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L’AFFAIRE D’ARC-WATTRIPONT (BE)

Mots-Clés : Arc-Wattripont, Belgique, poltergeist, hantise, exorcisme, télékinésie, CERPI.

 

Esprit, étais-tu là ?

La petite commune d’Arc-Wattripont en province de Hainaut, au sud-ouest de la Belgique, fut en janvier 1993 le théâtre d’un petit Amityville à la belge, les crimes en moins.

Les faits se déroulent dans une petite maison. Le soir du mardi 5 janvier de cette année-là, une famille modeste accompagnée de plusieurs gendarmes assistent impuissant à un carnage au sein de l'habitation.

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La famille D. est composée de cinq personnes : R. D. et son épouse, leur fils ainsi que leur fille N. D. et son fiancé E. B. 24 ans, le principal protagoniste qui intégra la famille deux ou trois semaines plus tôt.

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E. B. le fiancé de la fille D.

Complètement désemparé et impuissant face aux phénomènes rencontrés, le père de famille fait appel à la gendarmerie aux environs de 22h20.

B. B. et un collègue, tous deux gendarmes, qui étaient de permanence, reçurent l'ordre du poste central de se rendre à la rue B à Arc-Wattripont, où des déplacements inexpliqués d'objets semblaient se manifester.

«Mon collègue et moi obéissons, bien sûr. Mais on en rigole: ce n’est pas la première fois qu’on nous annonce quelque chose de très spécial – un homme qui a tué sa femme par exemple – et qu’il n’y a rien du tout quand on arrive sur place…».

«C’est R. D. (le père de famille) qui nous a ouvert la porte. Il avait un casque de contremaître sur la tête. On a pensé qu’on arrivait chez des fous. Ou chez des plaisantins.»

Leur impression fut confirmée par les premières choses qu’ils virent et entendirent : «La pièce de séjour était en grand désordre, comme après certains différends familiaux. On nous dit que des objets se déplaçaient tout seuls depuis trois semaines mais que, ce soir, c’était plus fort que d’habitude.»

Les gendarmes souhaitent inspecter les autres pièces. Ils constatent qu'une garde-robe et une commode ont été renversées dans la chambre mansardée où logent la fille et son fiancé.

A cause de bruits étranges provenant de la cuisine, les gendarmes redescendent et font les constations suivantes : des morceaux de verre dûs à l'explosion de la vitre intérieure du double vitrage de la fenêtre ont été projetés un peu partout et sur le sol de la cuisine alors que la vitre extérieure et le lustre n'ont subi aucun dommage.

« Je commence alors à comprendre pourquoi le type avait mis un casque » se souvient B. B. «Puis je demande à tout le monde de quitter la maison, bien qu’il fasse très froid. On rentre dans notre combi pour demander au dispatching qu’il envoie une équipe, parce que nous on ne comprend pas ce qui se passe. Entretemps, on entend que ça tambourine sur un volet alors que tout le monde se trouve à l’extérieur. Je me dis qu’il y a une sixième personne à l’intérieur. Sur place, on ne trouve rien. Puis, alors qu’on est seuls dans une pièce avec le collègue, on voit des objets qui se déplacent à grande vitesse. Une cafetière par exemple. Puis des débris de verre. Je relève une chaise qui était tombée, je l’observe du coin de l’œil et elle retombe… »

B. B. est soulagé quand son supérieur, l'officier de gendarmerie, le rejoint. «  un gros bouquin venu de nulle part traverse la cuisine et se fracasse violemment contre un mur.» … «L’officier était jeune. Il pensait que sa carrière était fichue, d’aller devoir raconter ça… Plusieurs années après, on en a reparlé ensemble. On était content d’avoir les mêmes souvenirs. Car on se demandait si on n’avait pas rêvé… Je sais que, sur un plan personnel, ça l’a fortement marqué: dans les réunions de famille, il ne fallait pas plaisanter avec ça. »

C’est à partir de ce moment-là que les médias s’intéressent à cette affaire et que la presse en fait la une de ses journaux.  (Reportage réalisé à l’époque  par la chaine de télévision RTL TVI Belgique : http://www.rtl.be/rtltvi/video/279462.aspx )

Les phénomènes :

La majorité des faits eurent lieu au sein de l'habitation d'Arc-Wattripont dans le courant de la nuit du 5 au 6 janvier ainsi que du 6 au 7 janvier 1993.

Voici une liste non exhaustive de quelques phénomènes auxquels ont été confrontés la famille et certains membres des forces de l’ordre :

  • Un morceau d’une plaque de marbre de la cheminée a été retrouvéà l’étage.
  • Un des policiers se trouvant dans l’escalier a été la cible de deux morceaux de marbre projetés par derrière dans sa direction.
  • Un téléphone portable a été projeté sur le sol plusieurs fois de suite. A force de tenter de maîtriser cet appareil, le découragement général a incité les personnes présentes à le laisser par terre. Par la suite, c’est « la fiche de connexion de la base même du téléphone qui a été arrachée avec une extrême violence » (un membre de la police)
  • Une petite statue de saint Antoine posée sur la cheminée a été jetée par terre et, de ce fait, décapitée.
  • Un livre ayant été projeté d’un endroit où il n’y avait personne, a frôlé la tête d’un officier de gendarmerie.
  • La table de la cuisine s’est subitement déplacée sur le sol, sur une distance d’environ 15 à 20 centimètres, sans aucune manipulation apparente. Un policier y était attablé et certifie que E.B. était éloigné de cette table.
  • La vitre intérieure de la fenêtre à double vitrage de la cuisine se serait volatilisée en explosant.
  • Dans la cuisine, un pot à lait métallique posé sur la table, s'est mis tout à coup à s’élever rapidement à la verticale, à toucher le plafond et se diriger vers un mur pour finir sa course sur le sol, au mépris des lois l’apesanteur.
  • Des manifestations assez violentes ont eu lieu dans la chambre d’E.B. et de N. sa fiancée :

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C’est un policier qui décrit les faits. Il se trouvait à l’étage avec certains collègues pour  surveiller la chambre à coucher qui était dans une semi-obscurité, quand à un moment   donné, un bruit impressionnant se fit entendre. Les représentants de l'ordre pénétrèrent  dans la pièce et remarquèrent qu’un trou préexistant avait subitement augmenté de taille,  passant du simple au double. Aucun débris ne se trouvait dans la chambre. Ce n’est que le  lendemain qu’on retrouva ces morceaux de bois au rez-de-chaussée.

Le policier affirma avoir vu, toujours dans cette chambre, que le matelas (où se trouvait  E.B.) s'était soulevé plusieurs fois de suite et qu'il était resté en lévitation « pendant au moins 5 secondes ».

  • Dans cette pièce, on pouvait entendre des « craquements terribles comme si le lit était dévoré par des rats » déclara un policier.
  • Des pantoufles ont commencé à virevolter.
  • Une lampe de chevet de cette chambre s’est retrouvée fracassée sur le sol, au bas des escaliers. Il n’y avait aucune présence à l’étage.

Les intervenants :

Ces phénomènes aux caractéristiques exceptionnelles intriguèrent bon nombre de personnes de disciplines et de convictions différentes. Ainsi, dans ce contexte particulier, plusieurs intervenants participèrent aux investigations.

Il est bon de noter que la rumeur fit intervenir des enquêteurs tels que les frères Bogdanov et d'autres. Ces allégations étaient en partie infondées. Par contre, nous pouvons citer sans être exhaustif :

Michel Vanbockestal, Président du CERPI Belgique (Centre d’Études et de Recherches sur les Phénomènes Inexpliqués - Lien : CERPI), auteur de deux ouvrages : « Les phénomènes inexpliqués en Belgique » (Éditions Obscuria 2011 – Paris-Bruxelles) et « Le poltergeist d’Arc-Wattripont. Vérité, scandale et désinformation » (Éditions Le Temps Présent. SARL JMG éditions -  80290 Agnières – Octobre 2015), Giovanni Cosentino, Licencié en sciences physiques. Professeur de physique à l’Athénée royal de Mons 1. (Belgique) auteur d’un rapport paru en 1997 dans la Revue Française de Parapsychologie, Jacques Théodore, docteur en sciences de l'Université de Paris VI, immunologue et zététiciens, Jean-Marie Tesmoingt, licencié en philosophie et lettres (Université de Liège), journaliste scientifique, journaliste d’investigation, expert en détection des fraudes dans les phénomènes paranormaux, professeur dans l’enseignement secondaire supérieur, Vladimir Verovacki, biologiste et psychologue à l’université de Belgrade (Serbie), Jean Dierkens, psychanalyste, neuropsychiatre, professeur émérite de psychologie médicale des Université Libre de Bruxelles et Université Mons-Hainaut (Belgique), Yves Lignon, licencié en mathématiques, statisticien et parapsychologue, un radiesthésiste A. P., un géobiologue, des psychologues, deux démonologues, des enquêteurs néerlandophones, des gendarmes dont Y.D. et B.B. (à cette époque, la gendarmerie était encore existante en Belgique), un garde-champêtre V.P., la police communale, l’évêque gallican Monseigneur Patrick Meurant, Monseigneur Henri Dubois, responsable de l’Église Gallicane cette année-là, le Père Joseph Massart accompagné d’assistants. Ces derniers ayant été délégués par Monseigneur Meurant, etc.

Analyse et conclusion :

Comme nous pouvons le constater, la liste des phénomènes, des témoins et des intervenants est relativement longue. Pourtant, il convient de rappeler que ces manifestations se sont produites sur un laps de temps assez court, soit 48 heures, quoique la famille D. ait affirmé plus tard que des événements un peu plus anodins firent encore leur apparition par la suite.

Au moment des faits, E.B. était, depuis un certain temps, dans une situation de vie très perturbée. Plusieurs évènements de sa vie le déstabilisaient. Il était au chômage, il avait des soucis de santé et d’argent, de probables soucis avec sa famille, etc.

Le fait de pouvoir cohabiter avec la famille de sa fiancée N. lui laissait entrevoir une vie plus sereine. Toutefois, cette cohabitation le perturba davantage. Il se retrouva dans un entourage auquel il n’était pas préparé : une famille très catholique, très pieuse.

Par recoupement, on a pu apprendre que sa dulcinée N. n’en était pas à son premier flirt. Ce passé chagrinait aussi E. ce qui n'arrangeait pas les choses.

On sait aussi qu’à une certaine époque, E.B. se serait intéressé de près ou de loin au spiritisme. Ces expériences auraient-elles imprégné E. au point qu’il se serait persuadé d’être possédé ? C’est très probable car E. se disait bien habité par des entités. Il en était convaincu. C’est pour cette raison qu’une série d’exorcismes fut réalisée, entre autres, par l’évêque gallican Monseigneur Patrick Meurant.

(Vidéo d’un des exorcismes d’E. B. réalisé de 23H00 à 4H00 du matin  par Monseigneur Patrick Meurant. Filmé en Belgique par les caméras de « Mystères »: https://www.youtube.com/watch?v=ck2latxvb0U )

Qu’il y ait eu des poltergeists à Arc-Wattripont, c’est très probable. Seulement voilà, on a surpris E. B. en train de s’emparer à un certain moment d’un objet et de le lancer comme pour faire croire à un phénomène inexpliqué. On sait que, dans ce genre de manifestation, la fraude peut exister. Mais, comme le précise Pascale Catala dans son ouvrage « Apparitions et hantises », Presses du Châtelet, 2004, ce n’est pas une raison pour discréditer totalement les faits : « Dans les dossiers sur lesquels ils enquêtaient, les parapsychologues ont souvent découvert que des sujets simulaient les poltergeists en provoquant eux-mêmes les dégâts (en cassant des objets ou les renversant, en lançant des pierres, etc.). Alan Gauld a relevé des “fraudes” dans 12 % des cas, et Hans Bender dans 26 %, et ceci même dans les cas où l'on avait pu mettre en évidence par ailleurs des événements paranormaux. Il convient donc de rester très prudent et d'adopter une attitude nuancée : ce n'est pas parce qu’un sujet fraude ou simule, qu'il s'agit obligatoirement d'un faux poltergeist. Tizané faisait remarquer que les gendarmes prenaient souvent un sujet en flagrant délit, et décrétaient que l'affaire était résolue, alors qu'il n'en était rien, certains phénomènes restant totalement inexpliqués. »

La parapsychologie se réfère souvent à l'hypothèse suivante : une forme de télékinésie incontrôlée et inconsciente serait à l'origine de la manifestation de poltergeists. Une catégorie de personnes telles que les adolescents (et plus précisément les adolescentes) et les personnes souffrant de névrose ou d'instabilité émotionnelle (par exemple E.B.) seraient plus particulièrement ciblée. Il y aurait donc une corrélation entre les troubles psychologiques de ces personnes et les manifestations de poltergeists qui seraient générées par la force du psi incontrôlé (RSPK : Recurrent Spontaneous PsychoKinesis, psychokinésie spontanée récurente).

Cependant, certains phénomènes peuvent être expliqués de manière rationnelle. Rappelons que nous sommes en janvier en plein hiver mais que ce mois est assez pluvieux (sources IRM). Cette forte humidité et les températures variant sur le pays entre  02 °C et 15 °C et exigeant un peu de chauffage auraient pu causer des craquements dans les planchers et la charpente. Cette humidité aurait pu aussi produire des odeurs nauséabondes et entraîner des frictions au niveau des volets et des fenêtres. Si l’habitation avait été pourvue d'un chauffage central mal entretenu et mal réglé, il aurait pu ne pas chauffer correctement certaines pièces et ainsi engendrer un certain nombre de bruits.

Il faut bien reconnaître que l’origine de ce poltergeist peut être attribué à E. B. et cela bien malgré lui. Comme les enquêtes ont pu le déterminer, E. B. était très perturbé. Le jeune homme était fort affecté par son environnement socio-culturel et familial. Il était sans conteste déstabilisé par différents facteurs tels que l'éloignement par rapport à sa famille et son intégration dans la famille très catholique de sa fiancée : il ne s'attendait à un contexte aussi religieux.

On sait également que, dans le passé, un accident de voiture lui avait occasionné un grave traumatisme cérébral. Cet accident aurait-il pu éveiller chez lui une énergie incontrôlable qu'il est encore difficile de définir?

Après une longue enquête aux multiples rebondissements et après le classement de ce dossier par la Justice, Michel Vanbockestal, fondateur du CERPI (Centre d’Etude et de Recherche sur les Phénomènes Inexpliqués) situé en Belgique, décida de reprendre des investigations « contre vents et marées » sic.

Plusieurs choses sont regrettables dans le cas du poltergeist d’Arc-Wattripont. Les médias racontèrent parfois tout et n’importe quoi sur ces phénomènes : une cassette vidéo qu'un des gendarmes avait réalisée, fut mise sous scellés par le Parquet du Procureur du Roi de Tournai et le dossier fut classé, des rapports et des avis furent présentés par des enquêteurs qui ne s'étaient jamais déplacés, un rapport fut établi par un zététicien alors qu’il n’était pas sur place au plus fort des « crises », etc.

Une chose est certaine : le poltergeist d’Arc-Wattripont fait partie de ces cas soulevant encore de nombreuses questions auxquelles la science actuelle devrait probablement un jour apporter des explications.

Concluons par les propos du Professeur Jean Dierkens mentionnés dans la préface du livre "Le poltergeist d'Arc-Wattripont, Vérité, scandale et désinformation" de Michel Vanbockestal :

"Aucun fait valablement observé et enregistré ne peut être nié ; autre chose est d'imposer comme vérité absolue et croyance préalable une cause qui ne devrait être qu'une hypothèse de recherche".

“ Le Diable n’apparaît qu’à celui qui le craint” - Proverbe arabe

Sources :

Michel Vanbockestal, Président du CERPI : 

- « Les phénomènes inexpliqués en Belgique » (Éditions Obscuria 2011 – Paris-Bruxelles)

- « Le poltergeist d’Arc-Wattripont. Vérité, scandale et désinformation » (Éditions Le Temps  Présent. SARL JMG éditions -  80290 Agnières – Octobre 2015.)

Giovanni Cosentino, auteur d’un rapport paru en 1997 dans la Revue Française de Parapsychologie.

Yves Lignon, « Les dossiers scientifiques de l’étrange » (Édition Michel lafon – 1999).

Reportage télévisé RTL.TVI :

http://www.rtl.be/rtltvi/video/279462.aspx

Avis de convaincus : 

http://www.dailymotion.com/video/xkrw95_que-se-passe-t-il-a-arc-wattripont_news

Avis de sceptiques : 

http://www.mystere-tv.com/fantomes-et-maisons-hantes-fiction-ou-realite-v4260.html (à 20 minutes du début du reportage)

Reportage documentaire « Mystères » :

https://www.youtube.com/watch?v=ck2latxvb0U

Un des exorcismes d’E. B. réalisé de 23H00 à 4H00 du matin  par Monseigneur Patrick Meurant. Filmé en Belgique par les caméras de « Mystères ».

 

ASTRAL 2000 – Gérard – Juin 2016

 

 

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