LE SAGITTAIRE

(23 novembre – 20 décembre)

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Le Sagittaire est un signe mutable

 

LA SYMBOLIQUE DU SAGITTAIRE

Le symbole est représenté par un centaure, moitié homme, moitié cheval. Ce centaure bande un arc. Il dirige sa flèche vers le ciel. La flèche est guidée par l'homme et animée par la puissance animale.

Novembre: la fin de l'automne

Le soleil baisse de plus en plus sous l'horizon. Les feuilles sont tombées. Le paysage se confond entre le ciel et la terre, tout s'apaise. En novembre, on se prépare aux grands frimas de l'hiver.

L'automne en transition

C'est la fin de l'automne, bientôt l'hiver : nous sommes dans une période de transition.

Le feu de l'esprit

Le feu est l'élément du Sagittaire : l'élément d'énergie intense, de dynamisme et de transformation. Il se particularise en Sagittaire par sa position dans le cycle zodiacal : dans la trilogie des signes de feu, après le feu cardinal du Bélier, l'étincelle de vie, puis le feu fixe du Lion, la flamme de l'ego, se situe le feu mutable du Sagittaire où l'être transforme avec enthousiasme ses émotions en activité. La caractériologie en fait un bilieux, sanguin, actif.

Le feu du Sagittaire est le feu sous la cendre, cette braise rouge qui ne s'éteint pas. Un souffle d'air transforme la braise en flamme.

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Zeus - Jupiter

Le Sagittaire est gouverné par Zeus, roi de l'Olympe, - chez les Romains : Jupiter - est le dieu de la Lumière, du Ciel clair et de la Foudre : dispensateur des biens et des maux, il veille sur le bon ordre des mondes terrestres et célestes. Il commande aux étoiles et à toute la terre ; il prononce les oracles, établit les lois et, avec la foudre, fait régner la justice.

Fils de Cronos (Saturne) qui dévorait ses enfants à leur naissance, Zeus échappa au sort de ses frères, grâce à Rhéa sa mère. Pour sauver son enfant, elle donna une pierre enveloppée de langes à Saturne, qui la mangea en la prenant pour son fils.

Confié aux nymphes, il fut nourri de lait et de miel.

Arrivé à l'âge adulte, Zeus voulut s'emparer du pouvoir de Cronos. Mais avant, il demanda conseil à Métis (la Prudence), qui lui donna une drogue grâce à laquelle Cronos dut vomir tous les enfants (ses désirs refoulés) qu'il avait incorporés.

Après une longue lutte qu'on nomma la titanomachie, Zeus, aidé des Cyclopes (les forces instinctives et passionnelles) qu'il avait libérés du Tartare, vainquit Cronos et les Titans (désir d'ambition et de domination), qu'il chassa du ciel.

Mais les géants protestent et, voulant venger les Titans, ils attaquent Zeus dans une lutte qu'on appela la gigantomachie. Pour les vaincre, Zeus fait appel à un homme : Héraclès.

Mais la lutte la plus dure fut celle qu'il dut entreprendre contre Typhon, « le fléau des mortels » ; monstre à forme mi-humaine mi-bestiale, il symbolisait l'urgence des désirs se déchaînant contre la sagesse.

Nombreuses furent les amours de Zeus ; parmi elles, il faut compter Thémis, la déesse des lois avec laquelle il engendra les « Heures » : Discipline, Justice et Paix, qui assurent le maintien de la société, et les Moires ou les Parques, qui personnifient le destin.

Possesseur de la Foudre, Zeus gronde contre les autres dieux ou les mortels qui manquent à leur devoir.

L'idéogramme du Sagittaire

 

 

L'idéogramme du Sagittaire est représenté par une flèche, symbole de rapidité, de droiture et d'assurance : la flèche ne fait pas de détours, elle va droit au but. C'est une flèche qui relie la terre au ciel, elle traverse l' « espace-temps » et exprime l'ouverture de la pensée et de l'être sagittariens.

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LE NATIF SAGITTAIRE

Le Sagittaire est à la fois un être instinctif et conscient. C'est un indépendant. Il se rend maître de ses énergies. Ayant de vastes ambitions, il a le goût de l'aventure.

Il a une vision humaine des choses et possède une grande énergie pour l'exprimer; il cherche à se dépasser.

Il aspire à l'harmonie, il cherche à faire la synthèse entre ses aspirations et la réalité ; il a un large champ de conscience. C'est un homme de réflexion, souvent un philosophe.

Le type sagittarien veut agir et transformer. Il cherche à modifier les choses.

Le Sagittaire est animé par une conscience toujours en éveil, qu'un feu intérieur, qu'un esprit ravive constamment. C'est un enthousiaste, qui peut se montrer parfois excessif. Lui sont aussi associées les valeurs d'activité : c'est un être plein de tonus et de vitalité.

Le type Sagittaire recherche en toutes choses la vérité : il veut atteindre l'équilibre et l'ordre dans le progrès et l'abondance. Il préserve la hiérarchie et possède le sens de l'autorité.

Ayant le sentiment de la providence, le Sagittaire se sent protégé contre les adversités. Il veut incarner le bon droit, c'est un être confiant et optimiste.

Le Sagittaire aime développer sa personnalité au contact des idées pures et des doux sentiments. C'est un être sans amertume.

Il se sait possesseur d'un certain attrait sur les autres, qu'il utilise prudemment, ce qui lui permet d'obtenir leurs faveurs. Mais le pouvoir qu'il acquiert, il veut l'utiliser en vue de permettre à chacun de réaliser ses désirs. Le Sagittaire cherche à concilier l'autorité et la liberté. Au Sagittaire correspondent les valeurs sociales : il cherche à se rendre utile au groupe.

Il ne cherche pas à acquérir le pouvoir pour asseoir son ambition (exclusion des Titans), mais sa quête répond à la sublimation des instincts. Il se bat pour un ordre meilleur, où il ne fait pas de concessions à la médiocrité : le Sagittaire a un idéal humain très élevé.

Les desseins du Sagittaire peuvent être démesurés par rapport à ses possibilités.

Pour le natif Sagittaire, la réalisation d'objectifs est le fruit de la personne toute entière. Le Sagittaire tend à unifier les diverses tendances qu'il porte en lui : il a un but humain et spirituel.

Ce natif éprouve des difficultés à résister à ses instincts (Typhon-Typhée). Dans la soif de ses désirs immédiats, il peut oublier ses aspirations de sagesse et devenir impatient.

Le Sagittaire aspire à l'ordre et à la discipline pour le maintien des structures sociales. Mais son monopole de l'autorité peut le rendre prisonnier de ses responsabilités. Il devient alors esclave de lui-même par le destin qu'il s'est imposé (les Parques).

D'un idéal chevaleresque, le Sagittaire s'emporte contre toute forme d'injustice.

Les hanches et les cuisses

Les parties du corps correspondant au Sagittaire sont les hanches et les cuisses qui permettent la marche ou la course, un élan qui le rapproche de la réalisation de ses desseins.

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Le Sagittaire : un être automnal

Le Sagittaire : un être automnal, brûlant, jupitérien.

Ces symboliques peuvent se traduire de la façon suivante :

La nature d'un sage ou d'un aventurier. Suivant les renseignements que nous donne le reste du thème, nous aurons une nature tournée vers le conformisme ou vers la rébellion. Le Sagittaire cherchera, selon le tempérament qui lui est donné, à suivre la vérité qu'il porte en lui.

Philosophe, prêtre, homme d'Etat, chef d'entreprise, il veut servir une loi qui lui semble universelle. Catherine de Suède, fille du roi Gustave-Adolphe, lutta durant son règne contre les lieux communs, et contre les règles que lui imposaient son rôle et son rang. La liberté ou plutôt sa liberté devait passer avant tout le reste. Aussi déposera-t-elle sa couronne à vingt-huit ans afin de « pouvoir faire tout ce que bon lui semblera. » La famille des Sagittariens comporte nombre d'aventuriers qui, comme le célèbre corsaire, Surcouf, ou Mermoz, le grand aviateur, voguèrent vers de lointains horizons. L'ombre de Néron pèse sur le signe du Sagittaire, dont il fait partie : par l'effet d'autres valorisations planétaires, il en invertit les valeurs en tournant la flèche de l'idéal vers ses aspirations personnelles. Le désir du Sagittaire est de faire la synthèse entre l'élévation de son idéal et la puissance de ses énergies, en évitant de tomber dans l'excès de l'une ou de l'autre.

Une pensée universelle

Quand Zamenhof, par exemple, crée l'esperanto (voulant ainsi créer une langue parlée par tous les habitants du continent européen), n'essaye-t-il pas de faire communiquer le plus grand nombre afin que disparaissent les séparations linguistiques ?

Ludwik Lejzer Zamenhof

(15 décembre 1859 - 14 avril 1917)

 

Le Sagittaire cherche à saisir le monde et les choses dans une vaste synthèse afin d'atteindre une pensée universelle qui soit comprise de tous. Comme disait Rainer Maria Rilke, « ce monde vu non plus de l'homme, mais en l'ange, est peut-être ma vraie tâche ».

Rainer Maria Rilke - René Karl Wilhelm Johann Josef Maria Rilke -

(04 décembre 1875 - 30 décembre 1926)

Le Sagittaire tend vers une pensée claire, à laquelle participent à la fois les désirs de l'homme et ses aspirations « célestes ». II cherche à reconstituer une hiérarchie des valeurs qui soit acceptable pour tous. Aussi, tout en étant solidaire du genre humain, sa pensée peut aussi être très indépendante, c'est ce qui fait son ambivalence. L'éclair pourrait s'apparenter au type de pensée Sagittaire.

L'amour fervent

Sensible, idéaliste, il voudrait trouver en l'autre ce qu'il cherche dans le ciel : il peut pour cela enfreindre les lois du milieu social et s'affranchir du groupe auquel il appartient; la difficulté pour lui est de garder sa conscience en éveil pour ne pas confondre le rêve et la réalité. II est en quête d'absolu et d'amour éternel, avec une ferveur jamais éteinte. Tel Alfred de Musset pour George Sand, il peut s'exalter pour l'être aimé. Personnifiant dans l'objet de son amour l'idéal qu'il porte en lui, il lui est difficile d'admettre la réalité et de comprendre que ce n'est jamais que lui qui a investi l'autre de qualités qu'il ne possède pas. II existe un autre type de Sagittaire, non moins fervent dans son amour : il place son idéal dans la généreuse protection de l'être aimé. Dans l'un et l'autre cas, l'amour est pour lui un moyen de se dépasser.

Alfred de Musset

(11 décembre 1810 - 2 mai 1857)

 

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Le Sagittaire dans la littérature

Gustave Flaubert, cet écrivain réaliste des illusions, était Sagittaire : « Je suis un barbare [ ... ] j'en ai [ ... ] l'élan, l'entêtement, l'irascibilité. » Flaubert ne dirige pas toutes ses énergies vers l'idéal romantique; bien au contraire en dépeint-il les illusions néfastes que produit le romantisme. Constatant un effondrement des croyances, il veut faire du roman un sommet de l'art, car l'art est pour lui la seule valeur qui permette à l'homme de se connaître et de se dépasser : « C'est le seul qui ne trompe point. »

Pour cela, l'art se doit d'être vrai et beau. Aussi vrai que peut l'être l'approche scientifique : l'artiste doit s'effacer derrière la réalité, afin de ne pas exprimer ce qu'il ressent mais ce qui est. « L'auteur, dans son œuvre, doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part », dira-t-il dans une lettre à Louise Colet. Avec la précision dont il décrit le caractère de ses personnages, Flaubert veut conjuguer la beauté : car elle seule possède le langage universel qui permet à l'homme d'atteindre l'absolu.

Gustave Flaubert

(12 décembre 1821 - 8 mai 1880)

 

Animé par un feu intérieur qui lui donna une énergie et un courage demeurés légendaires, Flaubert passa six ans à écrire Madame Bovary et cinq ans pour Salammbô. Dans une quête du vrai et du beau, sa flèche était tournée vers l'absolu. Il maniait puis remaniait la phrase afin de lui faire atteindre la perfection. Indépendant par son esprit comme par son style, il fit la synthèse entre le style romantique et l'esprit classique. Épris de liberté, il s'élève contre la dépendance, avouée ou non, des bourgeois vis-à-vis de l'argent, qui ne sauraient rendre compte du rôle que doit tenir l'être humain. Les artistes et les penseurs, seuls à chercher la connaissance, ont une mission, celle de montrer la vérité aux hommes, afin de reconsidérer la hiérarchie des valeurs : « Est-ce qu'il n'est pas temps de faire entrer la justice dans l'art ? L'impartialité de la peinture atteindrait alors la majesté de la loi et à la rigueur de la science. » La foudre jupitérienne est ici le roman. En montrant aux hommes ce qu'ils sont vraiment, on les incite à se transformer :

« - Oh, j'adore la mer, dit M. Léon.

   - Et puis ne vous semble-t-il pas, répliqua Mme Bovary, que l'esprit vogue plus librement sur cette étendue sans limites dont la contemplation vous élève l'âme et donne des idées d'infini, d'idéal ? »

À l'encontre de ces aspirations romantiques qu'il connaissait si bien, Flaubert a montré, dans Madame Bovary, quel pouvait être le prix de telles illusions. Mme Bovary, qui se prend pour une héroïne de roman, se suicidera, ne pouvant supporter la triste réalité. Dans cette œuvre, Flaubert a voulu faire prendre conscience des dangers du lyrisme pour les « âmes vulgaires ». On ne peut atteindre la grandeur que si l'être possède en lui-même la force de caractère, les énergies à la hauteur de ses aspirations.

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Le Sagittaire dans la peinture

Regarde-t-il le monde d'une autre planète, ou nous invite-t-il à découvrir un nouveau monde qui est le nôtre et dont lui seul a l'intuition ? Pour exprimer ce qu'il voyait, Paul Klee dut inventer un nouveau langage pictural : « L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible. » L'écriture qu'il employa fut le point, mais surtout la ligne qui se déplie dans l'espace : « La ligne est le charpentier de toute forme », dira-t-il. Dans la plupart de ses œuvres, nous pouvons voir les flèches, symbole du Sagittaire, qui s'élancent et traversent l'univers qu'il veut nous faire découvrir.

           Eros – 1923 - Paul Klee

Le rapport de son moi avec le monde dépasse la réalité visible et pour nous y faire pénétrer, chaque tableau est une image qui synthétise la chaîne de ses correspondances. La pensée traverse l'espace-temps et son art ouvre sur le futur, elle modifie la vision des choses, elle pénètre à travers la transparence, elle découvre des formules types que l'aspect extérieur nous cachait. Dans ses signes, ses hiéroglyphes, Klee résume l'intuition qu'il a du monde et nous permet d'accéder à un niveau supérieur de la conscience. « On apprend la préhistoire du visible. Mais ce n'est pas encore là de l'art au palier supérieur. Au palier supérieur commence le mystérieux. »

Paul Klee

(18 décembre 1879 - 29 juin 1940)

 

« Je ne me repose pas de mon grand devoir qui est d'ouvrir les mondes éternels, d'ouvrir les yeux immortels de l'homme aux mondes de la poésie à l'éternité. Toujours déployant dans le sein de Dieu l'imagination humaine. » Autant que ses poèmes, ce sont les gravures, les peintures du Sagittaire William Blake qu'il faut écouter et voir.

Dès sa jeunesse, Blake se sentait différent, il entendait l'invisible, il voyait l'insondable ... On le prit souvent pour un dément : « Mad Blake », alors qu'il essayait de transmettre ses visions. Méprisant les sarcasmes de son entourage, il se mit à « reproduire » l'univers auquel il avait accès.

William Blake

(28 novembre 1757-12 août 1827)

 

« Je suis venu au monde, disait-il, caché dans un nuage. » Son œuvre incarne les mystères de la mort et de l'au-delà, les forces du Bien et du Mal, qu'il veut dépasser en en faisant la synthèse. Blake s'est élevé au-dessus du monde terrestre, il regarde « le mariage du ciel et de la terre », la communion des énergies au sein de l'homme.

L’Architecte Divin – William Blake

Plus tard, quand il gravera les planches du Tombeau de Blair, il ne nous donne pas la vision d'une mort triste et macabre, mais celle d'une étape sereine et apaisante dans la quête mystique de l'Être. Blake, « Mad Blake », n'avait-il pas réalisé l'harmonie entre le ciel et la terre ?

Le Sagittaire fait vivre le monde qu'il ne peut plus vivre. Toulouse-Lautrec que deux accidents empêchèrent de grandir, garda la taille d'un enfant et ne put pratiquer aucun sport : nabot et, au surplus, affublé d'un aspect grotesque. Désormais, il met toute son énergie à restituer les élans, les rythmes qu'il ne peut plus vivre. Il peint des jambes qui s'élancent, qui courent, qui dansent, celles des acrobates, des cyclistes, des jockeys, des danseuses. Toulouse-Lautrec semble nous donner une merveilleuse iconographie de la symbolique sagittarienne : la vitesse, l'élan vers quelque chose de plus, que les hanches ou les jambes propulsent.

Henri de Toulouse-Lautrec

(24 novembre 1864 - 9 septembre 1901)

 

« Marcelle Lender dansant le Boléro dans le Chilpéric »

Toulouse-Lautrec

 

Mais, ici, une question douloureuse se pose : n'est-ce pas surtout du fait de son infirmité qu'il projette sur la toile de longues jambes effilées dessinant les déploiements musculaires qu'il ne peut pas accomplir ? Il nous devient alors difficile d'affirmer que c'est sa seule appartenance au signe du Sagittaire qui influence le choix de ses sujets. C'est finalement se demander comment un être, dans les mêmes conditions physiques, mais né sous un signe différent, aurait peint le monde auquel il n'avait pas accès : comment un Lion, un Capricorne ou un Scorpion auraient-ils réagi dans des conditions semblables ?

Le caractère du Sagittaire se trouve bien plus dans ce déploiement d'énergie à vouloir vivre ce qu'il imaginait être, à se dépasser soi-même en peignant les mouvements qui lui étaient interdits, afin de réaliser la synthèse de lui-même. Si le choix des sujets a été conditionné par l'atteinte physique (pycnodysostose), c'est la tendance symbolique qui a donné l'énergie de les identifier et le style pour les réaliser. Toulouse-Lautrec a choisi la ligne parce qu'elle a seule le pouvoir d'exprimer l'élan, l'effort et l'énergie du cheval qui rue dans le monde sagittarien.

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Le Sagittaire dans la musique

Celui qui prit le pouvoir de l'olympe musical au XIX^ème siècle, Beethoven, marqua de son prestige nombre de ses successeurs, même si une certaine critique ne veut voir en sa musique que les excès du romantisme dont elle se faisait l'écho. L'ère était à ce style où la vie se doit d'être un roman que le héros dépasse, tendu vers l'inaccessible et le mystérieux. Malgré la gloire qui l'entourait, Beethoven n'eut pas besoin de s'imaginer une tragédie dont il serait l'acteur, le cadre était déjà planté : outre des amours toujours impossibles, des problèmes familiaux insolubles, il fut, à trente ans, atteint de surdité. Une seule alternative s'offrait à lui : renoncer ou se dépasser. « La force est la morale des hommes qui se distinguent du commun, et c'est aussi la mienne », dira-t-il.

Ludwig van Beethoven

(15 ou 16 décembre 1770 - 26 mars 1827)

 

Pétri de contradictions, il est à la fois courtisan des princes et révolté contre l'esclavage à l'égard des grands de ce monde; il chante la loyauté morale et se montre en même temps sans scrupule avec les différents éditeurs auxquels il donne l'exclusivité d'une même œuvre. Beethoven réalisa la fusion de toutes ses énergies dans la musique, à travers laquelle il voulut se transcender. L'art était pour lui la façon, le moyen de remporter la plus grande victoire sur lui-même. Devenu sourd au son physique, il écoute désormais les échos de son âme qui l'éveille au chemin de la spiritualité, et son esprit va entreprendre un combat de titan contre la matérialité : « Désormais je veux ouvrir un nouveau chemin. »

Nourri d'un haut idéal humanitaire, il tient à ce que sa musique accompagne l'avènement d'une ère nouvelle où les privilèges seraient abolis. Il est conquis par Bonaparte, en qui il voit le héros de la liberté et à qui il dédiera sa III^ème Symphonie, jusqu'au jour où il apprend que son idole se fait sacrer empereur. Alors il se cabre dans une violente colère et n'admet pas « qu'on foule aux pieds les droits humains en n'obéissant plus qu'à son ambition pour s'élever au-dessus des autres ». Il déchire la page de garde de la partition et l'intitule désormais l' Héroïque.

III^ème Symphonie -Beethoven

Toute sa vie, Beethoven surmontera les multiples déceptions, les multiples entraves (financières et sentimentales) obstruant le chemin qu'il s'était tracé et qui devait le mener à la grandeur : « Courage ! Malgré toutes les défaillances du corps, mon génie doit triompher ! Il faut que cette année révèle l'homme achevé et qu'il ne reste plus rien à faire. » Il est difficile de discerner si sa musique traduit la surhumanité dont il voulut faire preuve ou la difficulté de n'être finalement que trop humain.

Le Sagittaire Manuel de Falla réunit toutes ses forces pour donner à son art, d'origine espagnole, une portée universelle. « Falla tout entier est en puissance dans son tempérament d'enfant recueilli et silencieux, un peu sauvage, parfois absent de la réalité. » (Luis Campodocino, Falla, Ed. du Seuil) Déjà, enfant, il disparaissait, s'enfermait de longues heures dans sa chambre pour se créer un univers personnel qu'il appelait « Colomb ». C'est peut-être à cette époque que prit naissance le nouveau langage qui devait se propager à travers le monde. Il voulut doter l'Espagne d'un opéra qu'elle n'avait pas, afin que son art ne soit plus réduit à la portion congrue de la péninsule ibérique, mais dépasse ses frontières. Ce qu'il fit grâce à la Vie brève, où l'on trouve la quintessence de la musique espagnole et de ses chants populaires, mais que le génie de Falla a porté au niveau des plus grandes créations en dépassant son caractère national. Falla devint extrêmement ascétique, ne laissant brûler son feu intérieur que dans ses œuvres : l'Amour sorcier, le Tricorne, enfin l'Amour brujo, qui trahit sa fièvre ardente, sa chaleur intérieure. « En art, il y a quelque chose qui se trouve loin au-dessus des applaudissements du public » : son arc était dirigé vers le ciel. Peu à peu, il renonce à la vie superficielle pour écouter les échos d'un monde mystique qu'il veut traduire aux hommes. Son lyrisme se dépouille (le Concerto) et il atteint un style qui est du « pur abstrait ».

Manuel de Falla (Manuel Maria de los Dolores Falla y Matheu)

(23 novembre 1876 - 14 novembre 1946)

 

La Vie brève – Opéra – Manuel de Falla

 

Il passera les dernières années de sa vie exilé en Argentine, et lorsqu'on lui propose de lui rétrocéder ses droits, il refuse : « tant que les autres artistes espagnols exilés volontaires comme moi ne toucheront pas leur droits. »

C'est en Argentine qu'il travaille à l'Atlantide qu'il pense être le couronnement de son œuvre. Il la remania pendant dix-sept années, comme s'il n'en finissait pas d'atteindre le continent perdu. Il mourra sans l'avoir achevée et, bien qu'elle ait été terminée par un autre auteur, l'Atlantide n'eut pas le succès escompté. Mais Falla n'avait-il pas fait inscrire sur sa tombe : « L'honneur et la gloire ne sont que de Dieu » ?

L’Atlantide

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Les rapports entre les Gémeaux et le Sagittaire

Opposés dans le cercle zodiacal, Gémeaux et Sagittaire sont, dans leur approche symbolique, complémentaires.

Mutables tous les deux, car ils finissent une saison et préparent l'avènement d'une autre, ils sont animés par un désir de changement que :

• L’élément air des Gémeaux traduit dans ses échanges multiples.
• L’élément feu du Sagittaire poursuit à travers une passion ou un idéal.

Aux valeurs de vie et d'inspiration symbolisées par les poumons chez les Gémeaux, correspondent les valeurs d'activité sociale symbolisées par les hanches et les cuisses chez le Sagittaire.

• L'air et Mercure poussent les Gémeaux vers la multiplication et la diversité des idées, voire la dualité.
• Le feu et Jupiter appellent le Sagittaire vers la hiérarchie des valeurs, l'ordre et la justice.

Leurs attitudes sont complémentaires et nécessaires au cycle de vie : à la dualité des Gémeaux répond le désir d'unification du Sagittaire.

Résoudre la dualité de l'homme avec le monde et de l'homme avec Dieu, n'est-ce pas ce que tend à réaliser le guru ? Le guru n'incarne-t-il pas la symbolique de l'univers intérieur du Sagittaire : être en harmonie avec le ciel et la terre.

 

ASTRAL 2000 – Gérard – Juin 2017