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Les médiums 5

Les médiums tricheurs

Il n'est pas rare que des médiums à effets physiques qui à l'occasion, provoquent des phénomènes apparemment authentiques, recourent d'autres fois à la supercherie. C'est également vrai pour les agents d'Esprits Frappeurs (que l'on peut considérer comme des médiums à effets physiques provisoires). Certains médiums à effets physiques n'ont même probablement jamais recours qu'aux trucs et à la magie de music-hall pour créer les apparitions de fantômes susceptibles de frapper les familles en deuil et les gogos. Le plus controversé des médiums à effets physiques du XXe siècle fut peut-être l’américaine connue sous le nom de Margery. Elle s'appelait en réalité Mina Crandon. Encore sous le coup d'une séance de spiritisme à laquelle elle avait assisté, elle fut le témoin d'un phénomène de basculement de table et de coups frappés dans les murs. Plus tard, son frère décédé, Walter, parut communiquer par voix directe. On fit également état de lumières ambulantes et de formes matérialisées, dont des mains qui agitaient des sonnettes et laissaient même dans la cire des empreintes de pouces visibles par tous. Le périodique Scientific American désigna une commission de cinq enquêteurs, la plupart bien connus pour leurs recherches psychiques. En général, ils se montraient sceptiques à l'égard de ces phénomènes. L'un des membres de la commission était le magicien Houdini, lequel n'hésita pas à déclarer que Margery était un charlatan. Mais on n'en eut la preuve qu'en 1932, au moment où les empreintes du pouce de Walter se révélèrent appartenir à un dentiste de Boston qui avoua travailler pour Mme Crandon. Il ignorait d'ailleurs l'usage qui serait fait de ces empreintes.

À Mexico un autre médium à effets physiques, Luis Martinez, pratiquait depuis 1933 et avait attiré un grand nombre de fidèles. W. G. Roll examina Martinez en 1964 et interrogea les gens qui avaient assisté aux phénomènes. Parmi eux figurait le général José Alvarez y Alvarez, ex-chef d'état-major de l'armée mexicaine, qui déclara avoir vu un jour Martinez s'élever par lévitation dans un lourd fauteuil et flotter dans l'air. Martinez est surtout connu pour les formes entièrement matérialisées qui surgissaient pendant ses séances. Roll assista à trois de celles-ci, dans un appartement de Mexico. Quatorze personnes environ étaient entassées dans une petite pièce, assises le long de trois des murs. Face au quatrième se trouvait le siège de Martinez. La pièce était plongée dans le noir pendant la séance et les assistants étaient priés de se tenir par la main afin de créer une force psychique. Le médium fut hypnotisé par M. Lopez, propriétaire de l'appartement. Peu après, de faibles lumières apparurent et circulèrent autour de la pièce. L'une d'elles se transforma d'abord en visage, puis en une forme entièrement matérialisée. Il y en eut environ six à chaque séance, qui apparaissaient une par une. Quelquefois, les participants reconnaissaient dans les formes des parents morts. Certaines des apparitions administraient un traitement psychique en passant les mains au-dessus des parties malades des spectateurs. Elles étaient recouvertes d'une sorte de drap. Certaines portaient la barbe mais, cela mis à part, elles se ressemblaient toutes et mesuraient toutes environ 5 pieds 3 pouces (1,60 m). C'était aussi la taille de Mme Lopez. Assise parmi le public, celle-ci occupait une chaise en bout de rang. à côté de sa belle-sœur. Roll supposa qu'elle lâchait la main de cette dernière et se déguisait en apparition. Mais il voulut cependant s'assurer du bien-fondé de son explication.

Roll avait amené avec lui un appareil photographique et un matériel équipé à l'infrarouge permettant de prendre des photos dans le noir, mais on ne lui permit pas de s'en servir. Or il ne pouvait opérer sans qu'on s'en aperçût puisqu'on lui tenait les mains, et il ne voulait pas provoquer un scandale public qui l'aurait brouillé avec la personne qui l'avait présenté à Martinez et l'aidait à entrer en contact avec d'autres médiums mexicains.

Afin de démasquer la coupable sans perturber la séance, Roll se munit d'un petit couvercle qu'il emplit de pâte dentifrice. Avant le début de la troisième séance, il le plaça dans sa chaussure gauche, sous la cambrure du pied. À un moment, en cours de séance, une forme matérialisée s'étant approchée du voisin de Roll pour lui administrer un traitement psychique. Roll retira sa chaussure et plongea son orteil droit dans la pâte dentifrice. Lorsque la forme fut assez près, il tendit le pied pour tenter de laisser une marque sur celui de l'apparition. Son pied heurta quelque chose de dur. La séance terminée, Roll aperçut une tache blanche sur l'une des chaussures de Mme Lopez.

Rudi Schneider (1908- 1957) et son frère aîné, Willi, font partie de la poignée de médiums à effets physiques qui furent soumis à des examens sérieux. Les frères Schneider étaient nés en Autriche. Les phénomènes qui se produisaient autour d'eux - de Willi d'abord, puis, quand ses pouvoirs s'affaiblirent, de Rudi - ont été étudiés au début des années 1920 par un médium et chercheur psychique allemand, le baron von Schrenck-Notzing ( 1862-1929). Plus tard, le médecin et parapsychologue français, le docteur Eugène Osty (1874-1938), ainsi que des chercheurs anglais, furent aussi mêlés aux expériences. Celles-ci se déroulaient généralement dans le noir, mais Rudi était apparemment sous la surveillance totale des enquêteurs au moment où des objets se mirent à bouger sur la table et où l'on put observer de petites matérialisations, dont une main. Comme d'autres médiums à effets physiques, Rudi opérait en transes. Son contrôle s'appelait Olga.

Dans un exposé sur ce travail, auquel avait participé feu son mari, l'astronome anglais C. C. L. Gregory, Mme Anita Gregory écrit: «Le fait qu'au cours de trois enquêtes spéciales, on ait pu enregistrer mécaniquement le brouillage des rayons infrarouges par une «substance invisible» est sans doute le témoignage le plus important et le plus saisissant de toute la carrière de Rudi. Ces observations ont d'abord été faites par le docteur Eugène Osty à Paris, qui avait installé. à titre de dispositif antifraude, un réseau d'infrarouges autour des objets prétendument appelés à bouger de façon surnaturelle: ainsi, si un système de préhension ou un bras humain s'approchait de la table d'expérience il lui faudrait d'abord franchir les rayons infrarouges ce qui aurait pour effet de déclencher aussitôt les sonnettes d'alarme et/ou les appareils photographiques. Or il arriva qu'à certains moments, alors que Rudi se trouvait en transes, le système d'alarme fonctionnât, mû par un agent invisible; les photos prises alors révélèrent que les rayons infrarouges n’avaient été interrompus par rien de visible. Cette interférence fut observée dans des séances absolument négatives sur tous les autres plans. Ces interruptions du réseau coïncidaient avec l'annonce faite par Olga « qu’elle allait traverser le rayon». Et ces occultations des rayons précédaient effectivement des mouvements paranormaux. Les mêmes résultats furent obtenus à Londres par (Lords Charles) Hope et Rayleigh.»

Nina Koulaguina, une ménagère de Leningrad, possède apparemment le pouvoir de faire bouger de petits objets placés sur une table en face d'elle. Les expériences dont elle fut l'objet furent entreprises par L. L. Vassiliev (1891- 1966), physiologue de l'université de Leningrad, qui a effectué des recherches sur la PES. Dans l'une des dernières études, les expérimentateurs ont été le docteur Guenady A. Sergueiev de l'Institut physiologique Ouktomski de Leningrad, le docteur Zdenek Rejdak, philosophe et chercheur psychique tchèque, et deux Russes, B. Blazek et J. S. Zvierev, respectivement psychologue et médecin.

Dans le compte rendu de l'expérience dressé par Rejdak, celui-ci déclare avoir d'abord examiné le corps du médium pour rechercher, à l'aide d'une boussole sensible, les aimants qu'elle aurait éventuellement pu dissimuler. La table et la chaise destinées à servir à l'expérience avaient également fait l'objet d'un examen similaire. L'un des tests consistait à faire tourner l'aiguille d'une boussole. En tenant la main à une distance de 5 à 10 centimètres au-dessus de celle-ci, Mme Koulaguina réussit à faire tourner l'aiguille de cinq à dix fois, en cinq occasions différentes. «Elle fît ensuite bouger toute la boussole sur la table. Puis, ce fut au tour d'une boîte d'allumettes et de quelques allumettes isolées (les unes et les autres appartenaient à B. Blazek). Elle fit même se déplacer d'un seul coup un tas de vingt allumettes. Après quoi je posai ma bague en or sur la table; elle exécuta des mouvements plus rapides que tous les autres objets utilisés ... J'allai prendre ensuite dans un placard des objets en verre et en porcelaine pesant jusqu'à 200 grammes. Sans les toucher, Koulaguina les fit bouger tout aussi bien. Sur demande, elle effectua toute une série d'expériences avec des objets placés tantôt sur une chaise, tantôt à terre. Tout cela fut exécuté en pleine lumière. Selon les désirs exprimés par les expérimentateurs, elle pouvait communiquer aux objets un mouvement dans sa direction ou dans la direction opposée. Je disposai dans un rond des allumettes espacées l'une de l'autre de 2 centimètres et j'en désignai une. Elle la fit sortir du cercle sans faire le moins du monde bouger les autres

Le docteur Rejdak déclara que les expériences semblèrent épuiser Mme Koulaguina au point que son pouls devint presque imperceptible et que sa coordination musculaire fut perturbée.

Au cours d'une autre expérience effectuée sous le contrôle du docteur Sergueiev dans son laboratoire, on étudia les ondes télépathiques du médium à l'aide d'un électroencéphalographe. On effectua également des électrocardiogrammes et des mesures du poids du médium. Zvierev observa qu'au bout d'une demi-heure d'expérimentation, Mme Koulaguina avait perdu un kilo. L'électro-encéphalogramme indiqua pour sa part un fort état émotionnel et l'électrocardiogramme une arythmie cardiaque. Elle présentait une quantité extraordinairement importante de glucose dans le sang. Là encore, sa coordination musculaire fut également altérée. Rejdak observa que les mesures obtenues ressemblaient à la réaction d'un être à la limite de la fatigue. Deux parapsychologues américains, les docteurs J. G. Pratt et Montague Ullman, ont également observé les phénomènes, mais sans recourir à des contrôles officiels comme les Soviétiques.

 

Astral 2000 - Gérard - Juillet 2021

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