Exorcisme à Earling -3- (USA)
Mots-Clés :Earling,Anna Ecklund,Père Theophilus Riesinger,Père Steiger,exorcisme,possession
Les démons silencieux étaient innombrables. Apparemment, ils faisaient partie d’une classe inférieure, car ils ne présentaient aucune forme de puissance. Leurs voix étaient un concert incompréhensible de sons d’où aucune réponse ne pouvait être distinguée. Il n’y avait aucun discours articulé, mais plutôt des gémissements pitoyables et de faibles hurlements. Ils ne résistaient que rarement aux puissants effets de l’exorcisme, ils venaient en horde, repartaient de la même manière, et de nouveaux démons du même type les remplaçaient.
Les esprits vengeurs étaient sauvages, violents, agressifs, grossiers et c’était précisément eux qui menaçaient le pasteur de lui faire regretter son consentement. Leurs intrigues avaient presque réussi à le dresser contre son ami de longue date, le Père Theophilus. Ces esprits semblaient emplis de colère envers tous les êtres humains et leur attitude démontrait de monstrueux mélanges de haine, d’envie, de méchanceté, de vengeance, de tromperie et de ruse.
Pendant le processus d’exorcisme, les mauvais esprits avaient, à plusieurs reprises, fait des déclarations qui indiquaient qu’ils cherchaient à épuiser le pasteur. Une fois, au milieu de la nuit, le Père Steiger fut soudainement réveillé par des perturbations dans sa chambre. Il se demanda tout d’abord si des rats ne rongeaient pas quelque chose, puis, écoutant plus attentivement, il remarqua que le bruit semblait tout proche, près de son lit. Durant les quatorze années passées dans la maison, jamais il n’avait rien connu de tel. Surpris que tant de rats puissent courir librement dans la pièce, il frappa de son poing sur le mur pour éloigner les rongeurs, en vain. Il utilisa ensuite sa canne, et comme rien ne semblait les faire fuir, il prit sa chaussure et se mit à marteler le mur. Malheureusement, au lieu de s’arrêter, le bruit devint pire encore. Stupéfait, le prêtre songea alors que s’il attendait, alors les rôdeurs de la nuit disparaitraient d’eux-mêmes. Il attendit… encore et encore, et brusquement, le martèlement commença à retentir de bas en haut, passant d’un mur à l’autre, menaçant de les endommager.
Après la dure journée qu’il venait de passer, le Père Steiger aurait eu besoin d’une bonne nuit de repos mais alors qu’il songeait à cela, soudain lui vint une idée qui lui sembla tout d’abord stupide. Peut-être y avait-il une relation entre ces rôdeurs de la nuit et les mauvais esprits qu’il combattait. Les démons l’avaient menacé, et peut-être mettaient-ils ainsi leur menace à exécution. Si tel était le cas, il devait se résoudre à utiliser ses armes spirituelles contre eux. Se fortifiant avec son étole, il tenta une nouvelle fois de dormir, mais même s’il parut faiblir, le bruit ne cessa point. « Attends maudit chien de l’enfer, je vais encore me débarrasser de toi!»
Le pasteur se leva de nouveau, alluma deux bougies devant un crucifix et récita la formule du petit exorcisme contre les mauvais esprits. Apparemment, c’était là une langue que ces démons comprenaient car immédiatement, le silence se fit.
Quelques nuits plus tard, le Père Steiger connut une nouvelle nuit agitée. Les portes cliquetaient, la maison tremblait, et le malheureux s’imaginait en proie à une nouvelle attaque démoniaque quand soudain, riant de lui-même, il comprit qu’un train traversait le village et qu’il s’était alarmé d’un rien. Étrangement, il entendait son moteur tourner mais pas le bruit de son déplacement. Au bout de quelques minutes enfin le bruit cessa mais, presque aussitôt, il recommença, cette fois au niveau de la porte. Pensant qu’elle était restée entrouverte et qu’elle cognait contre le mur, le pasteur se releva à sa grande surprise, il la trouva fermée. Saisissant la poignée, il tenta alors de l’ouvrir mais malgré tous ses efforts, la porte resta close. Comprenant que le diable était revenu lui jouer un de ses tours, le pasteur prit de l’eau bénite, en aspergea la porte, les fenêtres, et la pièce puis il récita la formule du petit exorcisme et brusquement, le vacarme cessa. « O toi misérable Satan, maintenant je connais ta ruse furtive. Attends, je vais bientôt t’enseigner les bonnes manières.»
Plus tard, il apprit que d’autres prêtres, qui avaient participé à l’exorcisme, avaient connu les mêmes désagréments et qu’à certains, des choses pires étaient même arrivées. Quand le soir tombait, ils n’osaient plus se retirer sans avoir de l’eau bénite et leur étole avec eux. Les bruits qu’ils entendaient étaient souvent si persistants que l’un ou l’autre devait se relever la nuit pour en chercher la cause, ne trouvant la paix qu’après avoir prié. Des rôdeurs de la nuit de ce genre ont été rapportés dans d’autres cas d’exorcisme, et ils peuvent se manifester longtemps après que les mauvais esprits aient été chassés de la personne possédée.
Chaque jour, peu de temps après le début du rituel, Anna perdait connaissance. Lors la cérémonie prenait fin, alors elle se réveillait et elle était elle-même. Elle disait n’avoir aucune connaissance de ce qui se passait durant les séances. Elle était fatiguée, pour ne pas dire épuisée, et elle devait souvent être transportée pour aller d’un endroit à un autre. Durant cette période, Anna ne parvenait pas à manger d’aliments solides, de la nourriture liquide lui était injectée, mais, malgré sa faiblesse et le peu de matière ingérée, elle vomissait vingt à trente fois par jour.
Il semblait incroyable qu’elle arrive à supporter l’exorcisme en dépit de son état, surtout que le diable lui infligeait mille sévices. A une occasion, sa souffrance fut telle que son visage prit la couleur de la mort. « Grand Dieu, elle est en train de mourir. Je vais chercher les saintes huiles! » s’écria le Père Steiger, qui pensait qu’il y aurait de terribles conséquences pour eux si jamais la possédée mourait dans ces conditions. Fort de son expérience, le Père Theophilus l’arrêta: « Restez ici mon ami, la femme ne mourra pas. Absolument pas. Cette manifestation n’est que l’une des ruses de Satan. Il ne peut pas et n’est pas autorisé à la tuer. Absolument pas. »
L’exorcisme d’Anna Ecklund
ATTENTION, certaines scénes de ce film peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties
L’Exorcisme dura vingt-trois jours
La durée de l’exorcisme s’étendit sur une période exceptionnellement longue. Il dura vingt-trois jours, divisés en trois étapes différentes. Il commençait tôt le matin et se terminait tard le soir. Le diable tentait d’affaiblir les prêtres et les religieuses pour les inciter à relâcher leurs efforts et le pasteur ne pouvait pas toujours être présent. Parfois, le soin des âmes de sa paroisse l’éloignait et il arrivait qu’une multitude de choses, terribles et fascinantes, aient lieu en son absence, mais cependant d’autres prêtres dignes de foi se trouvaient là, prêts à témoigner.
La formule de l’exorcisme était répétée depuis plusieurs semaines quand il commença à y avoir quelques indications suggérant que le diable pourrait être contraint de quitter Anna. Le Père Theophilus avait rapidement réussi à éloigner un grand nombre de démons par la puissance de la prière et des exorcismes, mais les quatre plus vils ne purent être délogés avant une longue période. Satan semblait avoir rassemblé toutes les forces de l’enfer pour remporter une victoire finale dans cette affaire.
Il était devenu évident que les forces de l’enfer se trouvaient sous la direction d’un commandant en chef qui, comme un général, envoyait de nouvelles recrues au combat à chaque fois que les anciens combattants, épuisés, étaient contraints à l’abandon. Lorsqu’ils se voyaient forcés de partir, ils soupiraient, suppliaient pitoyablement et se plaignaient de leurs voix maléfiques: « Oh, ce que nous avons dû mettre en place ici, c’est tout simplement terrible tout ce que nous avons souffert.»
D’autres voix encourageaient les démons, les exhortant à ne pas laisser la place: « Et comment nous allons grincer des dents et souffrir, comment il va nous torturer à nouveau si nous revenons sans avoir accompli notre tâche.» Ils évoquaient clairement Lucifer comme un bourreau.
Afin de ne plus laisser à Satan et à ses hordes aucun répit, le Père Theophilus décida finalement de continuer les exorcismes toute la nuit, espérant ainsi atteindre la victoire. L’exorciste possédait une grande endurance et des nerfs d’acier, mais il épuisa ses dernières ressources dans cet exploit presque surhumain.
Pendant trois jours et trois nuits, il continua sans entracte. Les sœurs qui l’assistaient en alternance étaient au bord de la dépression mais l’effet désiré ne venait pas. Le Père Theophilus était à bout de force, il avait l’air d’un cadavre ambulant et son visage semblait avoir vieilli de vingt ans en trois semaines.
On pourrait peut-être se demander si le diable, à un moment donné, n’a pas révélé des choses intéressantes.
Il faut garder à l’esprit que les questions posées au diable et les réponses qu’il donnait n’étaient nullement un dialogue ludique entre les mauvais esprits et l’exorciste. Souvent, une longue période survenait avant qu’une réponse ne puisse être extirpée à Satan. La plupart du temps, quand il était invité à répondre en vertu des pouvoirs de l’exorcisme, il poussait un mugissement horrible, gémissait ou hurlait. L’exercice était si terrible, si fastidieux et si frustrant que parfois l’exorciste se retrouvait complètement recouvert de sueur et qu’il devait changer ses vêtements trois ou quatre fois dans la journée. Vers la fin, il était si faible qu’il ne pouvait continuer qu’avec l’aide de Dieu et qu’il demandait grâce pour sa propre vie.
Toutes les questions que posait le Père Theophilus se référaient à l’exorcisme, mais parfois les réponses du diable suggéraient d’autres questions qui s’éloignaient de l’affaire. En de telles occasions, il était généralement snobé par le démon, qui lui répondait de manière grossière et rude: « Tais-toi, ce ne sont pas tes affaires. »
A un moment donné, Satan devint plutôt bavard à propos de l’Antéchrist. Lorsqu’il lui fut demandé ce qu’il voulait dire en affirmant que la rage furieuse de l’Antéchrist serait dirigée contre l’Église de Dieu, il affirma que c’était évident et continua insolemment: « Oui, Satan est déjà à l’étranger, et l’Antéchrist est déjà né en Palestine. Mais il est encore jeune. Il doit d’abord grandir incognito avant que sa puissance ne devienne connue. »
A une autre occasion, quand le Père Theophilus insista pour que le diable parte et retourne en enfer, ce dernier répondit dans un grognement: « Comment peux-tu me bannir en enfer? Je dois être libre d’ouvrir la voie pour l’Antéchrist.» Et une fois encore, il parla à travers la femme possédée: « Nous savons beaucoup de choses. Nous lisons les signes du temps. Ce siècle est le dernier. Quand les gens écriront l’an 2000, la fin sera à portée de main…»
Puis les mauvais esprits commencèrent à hurler et à glapir de crainte alors que les prières d’exorcisme étaient solennellement prononcées et que les bénédictions avec la relique de la croix et l’Hostie consacrées étaient données: « Oh, nous ne pouvons pas le supporter plus longtemps! Nous souffrons intensément! Arrête-ça, arrête-ça! C’est bien pire que l’enfer!» Ces gémissements, indiquant la douleur et la souffrance, étaient le signal d’un départ imminent.
– Par conséquent, partez, maudites créatures! Il est en votre pouvoir de vous libérer de ces souffrances. Laissez cette pauvre femme en paix! Je vous en conjure, au nom de Dieu Tout-Puissant, au nom de Jésus Christ de Nazareth, au nom de Sa mère la plus pure, la Vierge Marie, au nom de l’Archange Michael!
– Oh oui, gémissaient-ils. Nous sommes prêts. Mais Lucifer ne nous laissera pas.
– Dites la vérité. Est-ce que Lucifer seul est la cause de tout ceci?
– Non, lui tout seul, cela ne pourrait pas être. La justice de Dieu ne le permettrait pas mais l’expiation n’a pas encore été suffisante pour elle.
Cette information fut précieuse, car elle incita le pasteur à demander aux membres de sa paroisse d’augmenter leurs actes d’expiation pour aider la femme.
Conformément à la demande de leur pasteur, les paroissiens se rendirent volontiers à l’église et passèrent des heures en adoration devant le Saint Sacrement. Du matin jusqu’au soir ils priaient avec ferveur, demandant la destruction des puissances infernales et la victoire de l’Église sur les forces du mal. Tout en continuant à suivre le rituel, le prêtre encourageait les siens au jeune et à la pénitence, espérant que leurs actions renforceraient les prières de l’exorcisme.
A cette époque, Anna rapporta que durant ses périodes de repos, elle avait des visions de batailles horribles entre les bons et les mauvais esprits qui se succédaient. Satan faisait de son mieux pour ne pas être chassé. D’après elle, de nombreux anges assistaient à l’exorcisme, certains se présentant sur des chevaux blancs, et sous la direction de Saint-Michel, ils mettaient les serpents infernaux en déroute et chassaient les démons dans l’abime de l’enfer.
Sainte Thérèse
Sainte Thérèse de Lisieux apparut également à Anna au cours de ces journées cruciales et prononça des paroles consolatrices: « Ne perds pas courage. Le pasteur en particulier ne devrait pas renoncer à l’espoir. La fin est pour bientôt.»
Cette apparition se produisit un certain soir où, à leur grande surprise, les religieuses et la sœur du pasteur remarquèrent soudainement un bouquet de roses blanches au plafond. Puis, après un moment, la vision disparut progressivement. Le pasteur nota les regards anxieux de ces dames tournés vers le plafond, mais quand il les suivit, il ne remarqua rien. Cependant, ces paroles encourageantes avaient donné un nouvel élan aux prêtres. Maintenant, ils savaient que la victoire était proche.
Au cours des derniers jours, les démons montraient leur grande crainte à l’idée de retourner en enfer. Le Père Theophilus insistait pour qu’ils partent, encore et encore, et ils plaidaient pitoyablement: « Tout sauf ça, tout sauf ça. » Ils voulaient bien être bannis dans un autre endroit, ou dans une autre créature, mais ils ne voulaient pas être repoussés en enfer.
– Mais vous êtes déjà en enfer, leur dit l’exorciste.
– C’est vrai, c’est vrai, gémissaient-ils. Nous apportons l’enfer avec nous. Pourtant, c’est un soulagement que d’être autorisés à se déplacer sur la Terre jusqu’à ce que nous devions nous rabattre en enfer et soyons damnés pour l’éternité.
La délivrance
Peu à peu, la résistance des démons déclinait. Ils semblaient désespérés, gémissaient et il devenait évident qu’ils ne pouvaient plus supporter les tortures de l’exorcisme. Alors, avec une grande angoisse, ils expliquèrent qu’ils allaient finalement retourner en enfer. Cependant, il convenait de se méfier de leurs paroles, les démons étant, par essence, trompeurs et peu fiables. Parfois, ils font semblant de quitter le possédé, qui se sent bien pendant un certain temps, afin de se défaire des observateurs non avertis. Ce fut pour cette raison que le Père Theophilus, complètement épuisé, exigea au nom de la Très Sainte Trinité que les démons fassent un signe au moment de leur départ en lui donnant leurs noms respectifs. « Oui,» promirent-ils catégoriquement.
Le vingt-trois décembre 1928, vers 20 heures, la possédée se libéra brusquement de l’emprise des sœurs et d’une secousse, se dressa devant eux. Seuls ses talons touchaient le lit et à première vue, elle semblait suspendue au plafond. « Redescendez-la! Redescendez-la! » cria le pasteur alors que le Père Theophilus la bénissait de sa relique de la Croix en disant: « Partez, démons de l’enfer! Arrière, Satan, le Lion de Juda règne! »
Au même moment, la rigidité du corps de la femme disparut et elle s’effondra sur le lit. Puis un son perçant remplit la salle, la faisant trembler violemment et des voix purent être entendues: « Belzébuth, Judas, Jacob, Mina. » Ces noms furent répétés un certain nombre de fois, avant de se faner dans le lointain. « Belzébuth, Judas, Jacob, Mina. Enfer-Enfer-Enfer! »
Toutes les personnes présentes furent terrifiées par cette scène horrible. C’était là le signe tant attendu, indiquant que Satan et les démons avaient été forcés de quitter leur victime et de retourner en enfer.
Alors, la femme ouvrit les yeux et la bouche, et elle sourit aimablement. Des larmes de joie remplirent alors les yeux des témoins…
Source: Begone Satan! A Soul-Stirring Account of Diabolical Possession, du Rev. Carl Vogl.
Astral 2000 - Gérard - Juillet 2018