ils se montraient turbulents. Ils réagissaient aux mots sacrés, grinçant des dents, gémissant et glapissant comme des chiens battus...

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Source: Begone Satan! A Soul-Stirring Account of Diabolical Possession, du Rev. Carl Vogl.

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