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LE GÉMEAUX

(21 mai – 21 juin)

Mots-Clés : Gémeaux, Mercure, Kennedy, Conan Doyle, Dante, Dufy, Stravinsky, Wagner

Gemeaux

Le Gémeaux est un signe mutable

 

LA SYMBOLIQUE DU GÉMEAUX

Le symbole est représenté par deux jumeaux ou jumelles : on peut y voir deux êtres semblables ou un même être en deux personnes. On les confond, ils sont identiques. Les jumeaux sont inséparables, l'un est la substance de l'autre.

Ce « frère » est à la fois lui-même et un autre, car il vit à l'intérieur de lui et en dehors de lui.

Ce sont de jeunes adolescents. C'est l'âge de la « débrouillardise ». C'est l'âge où l'on est gourmand d'idées nouvelles et de changement.

Ils (elles) peuvent se montrer naïfs (naives) dans la réalisation de leurs désirs.

L'idéogramme des Gémeaux est représenté par le chiffre II. Il exprime la dualité de l'être, sa bipolarité entre l'inconscient et le conscient, entre le masculin et le féminin, entre le sujet et l'objet. Il représente un échange entre deux unités, il provoque un mouvement, manifeste l'activité ; il engendre la créativité.

Mai: la fin du printemps

Grâce à la sève qui atteint les extrémités, les branchages et les feuillages se développent et grandissent. Les feuilles captent l'air par tous leurs pores pour le transformer rapidement en chlorophylle. Au printemps, les papillons butinent de fleur en fleur. On vit en communion avec la nature, on aime se rouler dans l'herbe, on est disponible à toutes les situations.

Le printemps mutable

Bientôt l'été, le printemps s'achève, c'est une période de transition.

L’élément air

L'air est l'élément des Gémeaux : l'élément d'échanges, de mobilité et de diffusion. Il se particularise par sa position dans le cycle zodiacal : dans la trilogie des signes d'air, après l'air cardinal de la Balance qui est le lien sentimental, puis l'air fixe du Verseau qui est le lien spirituel, se situe l'air mutable des Gémeaux où l'être ressent de fortes émotions mais qui se dissipent rapidement.

La caractériologie en fait un type primaire qui peut être soit nerveux, soit sanguin.

L'air du Gémeaux ressemble au vent qui fait bouger les feuilles. Au vent qui fait aussi claquer les portes. Mais les portes fermées, les feuilles bruissent toujours. 

Mercure

Les Gémeaux partagent avec la Vierge l'attribution de Mercure comme planète. Aux Gémeaux correspond le Mercure adolescent

Mercure avait pour père Jupiter, roi de l'Olympe, dieu des Lois et de l'Intuition qui éclaire, et pour mère, Maïa, qui personnifie l'Eveil du printemps et symbolise en quelque sorte l'extériorisation du moi, sa projection dans le monde extérieur.

A peine né, profitant d'une minute d'inattention de sa mère Maïa, Mercure enjamba le berceau et s'en alla se promener pour voir le vaste monde.

Il décide de voler le troupeau de génisses d'Apollon. Et pour faire disparaître les traces de leurs pas, il fabrique des sandales en écorce dont il chausse les pattes des vaches.

Il tua deux génisses et avec leur peau fabriqua des cordes pour un nouvel instrument de son invention: la lyre, dont il parvient à tirer des mélodies extraordinaires.

Apollon découvre Mercure dans une caverne et l'emmène auprès de Zeus Jupiter devant le conseil de l'Olympe où, après s'être brillamment défendu, il avoue tout. Tout le monde lui pardonne, séduit par son charme, sa vivacité et ses talents de musicien.

« Donne-moi la lyre de tortue », dit Apollon, « et je te laisse les génisses. » En réponse, Mercure coupe quelques tiges de roseau et, pour remplacer la lyre, il fabrique une flûte dont il joue un solo étourdissant.

Et Jupiter l'admit dans l‘Olympe où il devint le messager des dieux. Les insignes de son grade étaient un casque rond (symbole de puissance) et des sandalettes ailées (symbole d'élévation). Puis Jupiter lui donna une houlette spéciale de messager, avec des rubans blancs.

Mercure devint le patron des marchands, des juristes, des intellectuels, et aussi des voleurs.

Les poumons

Partie du corps correspondant aux Gémeaux : l’appareil pulmonaire. Les poumons : le siège de la respiration.

C’est l’organe qui nous permet d’échanger avec le milieu ambiant au moyen de deux mouvements : l’inspiration et l’expiration.

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LE NATIF GÉMEAUX

Le Gémeaux est-il un être double ou un être qui possède deux personnages : à deux, on fait plus qu'un seul. Le type Gémeaux est d'une grande créativité. Il a le goût du jeu.

Le Gémeaux a le sens de la fraternité et de la camaraderie.

Le dilemme du type Gémeaux : il est à la fois lui-même et les autres, ce qui lui donne l'art inné d'exprimer les sentiments, les pensées d'autrui, ainsi les autres se retrouvent-ils en lui.

« Jeune d'esprit», le type Gémeaux est espiègle, voire taquin.

Il possède l'art du « système D ».

Il a un grand besoin d'actualité et peut être instable.

Il se sent poussé par une idée qu'il veut mettre rapidement en action.

Mû par l'appel instinctif de la vie, le Gémeaux peut mener plusieurs actions à la fois.

Les nombreuses impressions qu'il reçoit du monde extérieur développent en lui un esprit de synthèse.

Il aime la compagnie et a le sens des contacts.

Le Gémeaux se module à toutes les circonstances, c'est un être hyper adaptable.

Plein de projets qu'il est impatient de réaliser, c'est un être rapide, mobile, en perpétuelle mutation.

Un rien éveille le Gémeaux, le met en alerte. Très émotif, il ne contrôle pas toujours son tempérament nerveux. Il capte chez les autres toutes formes de sensation et d'émotivité, il lui est difficile parfois de se concentrer.

Les Gémeaux n'ont pas besoin de faire d'effort pour comprendre le monde extérieur : ils le perçoivent instinctivement.

Le Gémeaux est curieux de tout, il préfère l'aventure à la sécurité; il peut être instable. Vif, astucieux, il surprend, surtout quand, par amusement, il met en pièces certaines règles admises. II détrône ou banalise des traditions : il dédramatise. II aime la controverse et la parodie. Mais c'est le plus souvent pour faire entendre une nouvelle harmonie, donner un nouveau sens aux choses.

Impressionnable et vulnérable, il lui est difficile de se confronter aux autres : il préfère se faire accepter. Inquiet, il charme par la parole et son art de l'éloquence, c'est un séducteur. II n'a pas l'instinct de possession et il ne cherche pas à rendre les autres dépendants de lui. C'est avec joie qu'il les délivre de leurs dettes morales, de leurs contraintes, en rétablissant rapidement l'égalité des échanges. II aime l'indépendance pour autrui autant que la sienne. C'est un libéral.

Le Gémeaux est capable de dominer sa dispersion intellectuelle et d'élever sa pensée vers les hautes sphères de l'esprit. II communique alors aux autres l'intuition qu'il a du monde. Ce peut être un stimulateur et un éveilleur d'esprit. Mais aussi habile à servir ses intérêts que ceux d'autrui, il se soucie peu de la moralité conventionnelle : il résoud les problèmes en dehors des lois admises par la société. Mû par l'inspiration du moment, il va droit au but. « En marge des lois, ils [les Gémeaux] peuvent être génies ou maîtres larrons. » (Marcelle Sénard)

Aux Gémeaux sont associées les valeurs de la vie. Les valeurs d’échange, de rythme et de dualité sont aussi associées à ce signe.

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Ces fondements suivants nous livrent la formule zodiacale des Gémeaux : un être printanier, mutable, d’air, mercurien, auquel correspondent les poumons. Ces tendances symboliques peuvent se traduire de la façon suivante :

Une nature éprise de liberté

Le souffle de la jeunesse l’anime et le pousse le plus souvent vers les réalisations extérieures (comme John Kennedy, le plus jeune président des États-Unis). Il a « besoin d'air » et il lui faut varier ses occupations dans la même journée. Il a besoin d'un métier où il puisse exprimer ses valeurs de mobilité: John Kennedy a d'abord été journaliste, son régime de vie était celui d'un « sportif». Il veut « faire passer le courant » : n'est-ce pas, très symboliquement, ce que représente le téléphone rouge reliant Moscou et Washington? Le Gémeaux est un être qui tire facilement son épingle du jeu, qui improvise, qui jongle avec les situations, qui sort de toutes les impasses.

Jfk

John Fitzgerald Kennedy

(29 mai 1917 - 22 novembre 1963)

Une pensée lucide qui cherche à résoudre une contradiction

Inspiré, le Gémeaux est animé par de multiples idées qui jaillissent en son esprit, l'une chasse l'autre, et la difficulté est alors de faire la synthèse entre toutes. Là où d'autres sont arrêtés pour une question de logique ou de principe, le Gémeaux résoud le problème comme une énigme ; il concilie les différences, les contradictions par un tour de passe-passe et propose une troisième possibilité tel Sherlock Holmes (dont l'auteur, Conan Doyle, était Gémeaux), qui traverse d'un pas léger toutes les difficultés de son métier et trouve la solution, à laquelle personne n'avait pensé. Il est souvent porté vers une haute intellectualité de l'esprit, comme Sartre, posant le problème de la liberté et de la responsabilité.

Conan doyle

Arthur Ignatius Conan Doyle

(22 mai 1859 - 7 juillet 1930)

Un cœur qui butine

Curieux, sensible, il tente, il goûte et s'en va : il a fait connaissance avec l'amour mais ne s'enferre pas dans la passion qui le priverait de sa liberté. Mais alors qu'on pense qu'il est parti, il se trouve là au moment opportun : quand c'est l'amour que l'on cherche avec lui, on trouve l'amitié. Quand c'est l'amitié que l'on veut partager avec lui, il peut soudainement jouer de la lyre amoureuse. Mais a-t-on bien entendu? Car avant qu'on ne s'en rende compte, il semble déjà penser à autre chose. Le Gémeaux ne se moque pas, mais trop conscient de la liberté des autres et de la sienne, la vie est pour lui faite d'instants qu'il faut savoir goûter au bon moment et ne pas éterniser pour d'irréelles sécurités. C'est l'ami qui sait devenir l'amant, c'est aussi le troubadour de l'amour, au rendez-vous duquel il faut savoir être.

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LES GÉMEAUX DANS LA LITTÉRATURE

Au mercurien de la Vierge, Gœthe, répond le mercurien des Gémeaux, Dante, deux des plus grands esprits qui ont exprimé au travers de leurs œuvres les profondes contradictions de l'âme humaine. Pour faire la synthèse des nombreuses impressions qu'il recevait du monde extérieur, Dante s'intéressa à de multiples domaines. Il passa maître en poésie, rhétorique, philologie, dialectique, histoire, théologie, astronomie et zoologie; il approfondit toutes les connaissances que l'on pouvait avoir au seuil du XIVème siècle. Et le monde où il nous entraîne dans La Divine Comédie est tout à la fois un monde d'érudition, de poésie et de pensée mystique. Que ce soit la faune animale, la flore terrestre ou le monde sidéral, la précision et l'amour avec lesquels il nous les décrit, révèlent un esprit qui sut admirablement concilier poésie et curiosité scientifique.

Au monde de la raison, il répond avec l'inspiration et vice versa, il cherche à concilier les problèmes que posent la philosophie et la théologie : si Virgile représente la science humaine grâce à laquelle il traverse l'enfer et le purgatoire, il ne peut atteindre le paradis sans Béatrice autrement dit "La Science Révélée", la Foi. Au dualisme religieux et moral sur lequel repose La Divine Comédie - « La Providence a assigné deux fins à l'homme, l'une qui est la félicité en ce monde, l'autre qui est la félicité dans le ciel » -, Dante semble répondre que la philosophie permet d'atteindre la première et la théologie la seconde. Il concilie ainsi les deux approches mais transgresse en même temps le raisonnement scolastique, qui consistait à comprendre rationnellement les vérités révélées. Si l'art du raisonnement est utile à l'esprit, il peut aussi le pervertir. Astucieusement, Dante libère de ces entraves la pensée en faisant dire à Satan: « Sans doute ne savais-tu pas que je suis logicien? » C'est là une façon bien ironique de mettre en pièces une tradition intellectuelle.

Dante alighieri

Dante Alighieri

(Né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 septembre 1321)

S'il accepte la raison comme moyen de connaissance, il ne la trouve pas suffisante pour accéder à la vérité ultime, il lui faut aussi la révélation divine. Et il rêve d'une « Athènes céleste » où tous les systèmes de pensée seraient représentés, car il considère que chacun contient une parcelle de vérité. Il n'en perd pas pour autant sa lucidité et avertit par ailleurs du danger de l'éparpillement de l'esprit quand on veut « tout » aborder: « Toujours l'homme chez qui une pensée germe sur une autre pensée, s'éloigne de son but parce que l'une affaiblit l'autre. » (« Le Purgatoire», chant V.)

Revenons au poète, à l'écrivain, pour nous demander comment il se fait que La Divine Comédie ait pu toucher des sensibilités si diverses, comment il se fait que le voyage où elle nous entraîne nous donne bien souvent l'impression de nous retrouver nous-mêmes avec nos interrogations, nos passions et nos rêves ? Le type Gémeaux est à la fois lui-même et les autres, et si Dante a si merveilleusement su traduire ce que nous pourrions être, avons été, aimerions devenir, c'est qu'il cultiva avec autant d'amour que de subtilité les divers sens que possède l'être humain : pour comparer, décrire les spectacles que nous offrent l'enfer, le purgatoire et le paradis, il conjugue les impressions auditives aux perceptions olfactives, mais aussi le sens du goût. Il n'oublie certes pas non plus le désir et le plaisir des jouissances charnelles. S'il se montre parfois intransigeant contre la gourmandise, il compatit aux égarements de la volupté. A son imagination s'ajoute une réelle sensibilité, et son don d'éloquence ne l'empêche pas de rester lucide.

On peut dire que sur le plan de la symbolique Gémeaux, grâce à son sens de la synthèse, Dante a su concilier ses multiples tendances avec une égale profondeur et une grande perspicacité.

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LES GÉMEAUX DANS LA PEINTURE

Très éloignés l'un de l'autre, Jongkind et Dufy sont pourtant tous les deux Gémeaux. Chacun, dans son style, est un peintre de l'atmosphère.

Vers la fin du XIXème. siècle, Jongkind, l'un des précurseurs de l'impressionnisme, fixe les instants de la vie, sans jamais imposer une doctrine esthétique. Soit par des bateaux prêts à quitter le port sur une eau frémissante, soit par des paysages lointains, ses peintures révèlent une fraîcheur de sentiments, une spontanéité que le trait laisse échapper. L'art de Jongkind, de part ses couleurs fuides, est d'avoir su donner la vie à son dessin.

Raoul Ernest Joseph Dufy

Raoul Ernest Joseph Dufy

(3 juin 1877 - 23 mars 1953)

La peinture de Dufy caractérisée par l'air qui gonfle les drapeaux, le mouvement de l'orchestre ou la ronde du manège, nous parle le langage du vent. L'air frémit dans ses œuvres que l'on ne contemple pas mais que l'on respire à pleins poumons. Les nuances de bleu sont privilédiées: elles font bouger le ciel et ses nuages que le trait juste du peintre pécise ou affine. On retrouve la nature du Gémeaux dans la variété des sujets qu'il nous propose : la plupart de ses toiles nous raconte de multiples scènes. Dans les rues pavoisées, les bals champêtres ou les fêtes foraines, nous entendons la musique d'une fanfare, nous surprenons la conversation d'un groupe, nous imaginons la joie d'un enfant. Dufy a saisi le temps de l'autre et nous le donne dans sa spontanéité et sa fraîcheur. La peinture était sa façon de communiquer : « On m'achète des sujets, le reste, je le donne par-dessus le marché.»

Le 14 juillet dufy

Le 14 juillet - Dufy

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LES GÉMEAUX DANS LA MUSIQUE

Le Sacre du printemps fut une révolution. Le Gémeaux Stravinski avait mis en pièces toutes les traditions : plus rien ne restait des règles de l'harmonie, de la grammaire et de la syntaxe classiques. Alternant les tensions et les détentes dans une polytonie musicale,  le Sacre libérait la musique et lui donnait un souffle nouveau en ce printemps de l'année 1913. Dans le tumulte du théâtre des Champs-Élysées, où se divisaient « les pour et les contre», on crut à la naissance d'une nouvelle théorie du son, c'était se tromper car Stravinski n'avait pas fini de nous étonner.

Igor fiodorovitch stravinsky

Igor Fiodorovitch Stravinsky

(17 juin 1882 - 6 avril 1971)

Déjà, avec l'Oiseau de feu, ce jongleur musical avait résolu des problèmes où ses contemporains échouaient : en une féérie où volent ensemble des notes frénétiques et des accords harmonieux, l'Oiseau de feu redonnait à l'art de la danse un nouvel essor. « Je préfère toujours [ ... ] réaliser mes idées et résoudre les problèmes qui se présentent à moi au cours de mon travail [ ... ] sans avoir recours à des procédés établis qui facilitent, il est vrai, la besogne mais qu'il faut d'abord étudier et ensuite retenir. »

Igor Stravinsky – « L'Oiseau de feu »

Se jouant des règles admises, Igor Stravinski allait encore, dans Petrouchka, nous surprendre par le choix du sujet : « un pantin subitement déchaîné, qui, par cascades d'arpèges diaboliques, exaspère la patience de l'orchestre, lequel à son tour lui réplique par des fanfares menaçantes ». Telle est la façon dont l'auteur évoquait la naissance de son inspiration. Parodiant le pathos des romantiques, il mettait en scène une histoire de pantins, de marionnettes, qui dédramatisaient les traditionnels sujets musicaux. Puis, comme Mercure, laissant à d'autres la lyre harmonieuse, Stravinski créera, dans la suite de ses œuvres, de nouveaux sons encore inconnus et que personne, jusqu'à ce jour, ne sut imiter.

Glinka, dont Stravinski admirait « l'orchestration aérée et transparente», et Wagner étaient aussi Gémeaux. Il n'est pas possible de comprendre tout le génie wagnérien grâce à la seule symbolique du Gémeaux, car si ses multiples contradictions nous révèlent une appartenance à ce signe, sa ténacité à vaincre tous les obstacles lui vient probablement de son ascendant taureau. Enfin, sa croyance inexorable - « le monde me doit ce dont j'ai besoin » - est issue d'une valorisation très importante de la planète Uranus.

Wilhelm richard wagner

Wilhelm Richard Wagner

(22 mai 1813 - 13 février 1883)

Wagner rejoint la nature des Gémeaux, quand il nous semble être habité par deux êtres. Décrit par les uns comme un dominateur sans vergogne, ce qu'il était sous certains aspects, d'autres voient surtout son« ensorcelante gentillesse» (Frédéric Nietzsche). À la fois musicien et poète, il mit longtemps à se décider pour l'un ou l'autre art. Ayant choisi la voie musicale, il écrit souvent une ou deux œuvres en même temps, ou bien, une partition à peine achevée, il porte déjà en lui celle qui va suivre, et en jette les principaux accords sur le papier. Son génie ne résidait-il pas dans cette alliance de dons contraires: il possédait au plus haut point un sens de la perception simultanée, qui n'avait d'égale que sa puissance de synthèse. Aussi sut-il magistralement réunir poésie et musique, symphonie et théâtre, dans un art du symbole qui n'appartient qu'à lui, mais en même temps, sans doute, à tout le genre humain.

Richard Wagner – « Tannhäuser » (Opéra)

 

ASTRAL 2000 - Gérard - Mars 2017

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