LES POISSONS

Mots-Clés : Astral 2000,Poissons,Gagarine,Copernic,Le Verrier,Flammarion,Pape Léon XIII,Rudolph,Steiner,Chopin,Victor,Hugo,André Breton,Michel-Ange,Antoine,Wiertz,Chopin,Ravel,Haendel.
19 février – 20 mars

Le Poisson est un signe mutable

 

L'idéogramme des Poissons est représenté par deux poissons, reliés par un fil, mais qui vont en sens inverse. On peut y voir la liaison de deux modes de vie ou deux modes de pensée qui expriment la nature ambivalente du type Poisson. Ils traduisent aussi un mouvement alternatif qui va de haut en bas, puis de bas en haut : c'est l'être qui, après être descendu dans la matière, aspire à l'absolu; mais le mouvement ne s'arrête pas entre ces deux pôles contraires, il résout les contradictions de la nature.

L'image symbolique

Le poisson est un animal aquatique, il vit dans l'eau, qui est sa substance de vie. Il est difficilement saisissable. Il suit les courants d'eau, sans jamais vraiment s'arrêter. Sans défense, il préfère fuir devant l'obstacle. Il aspire l'eau dans laquelle il vit et où il puise son oxygène. C'est un vertébré aux arêtes souples et fragiles. Il est fait d'une chair peu consistante.

Le type Poisson vit par l'intermédiaire de sa sensorialité et de ses sentiments, c'est un être fait de sensibilité. Il nous semble difficile à saisir, à connaître et à comprendre. Il est à la fois là et, déjà, ailleurs. Il se sent sans défense vis-à-vis des autres, il préfère s'esquiver. Cet être s'assimile au monde qui l'entoure en absorbant toutes sortes d'impressions. Il a du mal à trouver une directive, à choisir sa véritable voie. Le natif Poisson a la faculté de percevoir les deux côtés de toute chose : c'est un médiateur né, un être ambivalent.

Le symbole nous présente deux poissons reliés entre eux.

Février : la fin de l'hiver

Après les rudes épreuves de l'hiver, l'homme est engourdi par le froid. C'est le moment de la fonte des neiges, les pluies hivernales gonflent les ruisseaux qui deviennent fleuves, leurs crues dissolvent la terre.

Peu à peu, la chaleur revient, les jours rallongent. Imperceptiblement, on sent la vie réapparaître : il y a de nouvelles odeurs dans la nature, mais rien encore n'a pris forme.

On ne voit pas les semences, mais si l'on devine qu'elles peuvent prendre racine dans ce milieu humide, on ne sait pas encore sous quelle forme car tout est diffus. C'est la préparation d'un nouveau cycle saisonnier.

L'hiver mutable

L'hiver se termine, c'est une période de transition.

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L'océan

L'océan s'étend à l'infini; plus on avance, plus l'horizon s'éloigne. Au loin, le ciel et l'eau se confondent. La profondeur de l'océan atteint parfois des abîmes. Il mouille toutes les terres possibles. Il les baigne par les flux et reflux perpétuels des marées.

L'eau est l'élément du Poisson, élément d'échanges et de dilatation. Il se particularise en Poisson par sa position dans le cycle zodiacal. Dans la trilogie des signes d'eau, après l'eau primordiale du Cancer (la source, l'émotivité), puis l'eau fixe du Scorpion (les marais, l'inconscient), vient l'eau mutable des Poissons.

C'est un être qui vit dans ses multiples sensations. La caractériologie en fait un sentimental, un lymphatique. Ses yeux sont souvent globuleux (comme le poisson), un regard baigné d'eau qui semble absent; il a une voix douce.

La conscience du Poisson se dissout dans l'univers qui l'entoure. L'être a une grande ampleur du champ de conscience, il peut se laisser envahir par le milieu ambiant et manquer de direction : on le trouve irrationnel.

L'être sent de multiples énergies l'envahir, il s'abandonne à elles sans limite. Le Poisson évolue dans l'informe, l'indéterminé, en dehors des normes.

Le natif Poisson vit dans un monde hypothétique et il lui est difficile de se décider parmi les multiples possibilités qui s'offrent à lui. Il se montre souvent indécis ou imprécis ; absorbé par son univers, il est indifférent aux conséquences pratiques. C'est un être qui laisse agir son inconscient, cherchant l'extase qui l'unirait au monde.

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Neptune

Le Poisson est gouverné par Neptune (Poséidon) et par Jupiter (Zeus) en deuxième planète.

Après la chute de Saturne, ses fils tirèrent au sort le partage du monde. Le ciel revint à Jupiter, le monde souterrain à Pluton, les océans à Neptune.

Zeus-Jupiter représente le monde de l'esprit, Pluton le monde des forces pulsionnelles, Neptune celui de l'inconscient insondable. Le Poisson n'est pas à l'aise dans le domaine limité du conscient, de la raison pure.

Neptune s'installa au fond de la mer. Il possédait des chevaux blancs, symbole d'instinct maîtrisé et sublimé (quand ils sont noirs, ils représentent les instincts incontrôlés), dont la crinière était en or, symbole d'élan vers la spiritualité, et les sabots d'airain, symbole de communication.

Le dieu de la mer inventa les courses de chevaux.

Un jour, il tomba amoureux fou de Méduse et fit sa conquête dans le temple de la déesse Athéna (la sagesse). Celle-ci, fort irritée, transforma Méduse en monstre. Ses cheveux devinrent autant de serpents dressés sur sa tête. Tous ceux qui la regardaient étaient transformés immédiatement en statue de pierre.

Neptune est représenté entouré d'êtres marins plus ou moins étranges et monstrueux. Comme tous les symboles, ils ont un aspect à la fois positif et négatif.

Parmi les monstres entourant Neptune, se trouve la chimère, être hybride, dont le corps de chèvre symbolise une sexualité perverse et capricieuse avec une queue de serpent qui correspond à la perversion et à la vanité, et dont la tête de lion exprime une tendance dominatrice.

Parmi ces monstres neptuniens se trouve aussi l'Hydre de Lerne, serpent à neuf têtes qui repoussent à mesure qu'on les coupe.

Le Cerbère, autre monstre aux cent têtes, symbolise la terreur de la mort. C'est le chien d'Hadès, le maître des enfers, ou encore le Sphinx, animal mystérieux qui posait des énigmes aux passants et dévorait ceux qui ne savaient répondre.

Neptune est un grand amoureux, il séduit de multiples nymphes. C'est un grand conquérant, il revendique les provinces grecques de l'Attique, Trézène, Egine, Naxos et Corinthe ; et quand les autres dieux refusent de satisfaire ses prétentions, il se venge en provoquant des inondations.

L'emblème de Neptune est un trident qui symbolise les trois éléments composant l'être humain : le corps, l'esprit et l'âme. Il signifie aussi le passé, le présent et l'avenir. Le trident est la clé symbolique qui ouvre les yeux sur l'invisible et donne accès aux autres mondes.

Neptune est le père de deux chevaux : Pégase, le cheval ailé qui fit jaillir une source sous l'un de ses sabots, et Aerion, le cheval sauvage.

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Les motivations du natif  Poisson ne sont pas précises car il aspire à l’infini, voire au spirituel. Il n’y a pas de frontières entre lui et les autres. Ce n’est pas un individualiste. Il est « tous » à la fois sans être vraiment jamais lui-même. Attiré par le collectif, il peut être d’un grand dévouement aux autres.

Sa réceptivité extrême le rend vulnérable. Il est chez lui partout et nulle part car ses émotions sont de toutes sortes. Elles le baignent dans un flux perpétuel qui rend le Poisson malléable et tolérant.

Le natif poisson dispose au fond de lui d’une grande richesse spirituelle. Il communique alors aux autres le sens des correspondances universelles qu’il a saisi par intuition. Il devient un lien entre les individus les plus divers. Le Poisson est un être auprès duquel on aime se trouver car il dispense calme et sérénité. Mais il sait qu’à tout instant, cet état de plénitude peut chavirer. Le Poisson se laisse facilement emporter par ses forces inconscientes négatives. Tout particulièrement quand il se trouve sous l’empire de la sensorialité ou de l’émotion sentimentale qui l'incitent à dépasser les possibilités du réel et à renverser la hiérarchie des valeurs, le Poisson peut être la proie d’illusions dangereuses.

N’atteignant pas la fusion avec l’autre, cet être peut avoir une vision déformée de lui-même qui le pétrifie d’horreur. Il est alors la proie de cauchemars. Le Poisson est habité de phantasmes les plus étranges qui peuvent surgir de sa mémoire tels des fantômes oubliés et donner le pire comme le meilleur.

Les êtres marins qui entourent Neptune sont des produits de son inconscient ou de ses chimères. Ils n’apparaissent comme des monstres qu’à ceux qui ont peur d’eux-mêmes : peur que leurs profondeurs ne dévoilent des instincts pervers, dominateurs et vaniteux. Le Poisson, vivant dans le monde de l’inconscient, est un révélateur pour les autres.

Il peut être lui-même sujet à des angoisses dont il a l’impression de ne pouvoir se libérer que dans l’assouvissement de ses phantasmes.

Il lui arrive même d’avoir peur de lui-même.

Jupiter, dieu de l’Olympe, avait une personnalité paternelle et bienveillante. II redonnait du courage aux héros fatigués ; détenteur de la foudre, il faisait régner la justice.

Neptune, monde de l’inconscient, et Jupiter, la synthèse de l’esprit, sont deux forces psychiques, comme les deux poissons en sens inverse, qui animent le type Poisson.

Le Poisson peut se sentir une énigme pour lui-même et pour les autres, à laquelle seul son intellect ne peut répondre. Son mode de communication et de compréhension est autre, il passe par l’inconscient.

Ce natif n’aime pas être limité en amour. Il est porté aux amours multiples. Il a le goût de l’illimité et s’illusionne facilement. La satisfaction de ses désirs insatiables peut l’entraîner vers des actes inconsidérés, des égarements qui sont nuisibles à lui-même et à son entourage.

Le Poisson est un être pour qui le passé, le présent et l’avenir sont perçus dans une même vision globale et synthétique. Cette perception du monde peut entraîner le sujet, soit vers les désirs du corps (sensualité), soit vers la force de l’esprit (jugement clairvoyant), soit vers l’appel de l’âme (la spiritualité). Mais la fusion de ses grandes richesses intérieures peut déboucher sur une mystique d’une force exceptionnelle.

Le Poisson, dans l'expression de sa créativité, peut susciter l’inspiration poétique (Pégase) ou les rêves les plus désordonnés et peut aller de la dépravation à la sainteté (il tient souvent des deux à la fois).

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Le système lymphatique

La partie du corps correspondant aux Poissons est le système lymphatique.

La lymphe provient de la transsudation du sang. Elle se propage dans tous les organes à travers des vaisseaux transparents.

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Ces fondements nous livrent la formule zodiacale des Poissons : un être hivernal, mutable, aquatique, neptunien et jupitérien auquel correspond le système lymphatique. Formule que nous pouvons traduire de la façon suivante :

Une nature aux résonances multiples

On voudrait l’attraper, mais jamais il ne se laisse saisir. Il est à la fois bien réel mais semble en même temps se dissoudre dans l’atmosphère. Il est avec nous et ailleurs, il semble capter tout ce que nous ressentons et peut-être ce que nous appréhendons dans le futur. Il ne vit pas la douleur d’un seul être sur le plan individuel, il la vit sur le plan collectif : un cœur triste fait résonner en lui toute l’humanité souffrante. De même qu’une joie le fait vibrer à toutes les harmonies. Une telle nature le porte spontanément vers les causes universelles comme d’Anunzio. Il s’éprend d’absolu qu’il concrétise dans la conquête d’horizons nouveaux, tel les explorateurs Jacques Cartier et Henri de Montcalm, les astronautes Gagarine et V. Terechkova.

Iouri ou Youri Alexeïevitch Gagarine

09 mars 1934 - 27 mars 1968

 

Une pensée cosmique ou spirituelle

Ce n’est pas la logique qui le conduit, c’est l’intuition pure. Non pas l’intuition perçante d’un Bélier mais la vision des vastes ensembles : il a une pensée globalisante qui s’exprime plus facilement par symboles ou métaphores que par le discours méthodique. C’est un être qui résonne à l’inconscient collectif, comme si la mémoire de l’humanité l’avait choisi pour se déposer en lui.

Il s’intéresse plus au monde d’en haut qu’au monde d’en bas, et il lui faut une certaine maîtrise pour ne pas s’écarter de la réalité, ne pas se laisser emporter par des mirages. Quand il concrétise sa pensée, le type Poisson peut donner de grands astronomes : Copernic, Flammarion, Le Verrier, etc. Mais l’appel spirituel est parfois si fort qu’il se voue entièrement à la cause de Dieu, si le reste de son thème va dans ce sens : Clément VIII, Jules III, Léon XIII, Paul II, Pie XII, etc. : beaucoup de papes furent Poissons.

Nicolas Copernic

09 février 1473 - 24 mai 1543

Nicolas Camille Flammarion

26 février 1842 - 03 juin 1925

Urbain Le Verrier

11 mars 1811-23 septembre 1877

Le pape Léon XIII - Vincenzo Gioacchino Raffaele Luigi Pecci -

02 mars 1810 - 20 juillet 1903

 

Un homme du début du XX^ème siècle retient notre attention, c’est Rudolph Steiner ; père de ce qu’on appelle l’anthroposophie, il chercha à faire la synthèse entre la pensée orientale et la pensée occidentale afin d’atteindre à l’universalisme. Considérant qu’il y avait une pensée cosmique ou une réalité pensante universelle à laquelle l’homme, sans le savoir, participe, il étudie la façon dont il peut en prendre conscience afin de vivre plus intimement avec l’univers. La pensée du type Poisson pourrait être symbolisée par un télescope : un regard vers l’absolu.

Rudolf Steiner

25 ou le 27 février 1861 - 30 mars 1925

 

L’amour oblatif

Le Poisson ressent tellement les sentiments, les impressions de l’autre, qu’il risque d’en oublier sa propre personne et que, sans s’en rendre compte, il agit comme s’il était à la place de l’être aimé. Quand il aime, il est l’autre plus que lui-même.

Très impressionnable, un rien le touche et se répercute sur tout son être, comme un galet jeté sur l’eau calme, provoquant de grandes ondes vibratoires. Il lui est cependant difficile d’exprimer ce qu’il ressent. Se sachant fragile, il s’éloigne parfois des émotions trop fortes pour tomber dans d’autres filets : on ne comprend pas toujours son attitude. Mais, pour lui, l’homme n’a pas de limite, n’a pas de profil particulier : il peut s’attacher à des êtres très divers et très différents de lui-même, comme Chopin pour George Sand, et étonner par son égal dévouement.

Chopin et George Sand - Delacroix

Frédéric François Chopin

22 février ou 1er mars 1810 -17 octobre 1849

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Le Poisson dans la littérature

Victor Hugo naquit avec le Soleil et deux planètes en Poisson. C’est d’abord le poète de l’océan, de la mer et de l’horizon : « Oh laissez-moi ! C’est l’heure où l’horizon qui fume […] l’heure où l’astre géant rougit et disparaît. » (Rêverie.) Il se laisse inonder par les êtres et les choses, afin de les vivre de l’intérieur, là « où tous les flots de l’ombre, en moi, viennent frémir ». (Toute la lyre.) Le poète vibre à de multiples sollicitations - « on se sent faible et fort […] on est flot dans la foule, âme dans la tempête » (Contemplations) et rêve d’horizons lointains : « Les pieds ici, les yeux ailleurs. » (Les Rayons et les Ombres.) Après avoir constaté l’échec de toutes les philosophies et idolâtries : « La philosophie ose escalader le ciel […] espèce de rocher sinistre de l’abîme », il aspire à l’absolu : « J’entrerai jusqu’au tabernacle terrible de l’inconnu […] jusqu’aux portes visionnaires du ciel sacré. » D’une imagination débordante, il ne s’exprime pas au travers de la logique, mais laisse rouler en lui le flux et le reflux de ses métaphores. Ses sujets deviennent des mythes dans un lyrisme littéraire qui lui permet d’atteindre toutes les consciences. Victor Hugo n’a pas un « moi » mais des « moi » et son œuvre devient l’écho de l’inconscient collectif.

Victor Hugo

26 février 1802-22 mai 1885

 

Dans « La Légende des siècles », il s’imprègne des étapes successives de l’humanité et entraîne son poème dans un souffle cosmique. Au travers de cette œuvre, Victor Hugo voulait montrer « l’épanouissement du genre humain de siècle en siècle […] l’homme montant des ténèbres vers l’idéal», où la victoire du bien sur le mal ne triompherait que hors du temps dans un avenir divin.

Poète des humbles et de la pitié pour les faibles : « Oh n’insultez jamais une femme qui tombe ! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe ! » (Les Chants du crépuscule.)

Victor Hugo s’est fait peu à peu le chantre de l’humanité entière, atteignant même parfois le don de prophétie pour les siècles à venir. Porteur des tendances symboliques des Poissons, il les a réalisées dans la plus grande dimension poétique. Son œuvre lui a probablement permis de dépasser l’une de ses ambivalences : l’amour de lui-même, la vanité et l’amour des autres. Car c’est aussi l’homme qui écrivit deux jours avant sa mort : « Aimer, c’est agir. »

Plus proche de nous, un autre Poisson, André Breton, a voulu révolutionner à la fois la pensée de l’homme et sa condition, en libérant les forces de l’inconscient. Dans son « Manifeste du surréalisme », il fait appel à l’imagination condamnant le « rationalisme absolu » qui n’a pour fin que l’ « utilité immédiate » et qui enferme la pensée dans une cage. Breton veut libérer le rêve qui possède sa continuité propre, sa réalité dans l’esprit de l’homme. Quand il conseille de confondre « ces deux états, en apparence si contradictoires, que sont le rêve et la réalité en une sorte de réalité absolue, de surréalité », il semble résoudre en une phase l’ambivalence du type Poisson.

André Breton

19 février 1896-28 septembre 1966

 

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Le Poisson dans la peinture

Le célèbre peintre Michel-Ange était Poisson. Sa conception de l’art était celle d’un mystique qui chercha toute sa vie à imiter Dieu lui-même, Dieu le Créateur, pour atteindre la perfection de l’art. « Jamais un œil ne voit le soleil sans qu’il soit devenu semblable au soleil. » Seul le semblable peut connaître le semblable. Michel-Ange réussit son union au divin, il apparut bientôt comme un demi-dieu. Cette identification n’avait pour motif qu’une recherche esthétique; seul comme Dieu, on peut atteindre à la Beauté éternelle. Et les corps de Michel-Ange qui se déploient dans l’apesanteur tentent non pas d’exprimer la nature extérieure de l’homme, mais sa nature intérieure : son âme. Au-delà de l’apparence du réel, ce que cherche l’artiste, c’est la communion avec l’essence divine qu’il perçoit en l’être humain. Les corps qu’il peint ou qu’il sculpte sont l’émanation de ses vibrations avec le cosmos et l’universel.

Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni

- Michel-Ange -

06 mars 1475 -18 février 1564

Le Prophète Zacharie - Michel-Ange

Plus proche de nous, Antoine Wiertz, qui laissa un musée de ses œuvres à la Belgique, exprime lui aussi certaines tendances Poisson. Tout d'abord par la dimension de ses toiles qui ne trouvaient jamais d'atelier assez grand pour être réalisées (telle « La révolte des Enfers contre le Ciel : La chute des anges », l'une de ses plus grandes œuvres). Mais surtout par ses sujets concernant la religion, la mythologie et l'histoire, et enfin, par sa conviction d'être un missionnaire de l'art. Il chercha à faire prendre conscience à ses contemporains des graves problèmes psychologiques et sociaux (« Pensées et Hallucinations d'une guillotine », « Enfants orphelins »). Enfin, il exprima le néant de la grandeur humaine (« Une seconde après la mort », « les Consolations de la doctrine de l'immortalité ») et les valeurs d'union fraternelle (« Les Partis devant le tribunal du Christ »).

Antoine Wiertz, surnommé-« le philosophe au pinceau »

22 février 1806 -18 juin 1865

"Partis devant le Christ" - Antoine Wiertz

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Le Poisson dans la musique

Comme Chopin et Ravel, Haendel, le compositeur du « Messie », qui écrivit quarante opéras avant de se consacrer à l'oratorio, était Poisson. Créateur infatigable et doté d'une imagination débordante, il mit sa vie au service de l'art, puis l'art au service de Dieu. Il était originaire de Halle et, après de multiples voyages, il élit l'Angleterre pour accueillir le flot de son génie. Il n'eut cependant pas toujours l'accueil qu'il escomptait. Malgré les déboires, il croyait avec ferveur en l'art qu'il apportait à ses contemporains, continuant inlassablement à écrire. Jamais son inspiration ne se tarit.

Maurice Ravel-Joseph

07 mars 1875 - 28 décembre 1937

"Boléro" - Maurice Ravel
Georg Friedrich Händel "Haendel"

23 février 1685-14 avril 1759

"Le Messie" - Haendel

Avant le « Messie », ses opéras comme « Esther », « Athalie », « Saül » ou «Joshua » étaient déjà composés à partir de personnages héroïques ou bibliques. Mais avec cette œuvre, il ne s'agit plus d'une transcription historique, car au travers de la personne du Christ, c'est un chant tout entier qui nous ouvre les portes de l'Éternel. « En écrivant l'Allelujah, j'ai cru voir le ciel s'ouvrir et Dieu paraître devant moi », dira-t-il. « Le Messie » est l'œuvre de rédemption : jusque-là, Haendel semblait « multiple » dans ses diverses créations, abordant différents thèmes; dans cet oratorio, il ne fait plus qu'un avec le Seigneur et, surtout, il embrasse la symbolique majeure de la religion chrétienne, affirmant la rédemption et l'accès à l'éternité. Il exprime son espoir dans un amour salvateur et il affirme sa foi dans le Christ : « Je sais que mon Rédempteur vit. »

Cette œuvre de haute portée ne fut pas toujours bien acceptée par ses contemporains anglais qui accusèrent Haendel de vouloir transformer les théâtres en églises ; cela ne semblait pas l'atteindre et il continua jusqu'à sa mort à écrire une musique qui traduit son ascension spirituelle.

Un autre Poisson, George Harrison, ex-Beatles, fut porté à partir des années soixante par le mysticisme et la religion pour la composition de sa musique. Elle symbolisait pour lui un moyen de fuir les réalités quotidiennes, et l’occasion de s’évader dans un univers imaginaire.

George Harrison

25 février 1943 - 29 novembre 2001

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Les Rapports de la Vierge et du Poisson

Opposés dans le cercle zodiacal, Vierge et Poisson n'en sont pas moins complémentaires. Mutables tous les deux, car ils terminent une saison et préparent l'avènement d'une autre, ils sont portés dans une sorte de mouvement alternatif par un sentiment de mutation ou d'évolution que :

• l'élément Terre de la Vierge concrétise au travers de la raison;
• l'élément Eau du Poisson porte vers la spiritualité.

Aux valeurs de philtre symbolisées par les intestins chez la Vierge, correspondent des valeurs de diffusion symbolisées par la lymphe chez le Poisson :

• la Terre et Mercure portent la Vierge vers l'analyse et le sens des réalités;
• l'Eau et Neptune portent le Poisson vers l'inspiration et le rêve.

Si la Vierge vit dans les limites du terrestre, le Poisson tend à vivre dans l'illimité de l'absolu. Leurs forces énergétiques sont complémentaires et nécessaires dans le cycle de la vie : ce que la Vierge ordonne et coordonne, le Poisson le dissout.

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L'Arche de Noé symbolise le passage entre deux ères : l'une s'achève par le déluge, et l'autre pourra naître grâce aux différentes espèces que Dieu choisit d'abriter dans l'arche. On retrouve dans de nombreuses civilisations le mythe du déluge comme figure du salut du monde, annonciatrice d'une ère nouvelle. La symbolique de Noé ne trouve-t-elle pas quelque écho dans l'univers des Poissons qui achèvent un cycle zodiacal et portent en eux l'espérance d'un monde meilleur?

L'Arche de Noé sur le Mont Ararat, de Simon de Myle (1570)

ASTRAL 2000 - Gérard - Août 2017