LE LION
(23 juillet – 22 août)
Mots-Clés : Lion, Soleil, Napoléon, Pétrarque, Dumas, Brontë, Duchamp, Debussy
Le Lion est un signe fixe
LA SYMBOLIQUE DU LION
Le Lion est le roi des animaux. Il est souvent représenté avec une posture altière, la tête haute. Il a une crinière majestueuse. C’est un animal fort et vigoureux. C'est un carnassier dont le coup de patte est dangereux. Il protège sa famille. Il défend son territoire. Par son rugissement, il manifeste et impose sa présence.
Le natif Lion est un être qui possède une autorité naturelle. Conscient de sa personne, le Lion est fier et a le sentiment de son importance. Il est attaché au beau et au faste. Il aime impressionner et polariser l'intérêt des autres. Il est courageux devant l'adversité. Il peut être violent et cruel. Il a l'esprit de caste et de clan, il est généreux, il sait se sacrifier pour ses amis et protège ceux dont il a la responsabilité. Il a un caractère de combattant et n'aime pas que l'on empiète sur le terrain de ses désirs ou de ses ambitions. Le Lion a le goût de la représentation et le sens théâtral, il sait mettre en avant les valeurs qu'il représente.
L'idéogramme du Lion
L'idéogramme du Lion est représenté par un sigle qui suggère soit la flamme majestueuse, mais aussi la queue de l'animal, et manifeste ainsi l'expression d'un certain dédain.
Août: le milieu de l'été
Le soleil domine la saison, ses rayons sont impérieux. Le jour est roi, la lumière est éclatante et illumine la nature. C'est le moment le plus chaud de l'année. Les fruits sont dorés et mûrs. Les couleurs sont resplendissantes. Mais l'ardeur du soleil brûle parfois les récoltes.
Le Lion est un être rayonnant, dominateur et volontaire ; sa devise est : « Je veux.» Il a un caractère magnanime, franc et loyal. Tout en lumière, le Lion a le sens de la justice et peut être une conscience qui éclaire les autres. Nous avons à faire à un être ardent et passionné. Il mène ses actions jusqu'au bout. C'est un idéaliste, il a de vastes ambitions qui ne peuvent rester secrètes. Mais il risque de ne pas tenir toujours compte des conséquences de ses actes pour autrui.
L'été fixe
C’est le plein milieu de l'été, période où il se stabilise. Le natif Cancer a un grand besoin d'accomplissement et de réaliser ce qu'il porte en lui.
Le feu maîtrisé
Le feu est l’élément du Lion (l'élément d'animation et d'énergie intense, dynamique et transformateur) et il se particularise en Lion par sa position dans le cycle zodiacal : dans la trilogie des signes de feu, le Lion se place entre le feu primordial du Bélier (l'étincelle de vie) et le feu mutable du Sagittaire (le feu de l'esprit). Le feu fixe du Lion rend l'être maître de ses émotions. La caractériologie en fait un être bilieux secondaire.
C'est le bûcher qui brûle et dont la flamme reste constante. Les bûches qui alimentent sa flamme, se consument en braises rougeoyantes. C'est un feu qui éclaire les autres.
Le natif Lion possède une grande énergie : il brûle d'être. La flamme qui l'anime est la « flamme de l'ego», mais il a conscience que son expansion doit lui permettre de se transformer et de transformer son entourage. Il ne doute pas de lui-même, il se sait une mission à remplir et possède au plus haut point le sens du devoir. Son regard est intense, sa voix est entraînante.
Le Soleil
Le Lion est gouverné par le Soleil, source de chaleur, de lumière et de vie; c'est autour de lui que gravitent la terre et toutes les planètes. Le Lion se sent porteur d'un centre de gravité et il entraîne les autres à accomplir ce qu'il attend d'eux. Il veut tenir un rôle social. Hélios ou Apollon l'ont incarné dans la mythologie grecque. Nous avons tenté d'approcher la symbolique d'Apollon pour mieux le saisir.
Apollon est le fils de Zeus. Très précoce, le quatrième jour après sa naissance, il demande un arc et des flèches pour tuer le dragon Python qui était l'ennemi de sa mère (Leto).
Pour exterminer Python, Apollon eut l'audace de le poursuivre jusque dans le sanctuaire de Delphes. Zeus lui intima l'ordre de se rendre dans la vallée de Tempe, afin de se purifier de son acte. Mais Apollon ne tint pas compte de l'ordre et préféra se rendre en Aegialie pour se purifier.
À son retour, Apollon persuada Pan, par la flatterie, de lui révéler l'art de la prophétie. Le dieu Pan exprime l'avidité commune à chacun de nous; il serait le « dieu du Tout », incarnant l'énergie génétique ou sexuelle de l'univers.
Une autre fois, il écorcha vif Marsyas qui avait osé le provoquer en se prétendant meilleur joueur de flûte que lui.
Plus tard, Apollon gagna un concours de musique présidé par le roi Midas, il devint alors le dieu incontesté de la Musique et sa lyre à sept cordes l'accompagnait quand il chantait aux fêtes de l'Olympe.
Apollon, dont tout le monde sait la grande beauté, séduisit de nombreuses nymphes (Plithie, Thalie, Coronis, Aria, Cyrène ...), ainsi que des mortelles; il leur donna beaucoup d'enfants mais ne se maria jamais.
Apollon n'encourut qu'une seule fois la colère de Zeus : quand il tua les Cyclopes. Il fut condamné à un an de travaux forcés et accomplit la sentence avec une grande humilité. Cette leçon lui servit car, par la suite, il prêcha la modération en toutes choses. Il se fit l’apôtre du «Connais-toi toi-même » et « L’excès est un défaut », phrases qui furent inscrites sur son temple en Grèce.
Peut-être cette légende nous enseigne-t-elle de ne pas enfreindre certaines lois : vouloir tuer les puissances, les démons de son inconscient (les Cyclopes) qui font partie de l'évolution de la vie, c'est aller à contre-courant. Le Lion ambitionne toutes formes de pouvoir et peut chercher trop violemment à se vaincre soi-même. Jusqu’au jour où il comprend que la victoire sur soi n’est pas toujours celle d’un combat, mais celle de la connaissance de soi. Au travers de ses batailles, le Lion tend vers une maîtrise de sa force. Acquis à une plus grande conscience, il veut la faire partager.
Le cœur
La partie du corps correspondant au lion est le cœur. Ce dernier est le centre de vie de notre organisme. C'est le moteur de notre circulation sanguine. Il scande régulièrement notre vie.
Les valeurs du Lion sont celles de la générosité, « il a du cœur ». Celles aussi de la confiance, car il se veut un centre pour les autres. Il a aussi pour valeur la responsabilité : il a conscience de son devoir. Il a le sens de la continuité.
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LE NATIF LION
Très tôt, le type Lion se sent le besoin de défendre les siens ; il peut être animé d'un instinct vengeur. Rien n'arrête un Lion quand il est déterminé. Mais, téméraire, il a tendance à ne pas tenir compte des conseils ou des ordres de quiconque; il cherche à élargir mais aussi à être maître de sa conscience (Zeus est le roi de l'Olympe). C'est un individualiste; lui seul sait la voie qu'il doit prendre pour son accomplissement.
Le Lion est sensible à la flatterie, il semblerait que ce soit l'une des armes qu'il faille employer si l'on veut qu'il nous révèle ses desseins ; ce signe dont le dieu Pan n'est jamais qu'une incarnation de ses désirs, peut se montrer avide de « tout » et vouloir être détenteur de toutes les énergies.
Le Lion n'aime pas les insinuations quant à la valeur de sa propre personne, tout comme il redoute de pouvoir manquer de confiance en lui. II a un caractère entier et n'admet aucun manquement.
Mais ce que cherche le Lion, n'est-ce pas une musique de l'âme qu'il aimerait dispenser aux autres? Certains veulent ravir le feu céleste, lui veut s'emparer des lois harmoniques de l'univers afin de les faire entendre aux hommes. C'est un être chaleureux qui s'extériorise facilement, qui aime communiquer ce qu'il sait.
Le Lion est un être créatif et, pour réaliser ses œuvres, il accepte facilement la collaboration mais envisage plus rarement l'association; transposé sur le plan de l'amour, il est peut-être trop passionné pour donner un crédit au quotidien du mariage, et peut-être craint-il d'y perdre la maîtrise de sa passion.
Une nature qui rayonne, « superbe et généreuse »
Le natif Lion : un être estival, fixe, solaire mais aussi un être de feu, auquel correspond le cœur.
Appelé par un idéal réaliste, le Lion ambitionne une grandeur terrestre que l'on retrouve dans les conquêtes de Napoléon.
Napoléon I??
(15 août 1769 - 5 mai 1821)
Bonaparte, au pont d'Arcole, exprime son sens de l'honneur et de l'audace et, dans toutes ses batailles, son sens de la stratégie, de l'ardeur et de la ténacité au combat.
Napoléon, c'est une pensée logique et lucide. Le « code Napoléon », la cohésion et l'organisation de l'Etat napoléonien expriment au plus haut point la vision globale et synthétique que le Lion peut avoir des choses. Il aime éclairer l'ensemble des problèmes, en faire la synthèse et trouver une solution qui englobe le tout; ce n'est pas l'homme des détails. Il n'empêche qu'il peut posséder un jugement lucide et lumineux qui doit être vite mis en pratique. Mais, parfois trop exalté, il peut se croire infaillible, et ce sont probablement ses erreurs à la fin de son règne (la campagne de Russie et Waterloo) qui l'ont mené à sa perte.
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LE LION DANS LA LITTÉRATURE
La symbolique solaire se retrouve dans la pureté des sentiments que traduit la poésie d'un Pétrarque : « Si ce n'est pas l'amour, qu'est-ce donc que je sens? Mais si c'est l'amour, pour Dieu, qu'est-ce que l'amour peut être? S'il est bon, pourquoi son effet est-il âpre au mortel? S'il est mauvais, pourquoi tous ces tourments ont-ils l'air si doux? » (Poésies Canzone). À une vie mondaine, Pétrarque conjugua une formation humaniste très étendue. Ce fut un être loyal, toujours en quête de la vérité et qui dénonçait les corruptions de l'Église, bien qu'il fut un ardent fidèle. En politique, il voulait se placer au-dessus des querelles partisanes, et souhaitait que l'unité italienne triomphe des luttes intestines. Il nous laissa des traités d'histoire où il nous fait part de ses préoccupations morales et éducatives; ainsi explique-t-il le non-sens et la médiocrité de la calomnie : « Tel en blâmant autrui se condamne lui-même, car ce qui se plaît à jouir des perfidies qu'il accomplit, ne saurait se lamenter s'il se voyait à son tour trompé par son semblable.» (Le Triomphe de l'amour,1.) Mais ce qui nous frappe le plus, c'est la virtuosité, peut-être un peu précieuse, avec laquelle il traduit la noblesse de ses sentiments, leur profondeur, leur sincérité et leur hauteur d'âme. « Misérable est celui qui fonde toute son espérance en un soutien mortel. Mais quel est l'homme assez fort pour ne pas s'y fier? S'il se trouve à la fin trompé, c'est bien tant pis pour lui.» (Le Triomphe de la mort.)
Pétrarque (Francesco Petrarca)
(20 juillet 1304 * - 19 juillet 1374)
*Le 20 juillet 1304, le Soleil était en Lion
Alexandre Dumas, dans Les Trois Mousquetaires, exprime le sens de l'honneur, le courage chevaleresque et l'art de la stratégie.
Alexandre Dumas
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La disparition quotidienne du Soleil et sa réapparition ont été le support de nombreuses religions, incarnant la mort et la renaissance des choses; ne peut-on pas supposer qu'elle s'inscrit plus particulièrement dans l'inconscient des natifs du Lion et qu'elle leur donne le sens inné du coup de théâtre, du génie dramatique dont a fait preuve Alexandre Dumas.
L'amour : « Noblesse oblige »
Le Lion est un passionné qui peut brûler d'amour pour un être qui semble très étranger à sa personne. C'est alors qu'il se sent partagé entre le cœur et le rôle qu'il incarne : le soleil ne peut glisser de son centre de gravité, sans lui que deviendrait le monde? Sans aller jusqu'à ces excès, il arrive au Lion de sacrifier son amour véritable au profit du rang qu'il doit tenir. Son amour-propre peut emprisonner son amour : Emily Brontë a merveilleusement décrit ce conflit dans Les Hauts de Hurlevent, où l'héroïne Catherine brise son amour pour Heathcliff, le valet de ferme, en épousant Edgar Linton, afin de préserver son honneur : « Ce serait me dégrader que d'épouser Heathcliff, aussi ne saura-t-il jamais combien je l'aime. » Le Lion s'exalte pour des natures exceptionnelles et, dans une situation analogue à celle de Catherine, il peut vaincre son orgueil afin de faire triompher « l'amour roi». La suite du roman nous raconte cette transfiguration : la fille de Catherine épousera, elle, Hareton, qui lui est inférieur socialement : c'est alors l'amour triomphant.
Emily Brontë
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LE LION DANS LA PEINTURE
Marcel Duchamp qui révolutionna la peinture, avait le Soleil en Lion. Son comportement mêlé de panache et d'une sorte de dédain trahit son appartenance au signe. N'a-t-il pas repris le style de certains impressionnistes au début de sa carrière? Il expliquait ainsi la raison de ses « à la manière de » en disant : «C'est pour mieux me rendre compte comment ils faisaient ça.» Quand sa gloire s'estompa, il ne voulut plus peindre, sa maxime étant de ne jamais répéter.
Marcel Duchamp
(28 juillet 1887 - 2 octobre 1968)
"L'Adieu à la peinture" - Marcel Duchamp
Il est intéressant de mettre en exergue le cas de Rubens. Bien qu'il soit Cancer, il manifeste une sensibilité solaire tant dans le choix des sujets lyriques que dans l'emploi de ses couleurs, des ors cuivrés, des rouges profonds ou des jaunes. Les hommes ou les femmes qu'il peint sont marqués par le type léonien : ils ont l'air chevaleresque, elles sont d'une beauté princière. Le Triomphe de la Vérité, titre de l'une de ses œuvres, est typiquement Lion, et pourtant Rubens n'était pas né en août mais en juin, seulement la partie zodiacale du Lion était fort aspectée dans son thème, et sa vie et son œuvre en incarnent de multiples aspects.
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LE LION DANS LA MUSIQUE
« Voir se lever le soleil est plus utile pour un compositeur que d'entendre la Symphonie pastorale de Beethoven. » Claude Debussy était Lion et, tel Apollon, il tentait de s'accaparer les forces de la nature en l'observant, en l'écoutant vivre. Ses dernières pièces de piano ne s'intitulaient-elles pas Pour invoquer Pan, le dieu du Tout, le dieu des énergies primordiales, dont tout Lion voudrait être possesseur? Son style s'appuie sur les traditions les plus pures de la musique française : on reconnaît en lui un nationalisme presque chauvin, mais qui gagna une gloire internationale.
Claude Debussy
(22 août 1862 - 25 mars 1918)
Le Lion se sent investi d'une mission et s'incarne dans les valeurs qu'il veut défendre. Debussy avait à cœur de sauvegarder le patrimoine national français et de le préserver de toute influence étrangère. Il n'entendait pas qu'on le compare à quiconque : « Foule ahurie! n'êtes-vous pas capable d'écouter des accords sans demander à voir leur carte d'identité et leurs caractéristiques? D'où viennent-ils? Où vont-ils? Faut-il absolument le savoir? Écoutez! »
Enfin, nous ne saurions résister à restituer ces quelques réponses qu'il fit à une jeune fille en 1889 :
- Quelle est votre vertu préférée ?
- L'orgueil.
- Vos qualités préférées chez un homme?
- La volonté.
- Vos qualités préférées chez une femme ?
- Le charme.
- Votre principale caractéristique ?
- Mes cheveux.
- Votre devise préférée ?
- Toujours plus haut.
Debussy, ou Claude de France, comme il aimait aussi se faire appeler, réalisa le bouleversement musical qui avait été initié par quelques autres. On lui a vu plusieurs influences, celles de Wagner, de Ravel ou de Stravinski, et comme le dit Antoine d'Ormesson : « Pourquoi ne pas rendre tout simplement à Debussy ce qui est à Debussy"? » Rendons à César ce qui est à César ! Debussy sut créer une musique qui, apparemment, n'a pas de charpente : rendant aux sons leur indépendance, elle résonne en fait d'une si large harmonie qu'il nous est difficile de la saisir à ses premiers accords. Elle entre en sympathie avec l'univers et peut-être nous est-il permis de la comparer à ce cosmos qui apparaît incohérent au vulgaire parce que l'ordre qu'il contient ne peut être vu ou entendu que par des âmes sensibles aux mille sons de l'univers. Debussy a tenté de faire cette synthèse où chaque accord est à la fois libre et « interdépendant de tout » sans qu'on s'en rende compte. C'est pourquoi son œuvre reste inimitable : « J'écris des choses qui ne seront comprises que par les petits enfants du XXème siècle. »
L'univers profond du Lion ne s'apparente-t-il pas au Cid de Corneille? C'est le Cid qui nous livre peut-être le plus intensément l'univers profond du Lion : allier le cœur et la raison dans un dépassement de soi-même.
ASTRAL 2000 – Gérard –Avril 2017
