LES APPARITIONS MARIALES
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Depuis des siècles, Marie, la mère du Christ, est / serait apparue des milliers de fois à des croyants, le plus souvent à des enfants, et ses apparitions ont / auraient souvent été suivies de « miracles » ou de guérisons. Phénomène classique d'autosuggestion, hallucinations collectives, paréidolies ou manifestations parapsychologiques inconnues ?
L'Histoire est pleine de visions. Des visions qui ont amené de grands hommes à faire de grandes choses et d’autres à en perpétrer d'infâmes. Des visitations par des êtres immatériels ont, par exemple, amené Jeanne d'Arc à combattre pour la France. On relate des visions de toutes sortes : anges, démons, monstres, elfes, fées, OVNIs, saints, morts et mourants et bien d'autres choses encore. La plupart sont uniques : on les voit une fois, rarement plus. Elles se rapportent à la personne qui les voit, ou au lieu où elles sont vues, ou à une combinaison de circonstances particulières qui ne risquent pas de se reproduire de sitôt. Fascinantes certes, mais trop variées pour qu'on en puisse tirer quelque conclusion logique.
La vision la plus fréquemment rapportée dans le monde occidental depuis plus de huit cents ans est celle de la Vierge Marie, mère du Christ. Il y a quelques variations de détails, âge, vêtements, accessoires ou compagnons, mais l'ensemble des descriptions est remarquablement cohérent. Le sont aussi les rapports de guérisons et de prophéties qui accompagnent ces visions.
Le nombre des apparitions se chiffre par milliers et augmente sans cesse. En étudiant quelques cas séparés, les uns célèbres, d'autres moins, survenus en Europe et aux États-Unis depuis cent cinquante ans, nous pouvons obtenir une impression d'ensemble de ce sujet fascinant.
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1 - La Salette est un petit village des Alpes, non loin de Grenoble. Là, le 18 septembre 1846, les éléments d'une apparition de la Vierge furent réunis. Deux enfants, Mélanie Calvat, quinze ans, et Maximin Giraud, onze ans, qui gardaient leurs vaches dans un endroit isolé, virent une femme en pleurs, qui paraissait se reposer dans le lit d'un torrent à sec. Elle se leva et dit : « Pourquoi n'êtes-vous pas venus plus tôt, mes enfants? Ne soyez pas effrayés, je suis venue vous porter de grandes nouvelles.»
La Vierge en pleurs
Les enfants la décrivent comme éblouissante, « plus brillante que le soleil, bien que ce ne soit pas comparable ». Elle portait une longue robe blanche, avec une écharpe blanche imprimée, un tablier jaune et des chaussures blanches brodées de perles. Elle avait une croix sur la poitrine, qui brillait intensément. Des rayons s"en dégageaient. Surmontant leur peur, les enfants écoutèrent l'apparition. Elle prédit la famine et des épidémies : les pommes de terre et le raisin allaient pourrir. Elle se plaignit amèrement du marasme causé par les péchés du monde, et on dit qu'elle ajouta des informations secrètes, qui furent transmises au pape Pie IX en 1850.
Maximin Giraud, onze ans et Mélanie Calvat, quinze ans
Comme c'est souvent le cas, les prêtres et les fidèles commencèrent par ne pas croire l'histoire des enfants qui endurèrent des semonces, des tentatives de persuasion et même, dit-on, des contraintes physiques. Mais ils refusèrent de se rétracter, et discutèrent raisonnablement de ce qu'ils avaient vu. Le torrent, que les enfants avaient vu à sec, était rempli le lendemain. Cependant, comme il avait été prédit, la récolte de pommes de terre fut désastreuse, causant des famines en France et en Irlande, et le phylloxéra ruina les vignes. Les affirmations des enfants de La Salette n'ont jamais été complètement réfutées ...
Notre-Dame de La Salette
Sanctuaire et messages de Notre-Dame de La Salette
2 - Les événements de Lourdes, où une jeune fille de quatorze ans eut dix-huit visions de la Vierge, sont bien mieux connus. Des films, des pièces, des romans et même la télévision ont repris l'histoire de cette petite ville pyrénéenne devenue le centre de tant d'espoirs et même, quelquefois, de guérisons d'apparence miraculeuse. L'image de cette paysanne pieuse, Bernadette Soubirous, ramassant du bois, voyant la Vierge, parlant avec elle, et regardant la source miraculeuse jaillir du sol, est à présent célèbre.
Bernadette Soubirous
Mais regardons d'un peu plus près l'apparition elle-même, d'après les termes de Bernadette: « Je regardais en haut, et vis un fouillis de branches et de ronces au-dessus de la plus haute ouverture de la grotte, qui remuait et s'agitait, bien qu'il n'y ait personne pour les faire bouger. Sous ces buissons et dans l'ouverture, je vis à ce moment une femme en blanc, pas plus grande que moi, qui me saluait d'une inclinaison de tête... Elle portait une robe blanche tombant jusqu'aux pieds et révélant seulement le bout de ses orteils. La robe montait jusqu'au cou où elle était fermée par un cordon blanc. Un voile blanc couvrait sa tête et tombait sur ses épaules et ses bras presque jusqu'au bas de sa robe. Sur chaque pied, je vis une rose jaune. La ceinture de sa robe était bleue et pendait jusqu'à ses genoux. La chaîne de son chapelet était jaune, les grains blancs, gros et espacés. La femme était très jeune, et inondée de lumière. Quand j'eus fini mon chapelet, elle s'inclina vers moi en souriant. Elle se retira dans la niche, et disparut soudain. »
La grotte des apparitions
Ce fut tout ce qui se passa pendant la première apparition. Ce ne fut pas avant le 25 mars 1858 que la vision se définit comme « l'Immaculée Conception », une doctrine assez fumeuse définie par le pape seulement quatre ans auparavant. Les visions continuèrent jusqu'en juillet 1858.
Une certaine confusion s'est répandue dans la relation des faits. Bernadette avait décrit la vision comme « pas plus haute que moi », donc loin de la taille adulte. De même au début, ne donnait-elle pas à la vision un nom religieux, se contenant de l'appeler aquero (« cette chose »). Après des contacts avec un prêtre qui croyait fanatiquement à la vision de La Salette, il n'est peut-être pas surprenant qu'avec le temps elle ait identifié la vision avec la Vierge Marie et que l'histoire ait transformé la fillette vue par Bernadette en la mère de Dieu, de taille adulte ...
Lourdes - Bernadette Soubirous
3 - Au milieu du XIXème siècle, les apparitions de la Vierge se répandirent dans toute l'Europe. A l'écart des visions du continent, et bien différents aussi, furent les événements de Knock, comté de Mayo, en Irlande, le soir du 21 août 1879. La scène qui se passa sur le mur extérieur de la chapelle de ce village reculé fut ainsi décrite par le journal local TuamNews: « La première personne qui vit cela passa sans s'arrêter, mais les autres vinrent bientôt et restèrent, regardant un autel qui couvrait tout le pignon de la sacristie, encadré par les figures de Jean l'Évangéliste, la Sainte Vierge et Joseph ... L'autel était environné d'une vive lumière dorée à travers laquelle des anges semblaient voleter ... A la droite de Jean, la Sainte Vierge, les mains élevées à la hauteur des épaules, les paumes tournées vers le peuple et ses yeux levés au ciel... Ces figures restèrent visibles de 19 h 30 à 22 h, observées pendant ce temps par une vingtaine de personnes ... La Vierge portait ce jour-là une robe blanche et une couronne d'or. »
La Vierge de Knock
La nature particulière des visions de Knock, en deux dimensions sur le mur, immobiles comme des statues, inondées de lumière et de plus en plus visibles à mesure que la nuit tombait, ont fait supposer que la «vision » n'était qu'une projection de lanterne magique, ou une peinture phosphorescente à même le mur. Bien entendu, ces explications rationnelles ont semblé ridicules à la plupart des gens, mais aucune autre explication conventionnelle n'a pu être avancée.
Knock - La basilique
Knock - Intérieur de la Basilique
La basilique de Knock attire maintenant plus d'un million de visiteurs par an. La vision ne fit aucune communication, mais une sorte de «soupe », faite du plâtre du mur mélangé avec de l'eau bénite, fut administrée aux malades et des témoignages de guérison s'ensuivirent bientôt.
Knock - Visite virtuelle de la basilique
Knock : apparition silencieuse à quinze personnes. Une enquête diocésaine commencée en 1879 rend un verdict positif en 1880, confirmé par une nouvelle enquête en 1936. Le curé, Monsignor James Horan, fait construire un nouveau sanctuaire en 1967 ; la nouvelle église est consacrée par le cardinal Conway en 1976 ; le pape Jean-Paul II s'y rend, pour célébrer le centenaire de l'apparition, en 1979, et érige le sanctuaire en basilique ; (René Laurentin, Patrick Sbalchiero, « Knock Mhuire », dans Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, Fayard, 2007, p. 583-584)
4 - Des apparitions eurent lieu sur les terres du monastère de Llanthony Abbey, Capel-y-Fin, dans le pays de Galles, entre le 30 août et le 15 septembre 1880. La communauté y était dirigée par son fondateur, l'excentrique Joseph Leycester Lyne, plus connu sous le nom de père Ignatius. A la suite de l'apparition du Sacré Cœur à la sœur Janet le matin, au crépuscule du 30 août 1880, quatre garçons de la communauté, âgés de neuf à quinze ans, affirmèrent avoir été témoins d'une apparition de la Vierge : « Un halo de gloire brillait alentour de la figure, en forme de mandorle. La personne était une femme voilée, les mains élevées dans un geste de bénédiction. Cela approcha lentement. L'apparence générale ressemblait aux images de "l'immaculée Conception" ... »
Llanthony Abbey
Ils virent cette forme merveilleuse contre la haie, et après quelques minutes elle la traversa et s'évanouit. Le samedi 4 septembre, en réponse au cantique Ave Maria, une lumière dans le même buisson devint peu à peu « une forme de femme inondée de lumière... la tête et la figure couvertes d'un voile ». Puis, « dans la lumière, apparut la forme d'un homme, nu, à part un linge autour des reins ... Comme les deux apparitions se rencontraient, elles disparurent.»
L'apogée de cette série d'événements survint le 15 septembre, quand quatre personnes eurent une brève mais remarquable expérience après avoir longtemps chanté des cantiques. Ils commencèrent à en chanter un en l'honneur de la Sainte Vierge : « Nous n'avions pas plus tôt commencé que le ciel et les collines se transformèrent en cercles de lumière, des cercles sortant d'autres cercles. La lumière ruissela sur nos figures et sur la maison, et dans le cercle central se tenait une forme céleste, majestueuse, entourée de draperies flottantes. La forme était gigantesque, mais sembla se réduire à la taille humaine en se rapprochant. Elle s'arrêta tout près, devant le Saint Buisson. La vision était très distincte et les détails fort clairs, mais c'était très fugitif. »
Pèlerinage
Les apparitions de la Vierge Marie sont rares en Angleterre et les témoignages des habitants de Llanthony ont été critiqués mais jamais réfutés. Il y eut aussi des cas de guérisons effectués par des feuilles du Saint Buisson.
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Le XXème siècle n'a pas marqué de baisse de fréquence pour les apparitions. Les techniques modernes de photographie et d’enregistrement ont en fait contribué à les répandre parmi les croyants fanatiques. Les cas relevés ici sont plus disséminés géographiquement (de l'Espagne aux États-Unis) mais leurs caractéristiques ressemblent aux cas précédents. Dans tous, l'apparition parle, et dans trois, il s'agit d'une prophétie étendue. La figure vue est apparemment la même dans tous les cas, et on a des guérisons pour chacun. Dans les trois cas les plus importants, les témoins sont des enfants.
5 - Les événements, d'apparence miraculeuse, de Fatima au Portugal (1917) sont bien connus, surtout pour cette « danse du Soleil », qui prit fin à la dernière vision d'une série de six, et pour le mystère recouvrant les prophéties faites par la Vierge aux jeunes témoins, Lucia dos Santos, neuf ans, Francisco Marta, huit ans, et sa sœur Jacinta, six ans. Ils gardaient leurs moutons tout près de Fatima lorsqu'ils virent un garçon « âgé de quinze ans » qui les exhorta à prier.
Lucia dos Santos - Francisco Marta - Jacinta Marta
L' « ange », comme ils l'appelèrent, leur apparut deux autres fois cette année-là, mais c'est la série d'événements commençant le 13 mai 1917, qui rendit Fatima célèbre dans le monde entier.
Les trois enfants étaient là, de nouveau, gardant leur troupeau, quand un éclair dans le ciel clair les fit s'abriter. Mais il ne plut pas. Au lieu de cela, ils virent tout à coup une belle jeune femme d'environ dix-huit ans. Lucia lui parla, cependant que Jacinta regardait. L'apparition leur dit qu'elle venait du ciel et qu'elle réapparaîtrait le 13 de chaque mois pendant une période de six mois.
Fatima
Les enfants s'étaient mis d'accord pour garder l'histoire pour eux, mais une fois à la maison, Jacinta raconta tout. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et, bientôt, la foule vint se rassembler près de Fatima le 13 de chaque mois.
L'apparition se montra - mais seulement aux trois enfants - chaque mois, de mai à septembre, cependant que la foule grandissait. Le 13 octobre, quelque 70000 personnes étaient là quand le phénomène connu comme « la danse du Soleil » commença, bien que tous ne l'aient pas vu. Voici comment un libelle catholique le décrit : « La pluie cessa soudain, et dans un trou parmi les nuages, le soleil apparut comme un disque d'argent. Il sembla se mettre à tourner, s'arrêta, tourna encore une deuxième puis une troisième fois, émettant des rayons de plusieurs couleurs. Ensuite il sembla se rapprocher de la terre, dégageant une lumière rouge et une intense chaleur. La foule paniqua, croyant que c'était la fin du monde, et tomba dans une tumultueuse dévotion. »
Quatrième apparition
Pèlerins observant la "danse du soleil"
Malheureusement, toutes les photos prises pendant l'événement sont apparemment truquées. Le moins qu'on puisse dire est qu'elles n'emportent pas la conviction ...
Le contenu des prophéties est des plus surprenant. Les deux premières, soi-disant données par Lucia en 1917, sont les moins convaincantes puisqu'elles n'ont été révélées qu'après leur accomplissement, en 1936 et en 1941.
Le sanctuaire de Fatima
La troisième prophétie de Fatima demeure un grand mystère: soi-disant révélée à Lucia le 13 juillet 1917, elle fut envoyée cachetée au Vatican, et on dit qu'elle fut ouverte en secret par le pape, soit en 1942, soit en 1960. Contrairement aux instructions de Lucia, son contenu n'a pas été révélé publiquement, mais les journalistes et les extrémistes religieux s'en sont donné à cœur joie.
Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Lucia dos Santos
Elle annoncerait une effroyable guerre mondiale à venir dans la seconde moitié de ce siècle, des divisions au sein de l'Église, la montée de Satan, et enfin la victoire du Christ. Une rumeur prétend qu'en 1977 le Christ apparut lui-même à un fidèle anonyme pour lui dire que « le secret devait être révélé à tous à présent ! »
Apparitions à Fatima
6 - Les visions de Beauraing, en Belgique, qui durèrent de novembre 1932 à janvier 1933, introduisirent quelques éléments nouveaux dans le sujet des apparitions de la Vierge. Elles eurent pour témoins cinq enfants - et eux seulement - de deux pauvres familles, âgés de neuf à quinze ans. On dit qu'il y eut trente-trois visions, et bien qu'il n'y ait pas eu de vérification indépendante, quelques-unes furent suivies par de grandes foules. Un témoignage objectif raconte ainsi la première vision: « Le 29 novembre 1932, quatre enfants de Beauraing allaient voir une amie à son couvent. Après une prière devant la grotte de Lourdes du jardin, l'un d'eux sonna la cloche. Ils attendirent qu'une des sœurs vienne leur ouvrir la porte. Soudain, comme Andrée regardait vers le viaduc, elle s'écria : "Je vois de Ia lumière ! - Ça doit être les phares d'une auto", lui répondit un des enfants. Ils regardèrent tous dans la direction de la lumière. " Quelque chose bouge, est-ce un homme, ou quoi ?" se demandaient-ils. Puis Albert Voisin s'écria : " C'est la Sainte Vierge ! " Ils regardèrent mieux, et furent bientôt convaincus que c'était bien la Sainte Vierge qui marchait sur le pont... Ce fut la première des trente-trois apparitions ... Et il y eut jusqu'à trente mille personnes réunies pendant les apparitions, bien que seuls les enfants en fussent favorisés. »
L'un des éléments nouveaux à Beauraing fut la profondeur de l'enquête relative aux visions, incluant des tests sur la réalité des transes qui semblent avoir conclu à leur authenticité.
Les descriptions de la Dame par les historiens catholiques Herbert Thurston et Jean Helle sont classiques : « Ils virent sa forme brillante comme elle se tenait sur ce qui semblait être un petit nuage. Sa robe blanche semblait teintée par des projections de lumière bleue, et ses cheveux étaient couverts d'un voile blanc. De sa tête partaient de courts rayons de lumière, qui prenaient l'apparence d'une couronne. Ses mains étaient jointes, et elle regardait vers le ciel. »
Le sanctuaire de Beauraing
Un des enfants affirma que l'apparition lui avait fait des révélations prodigieuses, mais, à part d'inutiles précisions sur le dogme de l'Immaculée Conception, il y avait peu à retirer de ce que l'apparition avait dit. Malgré cela, des foules denses s'amassèrent, toutes prêtes à accepter les visions enfantines.
Interview de Gilberte Degeimbre, voyante des apparitions de Beauraing
7 - Une série de visions, plus plausibles pour le chercheur sérieux comme pour l'Église, commença à Garabandal, un petit village au nord-ouest de l'Espagne, le 18 juin 1961. De nouveau, quatre jeunes enfants, des filles âgées de onze à douze ans, furent les seuls témoins de la Dame elle-même. Elle parla longtemps et en détail, prophétisant et menaçant.
Garabandal - 18 juin 1961
La suite sur : http://www.dailymotion.com/video/x9vw2a_garabandal
Curieusement, on dit que la vision apparut aux enfants environ deux mille fois en quatre ans. Il existe des cas absolument prouvés de guérisons, dont un recouvrement de la vue.
Les événements commencèrent par neuf apparitions d'un ange, annonçant aux fillettes que la Vierge leur apparaîtrait comme « Notre-Dame du Carmel ». Elles décrivirent plus tard l'apparition : « Elle avait une robe blanche, une cape bleue, une couronne d'étoiles d'or. Elle portait dans ses mains fines un chapelet brun, sauf quand elle portait l'Enfant dans ses bras. Elle avait de longs cheveux châtains avec une raie au milieu. Sa figure était ovale, avec un nez fort délicat, et une jolie bouche aux lèvres bien dessinées. Elle paraissait dix-huit ans et était de grande taille. »
Les enfants, d'après leurs photos, paraissaient gaies et sensibles. Pendant les visions, des foules de pèlerins les observaient: elles semblaient être dans de vraies transes extatiques et ne prêtaient aucune attention aux autres. Elles étaient sujettes à tomber à la renverse (comme font les sujets de conversions, de guérisons miraculeuses ou d'exorcismes) toutes ensemble, comme si elles étaient synchronisées, ou bien à lever les bras et à défiler dans des « marches extatiques »,
Les messages étaient identiques à ceux délivrés à Fatima. Ils consistaient surtout en menaces, avertissements et marques d'intérêt. Une suite d'événements fut annoncée : il y aurait tout d'abord un avertissement, duquel chacun sur terre serait témoin, puis un miracle arriverait à Garabandal. Conchita, l'un des témoins aux Etats-Unis, l'annonçant huit jours avant.
Apparition de la Sainte vierge a Garabandal - 1994
Malheureusement, l'une des fillettes, Maria Cruz Gonzalez, a toujours affirmé aux enquêteurs que certaines des « extases » étaient simulées, dans le but de pouvoir sortir du village pour aller jouer. Les autres, de toute façon, ont toujours soutenu que leurs visions et leurs transes étaient authentiques.
Après des années d'enquêtes, les évêques de Santander concluent à la non-existence des apparitions et à leur explication naturelle. Le Saint-Siège, par le biais de la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, estima qu'il n'avait pas à intervenir puisque la question avait été « examinée minutieusement ». En outre, en 1984, une des voyantes (Maria Cruz Gonzalez), à ce moment âgée de 34 ans, signa une rétractation dans laquelle elle précisait que les apparitions avaient été une plaisanterie montée par une autre des voyantes.
Réf :
- Tous les faits qui se sont produits dans ladite localité ont une explication naturelle », note officielle de l'évêque de Santander, La Documentation catholique, 1967, p. 671.)
- Cardinal Alfredo Ottaviani, Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, 7 mars 1967.
- Marc Hallet, Les apparitions de la Vierge et la critique historique [archive], Liège, 2009, tome II, p. 201.
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Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans une discussion détaillée des cas de visions que nous avons relatés. L'apparence à la fois cohérente et inconsistante de la Vierge, changeant d'âge, peut-être en accord avec l'âge des témoins, et changeant de titre et d'attributs suivant la nécessité et la situation, donne l'impression que les visions ne sont que les différentes versions d'un même archétype psychologique. Contre ceci, nous avons le fait que les apparitions furent vues par de simples enfants, apparemment non suggestionnés. Pourrons-nous les créditer d'histoires aussi denses, aussi fouillées ? Il y a aussi ces nombreux cas de guérisons. Et les prophéties : une illusion psychologique aurait-elle eu les mêmes effets ? La prophétie peut-elle entrer dans les détails du futur ?
La présence de milliers de témoins, comme à Lourdes ou à Fatima, prouve que quelque chose d'inusité s'est passé. Peut-être de véritables apparitions de la mère de Dieu, la Vierge Marie. Jusqu'à ce que nous possédions un faisceau de preuves - ces preuves si difficiles à obtenir -, nous ne sommes pas en mesure de décrier ou de nier une croyance sincère fondée sur ces expériences.
ASTRAL 2000 – Gérard – Juillet 2017