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Andrew Crosse

Mots-Clés : Angleterre, électricité, créer la vie, acariens, mite

Andrew Crosse (17 juin 1784 – 6 juillet 1856)

Qui ? Un scientifique.

Quand ? Au cours des premières années du XIXème siècle.

Où ? Dans un ancien manoir dans une vallée isolée de l'ouest de l'Angleterre.

Pourquoi ? Procéder à une série d'expériences sur l'électricité.

A l'extérieur du laboratoire, des fils de cuivre accrochés à des poteaux s'étendent sur un peu moins d'un kilomètre dans la campagne. A l'intérieur, un matériel mystérieux - rouleaux de fil, récipients aux formes étranges, cristaux bizarres, bacs de liquides troubles - rougeoiements et pulsations. Les rares habitants de l'endroit qui osent s'approcher de la demeure, parlent d'explosions, d'éclairs sans orage et du caractère secret ainsi que renfrogné du scientifique.

Un jour, une nouvelle vient confirmer les pires soupçons : ce voisin sinistre vient de créer la vie.

Malgré son aspect énigmatique, ce récit est authentique.

Andrew Crosse était un gentilhomme érudit qui consacra sa vie à l'étude de la nouvelle science de l'électricité. En 1837, l'une de ses expériences attira l'attention sur lui et donna lieu à un mystère. La controverse, qui s'éleva à cette occasion entre scientifiques, n'est pas encore éteinte.

Les événements et les expériences qui vont porter Crosse à la célébrité commencent aux environs de 1807. Ayant visité une grotte tapissée de cristaux, il décide de rechercher et de découvrir leur processus de formation. Il est persuadé que « la matière cristalline qui recouvrait le plafond de cette grotte était formée par quelque étrange attraction vers le haut; et ... j'étais sûr que cette attraction était électrique ».

Crosse cultive bientôt un grand nombre de cristaux dans son laboratoire et peut se vanter d'avoir produit environ 200 variétés de minéraux, parfaitement semblables à tous points de vue à ceux qui se trouvent dans la nature, ainsi que quelques-uns jamais vus.

En 1837, il se lance dans une autre expérience de production de cristaux à partir d'une pierre électrifiée et d'une solution chimique. Au bout de deux semaines, il remarque « de petites excroissances blanchâtres, ou auréoles, se projetant du milieu de la pierre ». Ces projections grandissent encore les jours suivants et, au 26ème jour de l'expérience, « ils prirent la forme d'un insecte parfait, debout sur les quelques soies formant sa queue ... Le 28e jour, ces petites créatures bougèrent les pattes. Je dois dire que je n'étais pas peu étonné. Au bout de quelques jours, ils se détachèrent de la pierre et se déplacèrent à volonté ».

En quelques semaines, une centaine de ces insectes apparaissent sur la pierre. Ils s'avèrent être des acariens, des sortes de mites minuscules. Mais Crosse reste intrigué : comment sont-elles arrivées là ? Étaient-elles déjà présentes dans l'eau qu'il a utilisée pour l'expérience? Ou bien les œufs d'un insecte de passage sont-ils tombés dans l'appareil pour y éclore ?

Cette fois, Crosse prend sept cristallisoirs cylindriques de verre, chacun contenant une solution chimique différente. Il y fait passer un courant électrique. Puis il attend.

Au bout de plusieurs mois, sa patience est enfin récompensée. Des mites se sont développées dans cinq des sept cylindres. Troublé, Crosse cherche une explication rationnelle à ce qu'il a obtenu. Un autre scientifique, W.H. Weeks, répète l'expérience et en confirme les résultats. Même le physicien Michael Faraday déclare avoir produit des insectes en suivant cette même méthode.

Malgré le soutien de ses confrères, la publication de ses résultats ne vaut à Crosse que mépris et quolibets. On l'accuse de se mêler de l'œuvre de Dieu. Il se trouve pris dans une controverse furieuse et prend le parti de se réfugier dans son laboratoire. Tout en continuant son étude de l'électricité, il se limite désormais à des expériences de purification de l'eau de mer et à la conservation des aliments par « l'eau électrifiée».

Crosse a-t-il découvert une recette pour recréer la vie ?

Ici, toute idée de fraude doit être exclue : ce comportement ne lui était pas naturel. Lui-même avança - puis rejeta - une autre explication : « La solution la plus simple du problème ... serait qu'ils soient issus d'œufs déposés par des insectes volant dans l'atmosphère et éclos sous l'effet de l'électricité. Cependant, je ne pouvais concevoir qu'un ovule puisse émettre des filaments, ni que ces filaments puissent devenir des soies et... je ne pouvais trouver trace d'une coquille. »

La question demeure sans réponse.

 

Astral 2000 - Gérard - Octobre 2016

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